Lettre ouverte aux recruteurs qui cherchent la perle rare
Et aux femmes expatriées qui doutent encore…
Malgré la crise, de nombreuses entreprises peinent à recruter. Cela peut surprendre au premier abord Mais souvenons-nous par exemple que la révolution numérique entraîne une tension sur de nombreux segments du marché de l’emploi. Et puis l’incertitude rend les employeurs plus frileux face aux conséquences d’une potentielle erreur de recrutement. Résultat, beaucoup de recherches patinent.
Pourtant, la solution, nous la connaissons toutes, nous, les femmes expatriées. Enfin, une des solutions, car nous ne sommes pas si nombreuses. Mais nous savons toutes que les compétences que recherchent les recruteurs, nous en avons une grande partie. Il ne reste plus qu’à les convaincre! Et peut-être, nous convaincre nous-même.
Les femmexpat, stars du marché de l’emploi
Pour naviguer dans le contexte incertain que nous affrontons, les entreprises ont besoin de collaborateurs solides. Elles cherchent des personnes capables de concilier deux qualités apparemment contradictoires : l’expérience et l’agilité.
Or voici les caractéristiques que j’ai observées, et mesurées, chez les femmexpat…
- Ce sont des profils ultra diplômés (70% des conjoints expatriés détiennent un diplôme de niveau bac +5, 14% sont titulaires d’un doctorat).
- Leur expérience internationale intense provient du fait qu’elles ont vécu en moyenne dans 3 pays et parlent près de 3 langues.
- Ayant dû réinventer leur carrière à plusieurs reprises, elles possèdent un éventail de compétences particulièrement large, comprenant par exemple du marketing, du management, de la gestion de projet, de l’événementiel, de la logistique, de l’histoire des arts et de l’interculturel.
- Ainsi, de réinvention en réinvention, la résilience est devenue leur seconde nature. Une qualité précieuse en temps agités.
- Early adopters par nécessité, elles sont aussi agiles sur le plan numérique que la plupart des « digital natives ». Du fait de leur éloignement géographique, les réseaux sociaux sont leur terrain de jeu naturel.
- Après leurs ruptures professionnelles, elles ont souvent repris des études. Certaines allient ainsi 20 ans d’expérience et une formation longue du dernier cri.
- Elles sont courageuses ; elles ont fait des choix et les ont assumés avec les sacrifices qu’impose l’éloignement.
- De plus, rompus à l’incertitude, elles sont habituées à décider et manager en univers incertain. Elles naviguent comme des poissons en environnement VUCA [1].
- Habituées à recréer des réseaux amicaux partout où elles passent, elles s’intègrent facilement, avec toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales.
- Enfin, souvent sevrées de reconnaissance professionnelle pendant plusieurs années, elles ont envie de réussir et brillent par leur motivation !
Lettre ouverte aux recruteurs
Voilà donc la réalité, telle qu’elle ressort de nos enquêtes, mais aussi des nombreux accompagnements que nous menons chaque année.
Mais cette réalité demeure encore trop peu connue, malgré l’important travail de communication que nous menons depuis des années.
Alors pour y remédier, en ce début d’année, nous avons préparé une lettre aux recruteurs. Et nous vous proposons de vous y associer de deux façons:
- D’abord en la lisant, et en y réfléchissant. Si vous souhaitez la compléter ou la nuancer, écrivez-nous. Plus cette lettre sera affutée, plus elle portera d’effet.
- Ensuite en la diffusant. Si vous croyez en son message, partagez-la sur les réseaux sociaux, et notamment sur Linkedin. Envoyez-la à vos amis RH et dirigeants d’entreprise.
Ensemble, faisons connaître les talents des expatriées, des femmes expatriées et des conjoints expatriés. C’est une des raisons d’être d’Expat Communication, l’éditeur de Femmexpat, et cela ne peut se faire que de façon collective.
Et si on commençait par y croire nous-même !
Ce que nous apprend aussi notre expérience d’accompagnement avec notre Expat Lab, c’est la perte de confiance en soi que peut entraîner l’expatriation, surtout quand elle s’accompagne de ruptures professionnelles. Mais même pour les parcours plus linéaires, le fait de devenir un outsider peut éroder la confiance en soi.
Pour y remédier, voici quelques moyens tout simples :
- Réfléchir sur cette lettre aux recruteurs et l’adapter à votre propre parcours.
- Si vous avez suivi votre conjoint à l’étranger, discuter de cette question en couple peut s’avérer très bénéfique.
- Echanger avec d’autres expatriés dans le groupe Facebook de FemmExpat.
- Si vous en ressentez le besoin, contacter un des experts de notre coach Academy pour travailler sur votre parcours, votre projet ou votre recherche d’emploi. Ces coachs se forment en permanence pour développer leur expertise sur l’accompagnement des expatriés.
Depuis que nous avons commencé à travailler sur ce sujet il y a 10 ans, la situation a évolué de façon positive pour les carrières des femmes expatriées. Mais il reste beaucoup à faire.
Ensemble, continuons à faire bouger les lignes.
[1] Acronyme à la mode dans les milieux du conseil pour dire « volatile, Incertain, Complexe et Ambigu. » Un peu comme notre époque, mais aussi comme l’expatriation…
[2] Voir les enquêtes du Baromètre Expat Communication. On pourrait distinguer plus finement dans les statistiques entre conjoint expatrié, femme expatriée, expatrié en général mais les écarts sont minimes.
Alix Carnot
Passionnée par la question du couple expatrié et celle de la carrière des conjoints, Alix a été expatriée dans 4 pays avec sa famille. Après une carrière en management et people development elle est directrice associée d’Expat Communication et créatrice du Job Booster Cocoon. Elle est également l’auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples aventuriés.
FemmExpat vous recommande de lire aussi :
CV atypique : inconvénient ou atout ?