Français, débarrassons-nous des clichés qui nous collent à la peau !

clichés françaisLorsque l’on est amené à vivre en expatriation ou travailler avec des collègues, partenaires ou clients ayant une culture différente de la nôtre, l’adaptation est clé pour une intégration réussie. Très souvent, et c’est une bonne stratégie, on va s’intéresser à la culture de l’autre. Toutefois, il est important de ne pas laisser une question-clé en suspens : quelle image mes interlocuteurs ont-ils de moi sans même m’avoir rencontré ? Car oui, Français ou non, nous portons tous des « clichés » qui nous collent à la peau, quelle que soit notre provenance… Comment s’en débarrasser ? L’avis de Yuko Deneuville, experte en management interculturel et coach chez Expat Communication, en Floride.

Les clichés, nous Français, nous en avons un paquet ! Bien que ceux-ci peuvent varier selon la culture du pays qui les perçoit, nous pouvons tout de même observer des tendances générales.  Première étape, donc : se regarder en face !

Cliché 1 : le Français est râleur 

Il suffit d’allumer les news et voir les grèves, les manifestations, « les gilets jaunes ». Les Américains et les Japonais me demandent avec un brin de perplexité ou même d’admiration : « Pourquoi les Français aiment tant faire la grève ? »

Le Français râleur ou pas très souriant (surtout le Parisien..) est un sujet tellement vaste, que certains en ont fait leur gagne-pain : « How to become a Parisian in one hour ? » d’Olivier Giraud, cartonne depuis 10 ans. Ayant vécu lui-même  une expatriation aux USA, c’est en répondant à la question : « Pourquoi les Français sont si arrogants ? » qu’il a décidé d’en faire un show. Si vous ne l’avez pas vu, sa comparaison entre un service clientèle à la Parisienne et à l’Américaine, est un must !

Cliché 2 : Le Français aime la confrontation

Selon Sylvain, Business Broker au sein d’Objectif USA, le Français est relativement direct et ne tourne pas autour du pot. Il avoue que cela lui a coûté à certaines reprises, dans un milieu Américain où la méthode « sandwich » est de mise. Aux USA, lorsque l’on a une critique à apporter, on commence d’abord par aborder un sujet positif, puis amener le sujet critique et enfin terminer par une note positive.

Philippe qui venait d’être expatrié au Japon avait été briefé pour ne pas parler en réunion car les Français avaient pour réputation de trop parler et se plaindre en réunion alors que le « silence est d’or » au Japon.  Contrairement au Japon où l’harmonie, le consensus et compromis sont au cœur des échanges, le Français va chercher la polémique, la confrontation, les débats. Le dicton « De la discussion jaillit la lumière » décrit bien cette philosophie.

Cliché 3 : le Français est dragueur

Le Français a l’image du charmeur, ce qui peut être un atout dans certaines situations mais un handicap dans le milieu professionnel. Certains Français expatriés aux USA, ayant fait des compliments à des collègues de la gente féminine, se sont ainsi retrouvés convoqués dans le bureau des ressources humaines, puis licenciés sur le champ…

Dans un pays comme les USA où la dénonciation est de mise, il faut faire extrêmement attention à ne pas avoir de comportement jugé comme étant sexiste ou discriminatoire. Sylvain raconte l’anecdote d’une entrevue qu’il avait organisé pour un de ses clients et une avocate américaine. Son client français avait complimenté la tenue de l’avocate américaine, qui n’avait rien fait paraître sur le coup mais avait contacté Sylvain juste après pour lui faire part de sa gêne.

Cliché 4 : le Français est fainéant 

Avec nos 45 jours de vacances en France, nous sommes loin des 2 semaines de vacances aux USA et au Japon. Le saviez-vous ? Les Japonais ont d’ailleurs emprunté le mot « vacances » aux Français, prononcé « bakansu » en japonais.

Un Américain me disait qu’il ne comprenait pas que lorsqu’il appelle une société française en août, on lui réponde que la personne en charge du dossier est en vacances. Et qu’il faudra attendre son retour.

Le Français est aussi réputé pour passer son temps à prendre des pauses café et prendre de longues pauses déjeuner. Les Japonais vont manger en 20 minutes leur boite « bento » ou dans un restaurant rapidement. Les Américains mangent sur le pouce à leur bureau. Philippe raconte que lors d’un déjeuner professionnel avec le client Japonais et des collègues Américains, ces derniers s’étaient exclamés : « Vous vous rendez compte, cela fait 3 heures que l’on est à table ! ». A cela, les Français avaient répliqué sereinement : « Mais enfin, c’est un repas d’affaire ! »

Cliché 5 : le Français est arrogant

Cela pourrait venir du fait que le Français est souvent perçu comme ne faisant pas d’effort pour parler anglais. Un employé d’un grand groupe industriel Français me racontait la visite du PDG de l’entreprise dans les bureaux américains. Celui-ci avait fait un discours devant tous les employés, mais les Américains avaient avoué n’avoir strictement rien compris de ce qui avait été dit.

Par ailleurs, le Français est aussi considéré comme aimant analyser, juger, remettre en question, avoir des plans A, B et C. Lorsqu’un plan ne se déroule pas comme prévu, il ne s’excuse pas. Au lieu d’admettre sa faute comme le ferait un Japonais, il va avoir tendance à s’expliquer ou trouver une excuse.

Un (dernier !) exemple de cliché assez courant en management.

L’habitude française d’imposer le rythme de travail à la française, c’est à dire, de longues heures de travail. Or, dans la culture américaine, « Time is money ». Alors à 17h, il semble normal de rentrer chez soi pour profiter de sa famille, quitte à retravailler de la maison une fois les enfants au lit. (ceci dépend de la ville et du secteur, bien sûr). Aux USA, on valorise plus le résultat l’effort fourni. Par contre, si on compare le rythme Japonais et Français, les Japonais battent les Français en termes d’heures passées au travail.

Cela fait 3 minutes que vous me lisez et vous trouvez que cela fait beaucoup… Malheureusement, oui. Et finalement, il n’est pas rare, en expatriation, de voir des situations dégénérer. Parce que l’on impose notre manière de travailler dans un pays local. S’en suivent conflits locaux, baisse de productivité, échecs…

Comment faire ?

Se préparer. Comprendre que c’est à nous de nous adapter à la culture locale et non le contraire. Est-ce que cela signifie qu’il faut changer de personnalité ? Non, mais avoir conscience de ces clichés français, de la manière dont on est parfois perçu est un bon début, et permet d’éviter les faux-pas. De plus, s’adapter aux codes et aux traditions de l’autre culture représente simplement un signe de respect.

En conclusion, l’adaptation interculturelle ne serait-elle finalement pas une simple question d’humilité et de curiosité ?

Yuko Deneuville est spécialiste en management interculturel, certifiée par la Coach Academy d’Expat Communication.

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