Traduction : et si le défi était avant tout culturel ? 

Le défi est multiple…

Traduction  et si le défi était avant tout culturel  Quand vous parlez avec quelqu’un issu d’une autre culture (hello la vie d’expat !), est-ce que vous avez déjà remarqué le temps que vous passez parfois à expliquer certains concepts français (ex. toutes les traditions autour du repas), certaines références culturelles (ex. des jeux de mots) pour être sûr(e) que l’autre personne comprenne votre intention ? Ou quand vous regardez une série française avec une personne non française et que vous devez lui expliquer l’humour de certaines répliques ? Ces choses qui font que la personne en face vous comprend mieux. Vous vous êtes donc déjà confronté(e) à une problématique importante de la traduction : le défi culturel !

 

 

En demandant la traduction, vous faites confiance au traducteur sur trois plans essentiels :

  • l’expression linguistique (les mots, la syntaxe, le registre, le ton…)
  • l’expression du sens (l’intention de l’auteur et la raison d’être du texte)
  • l’expression culturelle (les adaptations qui font sens pour le lecteur)

 

Le traducteur est censé connaître non seulement la manière de dire les choses, mais aussi la manière de faire comprendre les choses (entre la langue/culture d’origine et la langue/culture cible).  L’expression de la langue est tellement spécifique à chaque culture qui est influencée par sa géographie, ses traditions, son histoire, sa religion, ses normes et valeurs…

 

Multiples défis, multiples exemples !

Cela est également vrai entre deux cultures qui parlent la même langue ou dans un seul pays où co-existe plusieurs langues. En prenant un vol des Etats-Unis en Angleterre, pourtant tous les deux des pays anglophones, on trouve des lexiques, des expressions et un vocabulaire complètement différents (comme un élève britannique m’a une fois rappelé : « Miss Maura, it’s called a rubbish bin, not a trash can »).  En 2017, une controverse s’est produite en Irlande à Cork où les noms des rues ont été traduits littéralement de l’anglais vers le gaëlique. Le mot « Cook » a été traduit comme « chef » sans prendre en compte le contexte – « Cook » était le nom de famille d’une personne et ne se referait pas au métier.

 

Plusieurs fois j’ai dû traduire des articles du français en anglais-américain qui parlaient de « La Cigale et la Fourmi ». Une fable connue des Français, qui évoque des images précises et une morale très spécifique ; le travail est une valeur fondamentale et qu’il faut savoir être prévoyant.  En effet, en parlant d’un futur serein, pourquoi épargner de l’argent, cette référence est souvent citée. Bien que la même fable existe dans la culture américaine (The Grasshopper and the Ants), ce n’est pas une référence culturelle aussi imprégnée.  Que faire alors de mes articles à traduire ? (réponse ci-dessous !)

 

Les adaptations culturelles – une compétence majeure du traducteur

Parfois certains éléments du texte doivent être adaptés culturellement pour mieux communiquer le sens, notamment : les expressions idiomatiques, l’humour, les sujets tabous et les références culturelles. 

Un exemple courant chez les expats sont les correspondances, les documents, ou les rapports officiels écrits dans le cadre de leur travail. Au-delà des mots à traduire il y a des nuances qui informe du niveau de formalité, les phrases de politesse à utiliser ou pas, les choses à dire et à ne surtout pas dire, la manière de se vendre / communiquer un concept marketing, etc.  Par exemple, nous pouvons citer la façon très « directe » et « straight to the point » des américains (les phrases sont plus courtes, l’élaboration du message plus succincte). Mais en traduisant vers le français, il y a d’autres formes à mettre, un style plus littéraire à adopter, et parfois une façon de « se venter » en faisant attention de justement ne pas se venter pour que le texte soit mieux reçu. Le traducteur prend en compte tous ces aspects et s’assure qu’il n’y ait pas de malentendus entre la source et la cible de la traduction.

Pour mes articles citant la cigale et la fourmi, une des adaptations nécessaires était d’expliquer en pied de page la référence avec une synthèse de l’histoire car l’article suivait la métaphore de très près et il était impossible de démêler les deux. Dans un autre exemple c’était un choix d’abandon, considérant que la meilleure façon de parler du besoin d’épargner était d’adopter une métaphore connue aux Etats-Unis (celle d’un écureuil faisant des stocks de noisettes avant l’hiver).

Et au final ?

Le vrai défi culturel dans toutes circonstances est finalement l’ouverture à l’autre – le fait d’essayer de le comprendre, de comprendre son histoire, d’où il vient, qu’est-ce qui est important pour lui.  Dans la traduction c’est primordial, d’autant plus car les choses écrites demeurent longtemps et pourraient être référencées / consultées des milliers de fois (peut-être pas votre e-mail à un collègue, mais on ne sait jamais !).  Pour le traducteur, au croisement des cultures et des langues, le défi prend tout son sens. Va pour le challenge !

 

Maura DiRicco Bourasseau

Maura DiRicco Bourasseau

www.bethecreativeyou.com

Maura est traductrice et consultante en communication (et américaine !). Ses 15 ans en France sont riches d’expériences professionnelles dans l’enseignement et la pédagogie, la communication au service des PME internationales et le coaching, le consulting en management, et de la traduction de tout genre. Son approche est résolument positive et inspirée de l’Appreciative Inquiry.

 

Ceci est un publi-rédactionnel.

FemmExpat vous conseille aussi de lire :

A quoi sert un traducteur à l’heure de Deepl ? (femmexpat.com)

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