L’impact de l’expatriation sur ceux « qui restent »…

Hélène est partie vivre en Italie il y a trois ans de cela et a découvert avec surprise que son départ a changé le regard que lui portent ses proches…

Elle témoigne ici de ce qui a changé dans ses relations familiales depuis qu’elle est partie vivre loin d’eux !

 

 

Vous sentez leur inquiétude monter dès que les infos parlent d’un événement dans votre pays d’accueil…

« J’ai entendu qu’un pont s’est écroulé à Gène, tu n’as rien ?! »

 « Mais maman, j’habite à Milan… »

Je ne sais pas trop si cette situation se retrouve chez d’autres expatriés ou si ma mère est particulière, mais dès qu’elle entend parler d’un événement dramatique en Italie, elle s’inquiète. Je peux me situer à l’extrême opposé du pays, elle préfère m’appeler pour s’assurer que tout va bien. 

Il arrive même qu’elle me demande des détails sur des problématiques dont je ne suis informée que par les médias, tout comme elle. C’est ainsi que j’ai donné des explications sur des sujets aussi complexes que la mafia ou les naufrages de migrants…

 

A l’inverse en ce moment, certains nous collent aussi l’étiquette de  « celle qui est perdue dans l’espace-temps-covidique « 

Personne ne sait plus trop si le confinement s’applique chez nous, si nous avons le droit de rentrer, si nous pouvons rentrer, s’ils peuvent venir nous voir…

Du coup, nos proches (- cette fois, au  sens le plus large -)  nous imaginent dans des limbes très éloignés. Ils constatent que nous sommes bien plus émotives en ce moment. Et c’est sans doute vrai : nous avons une tendance incompréhensible à quitter les groupes Whatsapp « vacances familiales en Normandie » ou « plan potes pour le réveillon » sans explication. 

Alors ils ne savent plus trop sur quel pied danser. A la rigueur quand tout le monde était confiné, on était à égalité. Maintenant , on se sent un peu ovni. Tous les décodeurs sont les bienvenus pour leur faire comprendre ce qu’on vit ! 

 

> Le conseil de FemmExpat aux proches restés en France : en ce moment, pour reconnecter, plutôt que Whatsapp , Messenger et surtout Instagram, il vaut mieux privilégier un bon long appel pour prendre le temps d’une discussion en profondeur !

 

On vous propulse « directrice d’agence de voyage »

Et oui s’expatrier signifie être loin de sa famille la plupart du temps mais aussi – quand les frontières ne sont pas fermées ! –  la voir débarquer en nombre pour les vacances ! 

Et si vous aviez prévu de vous reposer pendant l’été, oubliez-le ! Il va falloir vous transformer en : 

  • guide touristique;
  • expert culinaire;
  • traducteur;
  • négociateur de souvenirs hors de prix..

Car gérer sa famille en temps normal, c’est déjà du boulot ! Mais transportez-là dans un territoire qu’elle ne connaît pas ou vous devenez leur seule référence… Je peux vous assurer que la tâche devient vite exténuante.

Il faudrait presque des vacances « post-vacances » pour les expatriés qui ont reçus leurs proches 🙂

 

Je deviens celle « qui loupe tout »

« Ce week-end on sera toute la famille réunie, il ne manquera que toi, c’est dommage… »
« Ah bon, tu peux pas venir non plus cette année ? »
« Qu’est-ce qu’on a ri, tu te souviens ? Ah ben non t’étais pas là… Comme d’hab’ ! »

Quand on part, on sait qu’on va vivre des choses qu’on n’aurait jamais vécues dans notre pays. Mais il faut aussi penser qu’on va renoncer à faire partie de la vie quotidienne de nos proches. On va manquer des baptêmes, mariages, anniversaires… Tous ces moments importants où vous brillez par vos absences.

Il faut savoir faire face avec fermeté aux reproches plus ou moins déguisés qu’on vous fera. Car pour ma mère, qu’importe le fait que :

  • le voyage dure 12 heures;
  • je n’ai que 2 jours de repos;
  • le trajet me coûte la moitié d’un salaire mensuel…

Elle ne retiendra que le fait que je n’ai pas fait « l’effort « de venir ! 

 

On me considère comme un « dictionnaire vivant »

« Quoi ? Tu ne sais pas comment on dit « dégrèvement fiscal « en italien ? Mais t’es sûre que t’es bilingue ? »

Et oui, il est parfois difficile pour certains proches de comprendre que parler quotidiennement une autre langue ne veut pas dire qu’on devient incollable pour autant. Il existe toujours des expressions qui nous échappent, même des années après notre installation dans un pays. 

Pour ma part, j’ai toujours du mal à ne pas m’emmêler les pinceaux quand je parle d’épinards en italien : « gli spinachi » ? « gli spinaci » ? 

Après trois ans en Italie, je ne suis toujours pas sûre de la réponse exacte… Ce qui ne m’empêche pas de me considérer comme bilingue en italien. 

Entre parenthèses, selon moi, à partir du moment où vous savez :

  • suivre un film sans sous-titres;
  • comprendre ce qu’on vous dit dans un bar bondé;
  • tenir un discours cohérent avec 3 verres dans le nez…

…vous êtes bilingue (ou très résistant à l’alcool).

 

Finalement, l’expatriation bouleverse le quotidien de nos proches en même temps que le nôtre. Ils doivent s’adapter à un changement qu’on a choisi, mais qu’on leur a imposé. 

Alors ne soyons pas trop dur et prenons avec le sourire toutes ces petites incompréhensions. 

 

Hélène du blog Lénou In Italia

 

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