Expats confinés pour Noël ? Rentrer en France ou pas ?

On peut désormais compter les jours qui nous mènent à Noël. Et la grande question se pose encore pour certains : rentrer en France ou pas pour les fêtes de cette fin d’année 2020 si particulière ? Car si parfois rester à l’étranger en fin d’année est un choix, la décision sera prise cette fois pour la plupart d’entre nous, sous la contrainte de la pandémie.

Difficile de se projeter au rythme des annonces du gouvernement français et de celles de notre pays d’accueil. Si l’on s’était donné des échéances pour prendre une décision, on les reporte au fur et à mesure de l’évolution de la situation sanitaire en France et dans notre pays d’accueil.  Entre l’espoir de rentrer et la réalité du terrain, notre cœur nous fait tourner la tête.

Alors comment décider ? Retrouvez ici quelques pistes de réflexion proposées par Céline Dejean et Delphine Renard, deux nouvelles expertes de notre Expat Coach Academy.

> On évalue d’abord la situation et les enjeux du voyage pour sa famille

Rentrer en France n’est a priori pas un problème

Quand on est citoyen français, il est tout à fait possible de rentrer dans notre pays d’origine. A condition bien entendu que des vols soient disponibles et de respecter les mesures sanitaires mises en place au départ de votre pays d’accueil.

Au départ de certains pays, comme pour notre famille aux USA, il est demandé de fournir une attestation de test Covid-19 négatif de moins de 72h. Il est donc fortement recommandé de bien se renseigner auprès de votre ambassade ou de votre compagnie aérienne.

Jusque-là c’est plutôt simple !

Pour un grand nombre d’entre nous, le problème se pose pour le retour

Ici aux USA, le Travel Ban n’autorise tout simplement pas les détenteurs de Visa à entrer dans le pays en provenance de l’Espace Schengen, et donc de la France. De même, en Russie, il n’est pas autorisé aux expatriés détenteurs de visa de revenir dans ce pays.

Cela devient déjà plus compliqué !

Les globe-trotteurs que nous sommes, n’ont pas ou plus froid aux yeux, et nous rivalisons d’ingéniosité pour caresser l’espoir de revoir nos proches que nous n’avons pas vu depuis parfois de très long mois d’éloignement.

Alors on trouve des solutions !

Pour notre famille expatriée aux USA sous visa, obtenir un NIE (National Interest Exception) est une possibilité, transiter par un pays qui ne figure pas sur le Travel Ban américain comme le Mexique ou la République Dominicaine en y restant 14 jours, en est une autre.

Il n’y a pourtant pas de solution miracle, car aucune de ces options n’est sans risque.

Dans le cas du NIE, nous n’avons aucune certitude de l’obtenir car l’attribution est à discrétion de l’officier en charge, avec le risque de rester bloqué en France. Dans le cas du transit dans un pays hors du Travel Ban, on prend le risque de voir les mesures de confinement et de voyage changer en cours du séjour et éventuellement d’y rester bloqué.

> Et si l’on rentre, quelle sera la situation en France ?

Si l’on décide de rentrer en France, demeure l’incertitude de quelle sera la situation en France pendant la période des fêtes…

Le discours du gouvernement est clair : faire en sorte que les familles puissent célébrer Noël ensemble. On peut donc espérer une amélioration de la situation et un assouplissement du confinement.

Néanmoins aucune certitude pour le moment sur les modalités à venir.

Pourrons-nous nous déplacer d’une famille à l’autre, d’un département à un autre ? Dans quelles conditions pourrons-nous voir nos familles ? Serons-nous autorisés à nous regrouper à plus de 6, 12 personnes?

Et puis surtout, pourrons-nous nous assurer de ne pas faire prendre de risque à nos proches en observant des périodes d’isolement, en se faisant tester  ?

On met en perspective les risques face aux bénéfices de rentrer pour sa famille et l’on prend la décision à deux

Dans notre cas, avec mon mari, nous avons mesuré les risques et les avons mis en perspectives des bénéfices que nous pouvions espérer de ce voyage sur la base de critères organisationnels, financiers, sanitaires, temporels et émotionnels.

