Avril 2021 : si vous êtes inscrites sur les listes consulaires, alors votre boîte mail commence à ressembler à un mur d’affiches électorales. Eh oui, Français de l’étranger, nous voici rentrés en période électorale ! Cela ne vous a pas échappé, les Français de l’étranger sont appelés à renouveler leurs conseillers consulaires le 30 mai prochain.
Mais au fait, à quoi servent les conseillers consulaires ? Encore mal connus, peu d’entre nous sauraient décrire exactement leur rôle. D’ailleurs, si je vous demande qui sont les conseillers consulaires de votre circonscription, vous me répondez… ??
[mks_icon icon= »fa-check-square » color= »#ff6600″ type= »fa »] Attention, vous avez jusqu’au 23 avril pour vous inscrire sur les listes ou vérifier votre statut ! Ce n’est pas fait ? Alors foncez sur www.diplomatie.gouv.fr/electionsconsulaires2021 pour un mode d’emploi clair et précis.
1. Les conseillers consulaires
Un rôle récent
Les seuls élus de terrain des Français de l’étranger
Pendant les 6 ans de leur mandat (5 ans pour les élus de 2021), les conseillers Français de l’Étranger représentent la communauté française à l’étranger. Ce sont des acteurs facilitant le lien entre les Français et l’ambassade et/ou consulat.
Les conseillers Français de l’Étranger participent, par exemple, à l’attribution des bourses scolaires, des aides sociales, ou encore soutiennent les dispositifs de formation professionnelle des Français à l’Étranger. Ils peuvent être consultés sur toutes questions relatives à la communauté, de la sécurité à l’économie en passant par la culture.
Le conseiller Français de l’Étranger a donc un rôle local indéniable.
Sa mission est aussi politique puisqu’il est Grand Électeur des 12 sénateurs représentant les Français établis hors de France, tout comme le délégué consulaire.
Une mission qui se précise encore
« Il ne fait pas la loi, ne contrôle pas l’action du gouvernement, ne fait évidemment pas d’ingérence avec la politique locale du pays de résidence. Il ne vote pas de budget. »
« De plus en plus de services sont rendus par internet. Députés et sénateurs sont à Paris. Nos compatriotes ont besoin de nous car nous sommes les seuls à être sur le terrain. »
Pourtant, comme le rappelait en 2018 Marc Villard, Président de l’AFE :
« Si on se place dans le cadre strict de notre mandat tel qu’il est défini dans le décret d’application, nos indemnités suffisent. Mais beaucoup de conseillers veulent, à juste titre, s’engager davantage. Et notamment aller sur le terrain pour constater sur place les besoins de leurs électeurs. Au niveau des conseils consulaires, il y a le mandat « rêvé » et le mandat « réel ».Ce dernier est extrêmement limité. Il se cantonne malheureusement à la participation aux conseils consulaires. Si on essaie de jouer notre rôle plus largement et d’aller à la rencontre des communautés françaises de notre circonscription qui vivent hors de notre ville, et souvent hors de notre pays, alors on ne rentre plus dans nos frais. »
« En fait, les conseillers consulaires assument de façon bénévole les missions que les consulats n’ont plus les missions d’assurer. Par exemple, comme dans les consulats, il n’y a plus de compétences fiscales. Les conseillers consulaires y pallient. C’est ce que nous avons fait au Vietnam avec l’association « Point d’écoute » pour la fiscalité, les retraites, la protections sociale… »
2. L’Assemblée des Français de l’étranger
« L’AFE est le porte-parole des Français de l’étranger et le défenseur de leurs droits et intérêts. Via les conseillers consulaires sur le terrain, elle collecte les préoccupations des Français de l’étranger sur le plan social, fiscal, éducatif… Puis elle les remonte aux institutions politiques et aux instances administratives. »
« Nous arrivons à Paris avec nos doléances. Nous nous impliquons fortement en commission. Mais notre travail est peu reconnu. Il est très difficile d’avoir une réponse politique et non uniquement administrative. Parfois, nous avons l’impression de travailler en vase clos. »
Une institution fragile
« Nous sommes encore dans le premier mandat depuis la réforme de 2013 et on essuie encore les plâtres du nouveau dispositif. Dans ces conditions, vouloir parler d’une réforme en profondeur peut sembler prématuré. »
- « Veiller en premier lieu à ce que les prérogatives que nous attribuent la loi et le décret soient respectées, parfois élargies. Et mieux prendre en compte nos résolutions.
- Sur le plan matériel, améliorer les indemnités pour permettre les déplacements à la rencontre de nos compatriotes, notamment pour ceux qui représentent plusieurs pays. »
La France, l’un des seuls pays à s’impliquer autant pour ses ressortissants
Dans ces conditions, ce système de représentation se maintiendra-t-il ? Et dans ce cas, qui représentera les besoins de terrain des Français de l’étranger ? Pour cela il faut aller plus loin, et s’inscrire sur les registres des Français de l’étranger ainsi que sur les listes électorales et de participer aux élections.
Répétons-le, la démocratie ne s’use que quand on ne s’en sert pas !
Alix Carnot
Alix Carnot est Directrice Associée chez Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat – Auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples expatriés.
FemmExpat vous conseille également :
- Pour tout savoir sur les institutions françaises à l’étranger, découvrez notre infographie très complète dans l’article « Un bout de France, partout dans le monde »
- Quel est le rôle d’un député de l’étranger ? Interview de Samantha Cazebonne
- L’Assemblée des Français de l’étranger (AFE)
- Le consulat : ma nouvelle mairie en expatriation
- Enfin, pour tout savoir sur l’élection des conseillers consulaires 2020-2021