Vivre à New York, NY

vivre à new-york cityPour moi, New York n’était pas une ville mythique, elle est devenue une ville magique. J’ai fait sa connaissance un peu à contre-coeur, voilà six ans.

Elle a su m’amadouer avant même que je ne m’en rende compte. Pour enfin m’apprivoiser (presque) tout à fait.

New York, une ville à part

C’est après avoir vécu à New York que l’on comprend la signification de la formule si souvent entendue à New York, ce n’est pas l’Amérique. En effet, New York est unique.

New York, ville de l’extrême et de la démesure
Il est difficile de définir New York en deux ou trois mots. Certains ne vivraient ailleurs pour rien au monde quand d’autres n’y voient qu’une ville de béton bruyante, grouillante, stressante et fatigante. New York, on adore ou on abhorre. Il n’y a pas de juste milieu. Peut-être son caractère excessif déteint-il sur les êtres vivants ? New York est en effet la ville de l’extrême, de la démesure.
A commencer par son climat si rigoureux en hiver et si étouffant -on serait tenté de dire « étuvant »- en été (les demi-saisons ont beau essayer de se défendre à coup de belles journées cristallines et douces, elles sont de trop courte durée pour parvenir à nuancer la palette). Et aussi par son étendue. Si l’île de Manhattan ne représente qu’une petite partie de la ville (elle mesure 21 km de long sur 4 km de large), les autres boroughs sont énormes (le simple quartier du Queens équivaut à cinq fois une ville moyenne française), les distances immenses, le trafic dense, les transports quotidiens éprouvants. Lot de toute grande mégalopole, il n’est pas rare de passer 5 heures aller-retour en voiture pour dîner chez des amis habitant les environs, même proches.
Quand bien même il manque calme, volupté, douceur de vivre, pour peu que l’on soit rat des villes plutôt que rat des champs, New York est une ville où il fait bon résider. Autant en qualité de vie (4º P.I.B. par habitant du territoire, infrastructures, etc.) qu’en quantité de vie : il y a tout à faire, et le choix est si vaste que l’on a beau dévorer les journées à 200 à l’heure, le temps manque toujours pour profiter de tout ce que l’on a envie d’entreprendre, d’explorer, de voir ou de visiter.

New York, la ville de toutes les richesses
New York est une ville riche, au sens propre comme au figuré. Il faut vraiment de l’argent pour pouvoir vivre, ou simplement survivre dans cette ville, surtout si l’on privilégie Manhattan où tout est plus onéreux qu’ailleurs. On ne peut évoquer la richesse de New York sans inclure sa délicieuse diversité dans le domaine architectural, ethnique, linguistique et culturel. L’architecture new-yorkaise est démentielle, variée et pleine de contrastes. Bien que cohabite une infinité de hauteurs, de matériaux, de formes, et de styles (Renaissance Italienne, Renaissance Française, Colonial, Néo-Classique, Néo-Gothique, Art-Deco, Beaux-Arts, Glass-Box, etc.), au premier abord, cela semble tout pareil : buildings sur buildings, tous plus ou moins semblables.
A y regarder de plus près, chaque bâtiment possède ses particularités propres ; ici des gargouilles, là des sculptures, vers la droite un bout de façade de couleur différente, un plus haut un étage qui semble rajouté au gré de la fantaisie d’un architecte, quand ce n’est pas carrément une maison construite sur un toit d’un building. _ Même les immeubles de verre, fous de géométrie, sont uniques en leur genre : parallélépipèdes, prismes, jeux de construction en décalé, façades incurvées. Contrastant avec toutes ces silhouettes gigantesques se dressent timidement les browstones, ces adorables petites maisons blotties les une contre les autres qui font tout le charme des rues de Gramercy ou de Chelsea. Ce sont ces contrastes et cette diversité qui confèrent à Manhattan cette singularité si particulière, comme en témoigne sa magistrale skyline, magnifique à la tombée du jour ou bien la nuit…

New York, une ville de quartiers
A Manhattan, les quartiers sont là qui nous rappellent eux aussi que cette ville n’est pas une, mais plurielle. Chacun d’entre eux a son âme propre : les quartiers bon-chic tels l’Upper East Side et son éternel rival l’Upper West Side, les quartiers branchés de Noho et Soho, celui des noctambules de Greenwich Village ou des marginaux de l’East Village, sans parler de Harlem, Chinatown, Little Italy ou Little India qui sont de véritables villes dans la ville. C’est probablement la raison pour laquelle, aussi étonnant que cela puisse paraître, les New Yorkais ne quittent guère leur quartier si ce n’est pour aller travailler ; on sort au restaurant, on boit un verre, on va au cinéma dans un petit périmètre autour de chez soi, même à Manhattan. Il y aurait bien sûr quelques nuances à apporter, mais c’est une réalité. Il faut dire aussi que l’île n’est pas centralisée et que tout existe partout (magasins, cinémas, restaurants, bars, cyber-cafés, etc.) : c’est le fameux système de services à l’américaine. Quant à Bronx, Brooklyn et Queens, considérés comme de vulgaires cités-dortoirs pas spécialement jolies à voir (à part certains quartiers de Brooklyn), ils sont boudés systématiquement et n’intéressent personne. Ce qui est dommage, car même s’ils offrent peu d’attractions touristiques, c’est dans ces boroughs là que l’on mesure pleinement la diversité des cultures, et que la notion de pluralité atteint son paroxysme. Quoi de plus différent en effet que Jamaica, Astoria, Flatbush, Corona, Williamsburg, Jackson Heighs, ou High Bridge ?