En regardant la courbe des risques grimper et celle des bénéfices réduire peu à peu, j’ai définitivement acté pour moi-même que je n’étais pas prête à rentrer dans ces conditions. Mon mari, grand optimiste et risk-taker n’était pas vraiment de mon avis !

Nous étions d’accord pour nous dire que si nous devions prendre ces risques, c’était à deux. La décision s’est donc prise à deux, et nous en sommes arrivés à la conclusion qu’à ce jour, nous ne rentrerions pas en France pour les fêtes.

(Nous conservons néanmoins pour l’instant nos réservations de billet d’avion dans le cas où l’actualité venait à changer, mais sans trop y croire !)

Si de votre côté, vous avez pris toute la mesure des risques et des solutions qui vous sont disponibles et que vous vous sentez prêts, en couple, en famille à faire face aux impondérables, vous allez certainement vous lancer dans l’aventure.

Mais si comme pour nous, la courbe de vos risques augmente d’autant plus que celle de vos bénéfices réduit, alors vous vous serez certainement résigné à ne pas rentrer en France pour fêter Noël…

> Maintenant, comment se fait-on à l’idée de fêter Noël en expat ? 

  • Tout d’abord, on porte un regard bienveillant sur sa décision de ne pas rentrer malgré notre tristesse, celle de nos enfants, des grands-parents, et du reste de la famille. Sans oublier de porter un regard bienveillant sur les décisions des autres expatriés quelles qu’elles soient.
  • Ensuite, on accepte cette tristesse légitime, parce que oui c’est dur, c’est un coup de plus à notre moral fragilisé par des mois déjà difficiles. On a le droit d’être triste, de ne pas être auprès de nos proches qui pourraient en avoir autant besoin que nous. On a le droit d’être triste parce que Noël cette année sera tellement différent.
  • Peu à peu, on fait le deuil de ce Noël déjà si particulier, en famille en France. On prépare nos proches à cette éventualité. On commence à leur en parler, on prépare aussi les enfants. Verbaliser c’est faire exister.

 

  • On se projette un peu plus chaque jour sur un Noël en expat. On implique tous les membres de notre famille expatriée. Ce serait quoi notre Noël en expat? Qu’est ce qui me ferait plaisir à moi, à mon conjoint, mes enfants ? A mes proches ? Par exemple : savoir que nos parents ou grands-parents puissent être accompagnés. Pouvoir nous connecter à nos proches pendant la soirée. Ne pas nous retrouver seuls. Faire quelque chose de différent, de nouveau.

Peu à peu, on gagne l’esprit de Noël, et on se laisse porter par la magie des fêtes de fin d’année, par cette parenthèse finalement bénéfique.

> Comment fêter Noel en expat en 2020?

  • En se reconnectant à nos traditions

Avec le sapin de Noël, les bougies parfumées, les guirlandes lumineuses, les musiques festives, un menu traditionnel familial (rien de tel si l’on arrive à dénicher ou cuisiner un bon foie gras, des huitres, une bûche, du chocolat, etc…)

  • En virtuel avec la France

On se donne rendez-vous sur Zoom, Whatsapp, Facetime. On choisit son moment (attention au casse-tête du décalage horaire) : pendant les préparatifs, l’apéritif, repas. On peut choisir une thématique commune, organiser des jeux familiaux inter-repas…  c’est le moment de déléguer aux enfants ou ados créatifs ! Attention néanmoins à ne pas être trop nombreux pour ne pas rendre la communication compliquée, frustrante ou donner le blues.

  • En faisant livrer des colis avec des petits cadeaux surprises

On peut profiter du « Click and Collect » de ses magasins préférés en France : c’est un peu comme si on y était et on aide les commerces qui en ont besoin. Pensez aussi aux créateurs que l’on peut dénicher sur les marchés de Noël virtuels de notre communauté d’expat (à ce propos, faites un tour sur les pépites dénichées sur le marché de Noël virtuel des expats organisé par FemmExpat !)

