Et si, plutôt que de démissionner, vous optiez pour une année sabbatique ? Durant un congé sabbatique, le contrat de travail du salarié est simplement suspendu, ce qui lui permet de le retrouver à son retour, au bout de 11 mois maximum. Une année sabbatique pour partir à l’étranger vous tente ? on fait le point.
Les avantages du congé sabbatique
Il s’agit d’une solution confortable pour tenter l’aventure un temps, avant de décider de ce que vous ferez à plus long terme. Elle vous assure un emploi dans votre entreprise à votre retour, et vous donne le temps de bien vous approprier la vie dans le pays d’accueil. Le beurre et l’argent du beurre !
Ou alors, plus « classiquement », vous avez toujours rêvé de partir à l’aventure, à la découverte ? Ou alors vous avez envie – ou besoin – de souffler quelques temps et de fuir le stress de la vie et les responsabilités professionnelles ? Ou tout cela à la fois ? le congé sabbatique ou « Gap Year » sont des options à étudier.
Ce que dit la loi
Evitez tout de même de le présenter comme ça à votre patron. Mais dites plutôt que c’est pour votre épanouissement personnel et votre enrichissement culturel. Sachez toutefois que le congé sabbatique est un droit reconnu par la loi en France et pour pouvoir y prétendre, un certain nombre de critères doivent être réunis :
- Le salarié doit avoir une ancienneté d’au moins 36 mois dans l’entreprise. L’ancienneté prise en compte peut être considérée sur plusieurs périodes de travail non consécutives dans l’entreprise.
- Toutefois, une convention collective peut prévoir une durée d’ancienneté différente.
Plus d’info sur le caractère légal du congé sabbatique sur service-public.fr.
Mais ce n’est pas tout : le salarié doit avoir effectué 6 années d’activité professionnelle. Il doit par ailleurs respecter un délai de carence (période entre 2 événements). Le salarié ne doit pas avoir bénéficié dans l’entreprise, à la date de départ en congé, au cours des 6 années précédentes :
- Soit d’un projet de transition professionnelle (PTP) d’une durée d’au moins 6 mois
- Soit d’un congé pour création ou reprise d’entreprise
- Soit d’un précédent congé sabbatique
Travailler à l’étranger pendant une année sabbatique ?
Bonne nouvelle, la loi précise qu’il est possible de travailler pendant le congé sabbatique. « Pendant le congé sabbatique, le salarié peut exercer une autre activité professionnelle, salariée ou non. » (voir en détails sur Service-public.fr)
Combien de temps dure un congé sabbatique ?
La durée du congé varie de 6 mois minimum à 11 mois maximum dans le cadre d’une entreprise.
Pendant votre congé sabbatique, votre contrat de travail est suspendu, vous faites toujours partie de l’entreprise mais :
– vous n’être pas rémunéré,
– vous n’acquérez pas d’ancienneté,
– vous n’accumulez plus de congés payés.
Année sabbatique et sécurité sociale
En revanche, bonne nouvelle : vous continuez à être couvert par la sécurité sociale. Pendant un an maximum (règle du maintien des droits). Quelques détails importants sur ce sujet
- En revanche, la durée du congé sabbatique n’est pas prise en compte pour l’ouverture du droit et le calcul de la pension de vieillesse du régime général de la Sécurité sociale.
- Bon à savoir : le bénéficiaire d’un congé sabbatique faisant toujours partie des effectifs, ses ayants droit peuvent prétendre aux prestations garanties par le régime de prévoyance auquel l’entreprise a souscrit (capital-décès par exemple).
Source : Urrsaf
Bien préparer son congé sabbatique
Etape 1 : demander l’accord de son employeur
Commencez par rédiger une lettre de demande de congé sabbatique à remettre en main propre ou à envoyer avec accusé de réception au moins 3 mois avant le départ en congé. Elle doit préciser la date de départ et la durée souhaitée. Il n’est pas obligatoire de préciser les motifs du congé. Si votre congé est validé votre contrat de travail sera suspendu pendant toute la durée du congé sabbatique.
Attention, l’employeur n’est pas obligé d’accepter ! Il a 30 jours pour vous donner sa réponse. Il peut répondre « plus tard », et dans ce cas il peut différer votre congé si d’autres salariés bénéficient déjà d’un congé, ou différer votre congé de 9 mois pour les entreprises de moins de 300 salariés, de 6 mois pour les plus de 300. Si l’entreprise a moins de 300 salariés, le congé peut être refusé si le salarié ne remplit pas les conditions ouvrant droit au congé (ancienneté insuffisante, demande de départ en congé dans un délai trop court) ou si l’employeur estime, que le départ en congé aura des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise. Ce dernier point ne peut être mis en avant pour une entreprise de plus de 300 salariés.
Etape 2 : Planifier son année sabbatique pour travailler à l’étranger
La planification de votre « Gap Year » ne concerne pas uniquement la réservation de vos billets d’avion et des logements. Pensez à vérifier les vaccins obligatoire avant de partir, choisissez une bonne assurance voyage et contactez votre banquier afin de voir avec lui comment financer cette belle aventure qui se profile à l’horizon. Oui, en bref, tout ce que vous avez probablement déjà fait si vous êtes déjà parties en expatriation.
Ces conseils sont valables si vous partez dans l’optique « je teste l’expatriation avec un parachute ».
Etape 3 : se préparer au départ
Pensez à prendre une Assurance voyage
Mieux vaut prendre une bonne assurance qui couvre toutes les mauvaise péripéties qui peuvent vous arriver (on ne vous le souhaite pas mais comme disait ma grande mère, mieux vaux prévenir que guérir). Une bonne assurance donc qui couvre : frais médicaux, annulation de vols, perte de bagages, responsabilité civile… Les assurances World Nomads et Global Partners sont réputées pour les voyages de plus de 3 mois mais n’hésitez à comparer les différentes assurances en termes de prix et de couverture.
Vérifiez vos vaccins
Certains vaccins sont obligatoires en fonction des destinations et doivent être fait plusieurs semaines à l’avance (comme l’hépatite). Concernant les gélules anti-malaria, testez-les avant votre départ car elles sont connues pour causer de fortes réactions allergiques (mieux vaut s’en rendre compte à la maison que perdue au milieu de nulle part dans un pays où l’accès à la santé n’est pas forcément évident).
Prévenez votre banque
Vous pourrez certes crâner devant votre banquier en lui disant que vous partez faire le tour du monde et combien ça va être juste trop bien, mais ça évitera surtout que votre carte bancaire soit bloquée à l’étranger, soit car les retraits ne sont pas autorisé, soit par ce que votre banque pense que votre carte est utilisée illégalement à l’étranger.
N’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages si vous êtes déjà parties en année sabbatique avec vos tips, conseils ou expérience. Notamment si vous avez adopté la formule en mode « test d’expatriation ».
Article mis à jour en mars 2023.
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