Réussir sa prise de poste à l’étranger : Un beau défi !

Il y a un mois, moment  waouh ! Après 6 mois de recherche, j’ai trouvé enfin du travail à Tokyo, dans une entreprise japonaise. Pour moi, la galère finissait. En fait, je suis encore en plein dedans… ma prise de poste est super dure; je me demande chaque matin si l’événement de la journée sera de me faire virer ou de démissionner. Une idée pour m’aider ?

1. Souviens-toi que tu ne sais rien, ou presque

C’est le conseil numéro 1 : rester humble.

Il ne s’agit pas de rester paralysé par le doute mais d’être conscient de ce que nous ignorons. Chaque décision sera prise dans la conscience que les incompréhensions sont légions.

Les pièges interculturels sont présents tout au long de l’expatriation, d’autant plus dans les pays « cousins » que l’on pense bien connaître.

Il faut donc demeurer sur ses gardes et questionner chaque interaction en se demandant s’il n’y a pas un malentendu culturel possible. Le rapport au « non », au temps, à la hiérarchie, au perso/pro, au corps… autant de sujets qui demandent un décryptage.

Souvent, ce que vous avez interprété comme de l’indifférence, un désengagement ou de l’agressivité peut provenir d’une différence culturelle.

2. Se former, lire, discuter

Et comme on n’a pas envie de rester tétanisé dans le doute, il est indispensable de se renseigner. Au travail, vous n’avez pas le choix, il va falloir vous frotter aux différences culturelles. Ça tombe bien, c’est passionnant. Premier réflexe : je vais demander à mes collègues. Et effectivement, il est bien utile de les prévenir qu’avec vous, ils entrent dans un type de relations auxquelles ils ne sont pas forcément habitués et que vous aurez besoin de leurs conseils. Cependant souvent, ils ne perçoivent pas eux-mêmes le problème, ou vous ne pouvez pas toujours exposer si clairement votre faiblesse.

Une formation interculturelle vous fera gagner beaucoup de temps. Soit auprès d’un organisme spécialisé, soit auprès des chambres de commerce. La littérature aussi vous fera décrypter bien des malentendus. Bien entendu dans votre cas, je pense à Stupeurs et Tremblements d’Amélie Nottomb, mais je le complèterais aussi avec des romans japonais qui évoquent le monde du travail. C’est le moment de farfouiller dans les blogs, les articles, les manuels. De demander des conseils à la bibliothèque de l’alliance française.

Le point clé est surtout de trouver un guide dans cette nouvelle culture, un mentor, un ami expat plus expérimenté, qui a déjà fait ce chemin et pourra vous aider à repérer les faux-pas. Savoir demander des conseils… on en revient au point n°1…

3. Apprendre la langue locale

Un client, parti diriger une filiale en Russie, avait des idées très claires sur l’apprentissage du russe. « C’est une langue impossible à apprendre, c’est un investissement colossal pour trois ans, dont l’intérêt sur place est très limité car tout mon staff parlera anglais. ». Il est revenu avec des idées tout aussi  arrêtées : « Ma grande erreur a été de ne pas apprendre le russe. Je n’y aurais jamais été bon mais cela m’aurait permis de susciter de la sympathie en montrant ma bonne volonté. En plus, les cours de langues sont des moments intéressants pour comprendre la culture du pays. »

Quel effort et quelle fatigue de tenter ce challenge. Mais quelle satisfaction ensuite et quel bain de jouvence pour les neurones. Les personnes qui ont appris 3-4 langues en expatriation me font penser à des sportifs de haut niveau.

4. Jouer de sa différence

La première valeur ajoutée d’un étranger réside dans le regard extérieur qu’il apporte.

Le fait d’être extérieur au système, qu’on perçoit souvent comme une faiblesse, se révèle aussi être une force. Les questions, au départ naïves puis plus calculées, permettent de remettre en question des habitudes bien ancrées dans l’entreprise qui n’ont plus de raison d’être. Du fait de son statut d’étranger, on peut aussi se permettre des propositions incongrues qui auraient été rejetées si elles avaient été émises par un « vieux de la vieille local ».

Faire accepter sa différence réclame bien sûr que l’expatrié accepte les particularités de son pays hôte. Qu’il ne se fige pas dans la comparaison avec sa culture d’origine mais cherche d’abord ce qui est positif dans le pays d’accueil. Un dosage subtil, une compétence précieuse que vous êtes en train de développer.

5. Prudence, longueur de temps et prise de risque

Ce sentiment de marcher sur les œufs, de savoir qu’un pataquès peut naître de quelque chose d’aussi anodin que d’exposer son interlocuteur à la vue de ses semelles, c’est ce qu’on appelle la prudence.

Etre prudent, à l’étranger, c’est aussi savoir prendre son temps car les délais nécessaires pour prendre la mesure d’un poste sont plus longs. Au-delà des problématiques professionnelles, il faut aussi découvrir une nouvelle culture et une langue étrangère. Malheureusement, la pression sur les résultats est souvent plus intense. A l’expatrié donc de savoir faire prendre patience à ses interlocuteurs et de se laisser une phase d’observation suffisante.

Cependant la prudence ne signifie pas de rester toujours à l’abri dans sa zone de confort. Elle consiste souvent à évaluer les risques et positiver les échecs. « Well, là j’ai tenté, c’était une boulette. C’est ennuyeux mais ce n’est pas dramatique et surtout j’ai appris quelque chose d’utile pour la suite. »

6. Rétablir son équilibre perso/pro

15% des expatriés indiquent se sentir à la limite du burn-out. Nos études indiquent que les catégories les plus concernées sont les célibataires car ils ont du mal à poser des limites à leur travail, ainsi que les collaborateurs en célibat géographique qui sont en permanence dans la compensation sur le plan professionnel et personnel.

Tous sont néanmoins concernés. La prise de poste à l’étranger et le choc culturel sont des étapes exigeantes. La plupart des expatriés voyagent fréquemment. Il est logique que le collaborateur se sente débordé, au moins dans une première phase.

Il est donc essentiel de garder du temps pour se ressourcer, s’écouter, prendre soin de soi. Le but est de tenir dans la durée. Sachez donc entendre votre fatigue et reconnaître votre découragement. Retrouvez vos vieilles recettes : humour, sport, culture, amitié, spiritualité… Le succès professionnel se joue souvent ailleurs qu’au bureau.

7. Et se fixer des échéances pour être bien

Avec tout ceci, vous devriez vous sentir plus à l’aise rapidement. Parfois cependant, les choses ne s’améliorent pas : les relations entre le siège et la filiale locale sont empoisonnées et vous êtes otage entre les deux. Vous avez été embauchée pour être l’étrangère de service et en fait vous êtes supposée faire de la décoration. Les conditions de travail, les trajets notamment, sont beaucoup plus lourdes que ce que vous aviez anticipé. Jusqu’à quand faire bonne figure ? Le but est de prendre du recul, de poser les choses clairement, parfois un coaching pourra vous y aider.

 

 

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