  • Avec une autre famille ou bien quelques copains de notre cercle proche que l’on s’est autorisé à voir, et en fonction de ce qui est autorisé dans son pays.

  • Entre nous, dans un endroit inhabituel

On profite de visiter notre pays d’accueil en découvrant un endroit inédit. Ou bien dans un endroit qui nous rappelle notre « madeleine de Proust de Noël » (la neige, la mer,…) s’il nous est possible de se déplacer en toute sécurité.

  •  En se laissant tenter par les traditions festives ou culinaires locales

Si on est d’habitude intransigeant sur le traditionnel menu de Noël (le fameux combiné : « huitres, foie gras, dinde, marrons, et bûche »), c’est peut-être aussi le moment ou jamais d’ajouter quelques recettes festives plus locales à votre menu ? Rien ne vous empêche de garder sous le coude quelques-uns de vos plats préférés. Pourquoi ne pas organiser une assiette de dégustation locale ? Si vous doutez de vos capacités à cuisiner ces plats locaux, pensez à réserver votre menu à emporter dans les restaurants proches de chez vous. Vous découvrirez le meilleur de la cuisine locale et soutiendrez les commerces locaux touchés par la situation. Cela peut aussi être une occasion sympa de partager vos découvertes culinaires en virtuel avec votre famille.

Pourquoi ne pas aussi décorer votre home-sweet-home comme les locaux ?

  • En inventant de nouvelles traditions 

On peut impliquer les conjoints, mais aussi les enfants et ados qui pourraient y trouver une motivation. C’est l’occasion de se créer de nouveaux souvenirs qui deviendront peut-être de nouvelles traditions familiales !

Finalement, que l’on parte ou pas, l’important est d’être prêt et d’être ok avec sa décision. Compte-tenu des circonstances, nous faisons tous au mieux pour nous et nos familles.

Alors quand la décision est prise, on fait tomber la pression et on se laisser transporter par les festivités !

Quant à nous, après avoir décoré le sapin, installé les guirlandes lumineuses et cuisiné notre premier pumpkin spice cake, l’esprit de Noël plane déjà (!) et donne à tous du baume au cœur !

Céline & Delphine

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Céline Dejean

Coach professionnelle certifiée (MHD Formation), Céline est également Praticienne PNL (Institut Repère et NLP Center of Atlanta – Leif Roland) et formée au coaching scolaire (Link up Coaching).

Céline commence sa carrière en Marketing International au sein de grands Groupes de l’industrie Agro-Alimentaire tels que Cadbury France et Coca-Cola France. Après huit années en entreprise, elle découvre l’expatriation d’abord en couple au Canada, puis en famille en Russie et plus récemment aux USA.

Au cours de ces douze années d’expatriation, elle se passionne pour le développement personnel et les enjeux des familles expatriées. 

Son expertise porte aujourd’hui sur l’accompagnement des conjoints expatriés à retrouver un équilibre de vie sociale, familiale et personnelle, et à se réinventer dans un projet de vie qui leur correspond vraiment.

Delphine Renard

Coach professionnelle certifiée à l’Académie du Coaching, Delphine est également formée au coaching interculturel, à l’Appreciative Inquiry et à l’analyse transactionnelle.  

Son travail passe par une approche résolument centrée sur la personne auprès de managers et de dirigeants sur des thématiques relatives au développement de leur potentiel lors de prise de poste, de transitions professionnelles ou encore sur des problématiques de positionnement ou de leadership. 

Passionnée par le développement des talents et par les enjeux humains des entreprises, Delphine a un parcours de 13 ans en Ressources Humaines. L’accompagnement d’entreprises multinationales, le suivi de volontaires de solidarité International (VSI) dans des pays en voie de développement combiné à ses expériences personnelles d’expatriation en Tunisie et aux Etats-Unis ont développé chez Delphine une ouverture et une forte sensibilité au développement du leadership à l’international. 

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