New York, la ville des « identités plurielles »
A New York cohabitent des dizaines de communautés (et ce harmonieusement, même si comme on le sait, la ville souffre de temps à autres de tensions raciales). La ville mène pour sa part une politique d’intégration et non pas d’assimilation. Nuance !
Par curiosité, montez dans n’importe quel wagon de métro. Et discrètement, observez les voyageurs, tendez une oreille vers leurs conversations, jetez un oeil sur leurs journaux : vous mesurerez vite qu’on n’a pas affaire à une culture mais à un grand brassage de cultures et de populations. « Brassage » et non « mélange », car, contrairement à ce que l’on pourrait penser, à New York, on se côtoie sans se mêler. Excepté pour le travail, les communautés ont tendance à se regrouper et à rester entre elles ; les gens ne fréquentent principalement que ceux qui appartiennent à leur propre communauté. En témoigne d’ailleurs l’étonnante rareté des couples mixtes.
Cette grande diversité multiculturelle va de paire avec une belle tolérance vis à vis des “autres”, de ceux qui sont différents de soi-même. Dans l’ensemble, vous êtes accepté et respecté quelles que soient vos particularités, que ce soit au niveau de votre race, de votre couleur de peau, de vos origines, de votre religion, du handicap dont vous êtes victime, de votre poids, de votre taille, de vos goûts vestimentaires. Et ce d’ailleurs, individuellement aussi bien que collectivement.

New York, ville de solitude
New York est une ville de célibataires. Et de solitude. Beaucoup de gens se sentent seuls et bien souvent le restent. Ce qui semble paradoxal vu le nombre d’habitants, la diversité des lieux de sorties, et les possibilités de rencontres.
Est-ce dû à la grande mobilité du monde du travail qui fait que les gens bougent souvent ? A la crainte d’être poursuivi pour « sexual harassment », très à la mode (et souvent abusif) dans ce pays ? Ou bien au caractère même des New-Yorkais(es) qui sont toujours « so happy to meet you », pour lesquel(le)s « you look great », « you’re terrific ou fantastic », et avec lesquel(le)s on échange si facilement les « business cards » avec promesse (illusoire) de s’appeler et de se revoir très bientôt ?
Que l’on fasse partie d’un club de sport ou d’autre chose, on a beau sympathiser avec telle personne, émettre l’idée de se revoir en dehors et entendre « Oh ! Sure ! Would be nice ! », en dehors de ce cadre bien défini, il n’y a plus personne. On fait des rencontres, mais elles ne durent généralement pas ou du moins ne vont que rarement au-delà du contexte dans lequel elles ont lieu. Eh oui ! New York, c’est aussi la ville du superficiel et de l’éphémère.

New York, ville de sanction
Contre l’insécurité qui sévissait encore il y a une dizaine d’années dans la ville, New York mis en oeuvre une politique plus que musclée contre la délinquance. Tout a commencé en 1993 avec l’élection du maire Rudolph Giuliani, républicain réélu quatre ans plus tard et auquel a succèdé Michael R. Bloomberg, du même parti politique, le 1 janvier 2002. A été mis en place le fameux Zero Tolerance (à grand renfort d’effectifs de police, que l’on trouve à tous les coins de rue, dans le métro, dans les gares, de jour comme de nuit), qui consiste à éliminer systématiquement tout ce qui a trait à l’exploitation commerciale du sexe et à la violence, à mettre en prison tous les délinquants -aussi minimes soient-ils-, à écarter de Manhattan du moins des quartiers chics- les « homeless ». En un mot, à aseptiser la ville. Des quartiers si typiques comme Times Square ou Harlem ont été « nettoyés » de fond en comble.
« J’apprécie de pouvoir aller avaler un sandwich sur le coup de midi à Bryant Park ou prendre le métro à minuit, chose impensable il y a quelques années », nous dit Edith, 48 ans, new-yorkaise depuis une bonne vingtaine d’année. « Quand tu sors d’une fête chez des potes, tu te sens toujours sur le qui-vive pour peu que tu aies bu ne serait-ce que deux ou trois bières. Les flics sont partout, ça fait flipper. Moi, ça me rend mal à l’aise. Bonjour la liberté », argumente Olivier, 20 ans. Et David, 35 ans, de renchérir « En rentrant à Brooklyn à 2h du matin par le métro, j’ai eu une terrible envie d’aller aux toilettes. Celles des hommes étant fermées, j’ai du aller dans celles des femmes je me suis assuré qu’elles étaient vides. En sortant des WC, des flics en civil qui m’avaient vu- ont verbalisé et j’ai eu un ticket de 50 dollars. J’ai eu beau faire appel et aller au tribunal pour expliquer que c’était aller chez les femmes ou faire sur les voies ou dans mon jeans, rien n’y a fait, j’ai du payer l’amende ». Chacun sur le sujet a sa propre opinion. Mais ne vient-on pas de qualifier New York comme étant « ville de la démesure » ?

Il y aurait tant à dire, tant à écrire, qu’il faut bien mettre un terme à ce chapitre.
Je ne sais si c’est New York qui m’a adoptée en premier ou l’inverse. Toujours est-il qu’elle m’a appris tant de choses, m’a permis de découvrir tant de nouveautés, m’a offert tant d’opportunités, m’a fait rencontrer tant de personnes de nationalités différentes ! et par là même a renforcé en moi cette notion d’acceptation de l’autre, du différent, qui constitue sûrement la richesse première de New York pour peu que l’on apprenne à être à l’écoute, à savoir regarder, et, davantage encore, à ouvrir et élargir son propre esprit.

Lectures conseillées sur notre bibliothèque en ligne :
Les Pintades à New York (cliquer sur le lien)
Le New York des Pintade(cliquer sur le lien)

Brigitte Tillet

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