11 obstacles au travail des conjoints à l’étranger (Expat Value 5)

expat value 5Nous poursuivons le dévoilement des résultats de la grande enquête Expat Value, la plus grande enquête jamais réalisée sur les carrières des conjoints expatriés en nous intéressant aujourd’hui aux obstacles qui parsèment l’odyssée de nos héros. Si 80% d’entre eux veulent travailler et si la moitié seulement y parvient, que s’est-il passé en route ? 
 
Nb : peut-être êtes-vous comme moi : ras le bol de parler des problèmes, cela plombe le moral. Donc c’est promis, à partir de la semaine prochaine, nous parlerons de solutions ! Simplement, l’optimiste intelligent n’est pas celui qui nie les problèmes mais celui qui leur trouve des solutions. Donc finissons-en aujourd’hui avec les difficultés en les regardant de face. 
 
« New York est une ville extrêmement compétitive : tous les meilleurs sont ici ! Il y a toujours un meilleur profil que le tiens, et surtout un « native » qui maîtrise parfaitement la langue et les réseaux new yorkais. »
Merci à ce conjoint anonyme qui a magnifiquement résumé les choses. « il y a toujours un profil meilleur que le tiens » et pourquoi donc ? 
 

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Première raison :

Parce que partout dans le monde, on trouve du travail par le réseau. Surtout là où vous êtes évidemment et encore plus dans les pays latins, et en Chine. En Afrique n’en parlons pas. Dans les pays arabes, ça ne marche que comme ça et dans les pays anglo-saxons en fait aussi. Enfin bref, partout ! Et moi je rajoute, surtout quand on a un parcours atypique. Donc double raison pour affirmer que le réseau est indispensable pour les conjoints expatriés. Vous constatez à 87% que votre réseau est insuffisant pour trouver du travail. Normal, vous êtes nouveaux et ne connaissez pas grand monde !  

Deuxième obstacle

Qui concerne 86% des 3500 conjoints interrogés : la barrière de la langue. Forcément, à part dans les quelques pays francophones, il y a toujours un native qui parle mieux que vous . Soulignons que Bruxelles n’est pas qu’une ville francophone mais que la pratique du flamand est souvent indispensable pour travailler. Le chinois est de moins en moins optionnel à Hong-Kong ! 

La mauvaise connaissance des codes du marché local vient en troisième position.

Cv en 2 ou 10 pages, obligation de présenter des références, lettre de motivation ou pas, sur quel site trouver les offres d’emploi ? En arrivant, le marché local semble bien hermétique. Décodage nécessaire. « Le système de la cooptation est courant au Qatar. »  Il va falloir s’y mettre ! La palme à cette remarque qui montre bien qu’il faut changer d’œillères : Aux Seychelles, on postule en mode « VRP », on va se présenter là où on pense qu’il peut y avoir un job. 
 

En 4ème position viennent les compétences qui ne correspondent pas au marché.

Comme cette brillante directrice des relations sociales qui s’entend dire qu’à Londres, il n’y aura pas besoin de ses talents pour négocier avec la CGT, comme ce juriste en droit de la sécu qui doit se reconvertir au Japon ou cette œnologue perplexe en Arabie Saoudite. 
 

Le 5ème écueil est redoutable : l’absence de visibilité sur la durée du séjour.

«Très difficile de chercher un emploi quand on ne sait pas ce que l’on va faire dans 6 mois!  ». Dans ces conditions, quel est le plus difficile ? Se motiver soi-même ou convaincre un recruteur ? A force de prolongation, deux ans peuvent se transformer en 10.  « Si j’avais su, j’aurais cherché du travail mais ça fait 4 ans que tous les ans on devrait rentrer ». A l’inverse, combien de recruteurs échaudés par le recrutement d’un conjoint expatrié pour trois ans mais finalement reparti au bout de 9 mois. 

 

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Quand on parvient à approcher un recruteur, 77% des conjoints sont touchés par un problème de reconnaissance des diplômes.

Ceci peut aller d’un problème bénin, voire motivant « le recruteur m’a demandé si HEC c’était aussi bien que la Sorbonne ! » à une impossibilité pratique de travailler, notamment pour les professions médicales et tant d’autres. Comment dire combien j’admire cette femme médecin qui a repassé 4 fois ses examens au cours de ses expatriations ! 
 

L’atypie du profil vient en 7ème position.

Ce sentiment pénible d’être bloqué car on n’entre dans aucune case. Mais nous en reparlerons surtout lorsque nous évoquerons le retour. 
 

En 8ème position vient le manque de clarté des projets professionnels.

Forcément, lorsqu’on est parti pour fuir le burn-out, le « tout sauf comme avant » ne fait pas un projet clair. Ou lorsque l’on s’impose de rentrer un mois l’été pour garder le contact avec la famille. Lorsqu’on veut garder du temps pour être présent auprès des enfants, ou profiter de cette parenthèse pour se réinventer. C’est bien, mais concrètement, comment rebondir ? 
 

Le manque de dynamisme du marché local concerne les ¾ des conjoints

… mais à des niveaux bien différents, entre ceux qui se confrontent au maxi challenge de trouver du travail dans les zones sinistrées que sont la Grêce, le Portugal ou l’Italie, et ceux qui bénéficient des conjonctures favorables de l’Australie ou du Canada. Nb :  ces facteurs évoluent très vite, prenez les informations les plus récentes. 
 

En 10ème position, les problèmes de garde des enfants

Ceux-ci ont un impact moyen ou fort pour le quart des conjoints. Surtout au début de l’expatriation. « J’ai gardé mon poste en France. J’avais un gros coup de bourre en septembre, au moment de notre première rentrée. Pour les enfants ce n’était pas jouable. Si ma mère n’était pas venue m’aider, j’aurais dû démissionner. » 
 

Enfin, la question du visa

Celle-ci concerne moins de conjoints mais peut être un obstacle important voire majeur dans certains cas. “Le visa de mon mari ne me donne pas le droit de travailler. J’ai bien compris que je pourrais obtenir un visa si une entreprise me sponsorise. Cependant, je baisse les bras. Non pas parce que je perdrais mon immunité diplomatique mais parce que c’est le baquet d’eau qui fait déborder la mare. Je ne suis pas une héroïne. Tout cela mit bout à bout, cela  fait trop, surtout pour recommencer dans trois ans. » 
 
Voilà pourquoi il n’y pas de solution miracle ni de conseil universel. Chaque histoire est un parcours d’obstacles de tailles diverses. Selon leur conjonction et votre énergie à ce moment-là, le challenge de trouver du travail en suivant votre conjoint sera un défi stimulant, une course de fond ou une impasse sans issue. 
 
Et c’est promis, la semaine prochaine, on aborde le côté lumineux de la force  avec les parcours de ceux qui trouvent !

Alix-CarnotAlix Carnot
Alix est directrice du développement d’Expat Communication, l’éditeur de femmexpat.com.

 

 

Si vous avez raté le début :

Les 10 infos indispensables sur la carrière des conjoints expatriés (Expat Value 1)

Les conditions du départ : mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ? (Expat Value 2)

Le conjoint expatrié : portrait-robot (Expat Value 3)

Pourquoi les conjoints expatriés veulent-ils donc travailler ? (Expat Value 4)

Pour en savoir plus :

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Inégalités dans la double carrière : la faute aux enfants mais aussi… au conjoint !

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