Mes premiers mois à Bangkok, par Blandine

BKK1Les premiers pas de Blandine à Bangkok

Après quelques jours à l’hôtel fin août, nous avons pu emménager dans notre appartement. Notre déménagement maritime est ensuite arrivé fin septembre. Nous sommes à présent bien installés, et la résidence est très sympa.

Notre fils de 3 ans est rentrée au lycée français en petite section et s’y plait beaucoup. Il a mis quelques temps à s’habituer au transport scolaire mais les enfants sont très gentils et s’occupent bien de lui.  Notre fille de 1 an va dans une crèche bilingue (un jour en français et un jour en anglais), après 3 semaines d’adaptation elle semble s’y plaire aussi beaucoup.

 

 

La saison des pluies se termine à présent
Malgré une journée pluvieuse la semaine dernière, cela fait 2 ou 3 semaines que rien n’était tombé.

De mon côté, j’ai démarré des cours de thaï à l’Alliance Française. Par ailleurs, j’aide un peu l’association Enfants de Mékong (délégation de Bangkok), et profite du temps que j’ai pour faire des visites, du sport, mieux connaître la ville, peaufiner notre installation… et vous faire partager ce que nous avons découvert ici !

Bienvenue en l’an 2556 !

Non, il ne s’agit pas d’une erreur sur nos visa, ni de « Retour vers le futur », mais bien de l’année ici en Thaïlande !

Ne se contentant pas d’avoir un alphabet incompréhensible avec une cinquantaine de lettres et des petits ronds partout, la Thaïlande utilise aussi officiellement un calendrier différent, le calendrier bouddhiste, dont l’an zéro correspond au début de l’ère bouddhique, soit à l’année de la mort de Bouddha, soit, après un rapide calcul, en -543 av JC, bien que l’année exacte de cet événement soit encore disputée parmi les experts.

Le calendrier grégorien est tout de même omniprésent, mais il nous arrive d’avoir des produits qui se périment en 2558 !


Transports en commun

Les transports sont un des aspects importants de cette ville, et de notre vie ici…

Bus

Ceux qui me connaissent bien ne seront pas étonnés de me voir tenter les bus locaux plutôt que le taxi : moins cher, plus authentique…

Le must du transport en commun ici, c’est le bus, genre de carcasse sur pneus, fortement ventilée (de façon naturelle principalement, mais les ventilateurs sont aussi bien utiles quand on est dans les bouchons à 2 km/h !).

Le conducteur pense pouvoir braver le trafic par de fortes accélérations et de bons coups de frein à chaque arrêt. Pourtant un bus reste un bus, il ne pourra se faufiler entre deux voitures à l’arrêt ! L’éco-conduite ne se traduit pas encore en thaï !

Pour le prendre ? Rien de plus simple : lui faire un signe, sauter dedans (il s’arrête à peine…), s’installer et attendre qu’une imposante Thaï, faisant retentir dans sa main sa tirelire, ne vous invite à régler la course dans les plus brefs délais. Inutile de tenter de demander le prix en anglais, la réponse sera inévitablement en thaï… La bonne tactique, la 1ère fois, est de donner un billet avec l’air de savoir ce que l’on fait, et de voir combien on nous rend de monnaie !

Petite parenthèse : cette fameuse « tirelire » que l’on retrouve dans plusieurs pays, au moins d’Asie du Sud-Est, est fort pratique : elle permet une bonne prise en main, et joue le rôle d’instrument de musique style maracasses, de caisse enregistreuse et de coupe-ticket (en le coinçant dans la fermeture et en le déchirant). Fabuleux !…

Tuk-tuk

Quant aux fameux « tuk-tuk », ils sont en voie de disparition à Bangkok, ils semblent survivre pour le folklore, pour les touristes, ou simplement pour des trajets courts de « navettes ». Pourtant j’en ai pris un l’autre jour, un vendredi après-midi marqué, comme chaque semaine, par un trafic encore plus dense que d’habitude : je devais rapporter deux caisses de livres en anglais pour Enfants du Mékong et faute de taxi disponible, j’ai arrêté un tuk-tuk qui passait par là. Quelle joie de prendre un bon vieux tuk-tuk conduit par un vieil édenté, dont l’engin a réussi à se faufiler pour m’éviter des embouteillages fort coûteux en temps ! Rien à voir avec ceux qui transportent les touristes aux alentours du Palais royal !  Ils sont également très pratiques quand on rentre de courses avec de gros sacs qu’il est très facile de mettre à ses pieds…

Métro

L’unique ligne de métro de Bangkok est une ligne toute neuve qui a le mérite d’avoir une station à 5 minutes à pied de chez nous et qui en plus rassemble toutes les fonctionnalités modernes : grand hall, automates, portes anti-suicide, climatisation à 15°C, télé avec annonce des stations, escalators qui fonctionnent et… accès handicapés ! Je l’ai testé avec ma fille en poussette, il est effectivement efficace, jusqu’à la rampe permettant d’accéder au trottoir à la sortie. Sauf qu’une fois dans la rue, il est difficile pour une personne en fauteuil roulant de faire plus de 10 m sans avoir besoin d’aide ensuite !!

Routes et trottoirs

En effet les trottoirs sont soit inexistants (ou équivalent, 30 cm étant un peu juste pour une poussette…), soit encombrés, soit défoncés.

Par ailleurs nous avons remarqué que la petite rue transversale menant directement de chez nous au marché le plus proche (via une petite crêperie bretonne qui vient d’ouvrir !), au demeurant plutôt calme, et donc très agréable à emprunter, était en cours de réfection. Génial !

Elle a la particularité de passer en plein milieu du Sukhotaï, une résidence chic (c’est certainement la résidence qui s’est installée sur la rue… Pas de cadastre en Thaïlande, l’urbanisation est un peu sauvage…). Et c’est, d’après les rumeurs, cette résidence qui paie les travaux. Sauf qu’ils auraient pu se payer un maître d’œuvre un peu plus intelligent, et un peu plus DD (Développement durable 🙂 !) : l’entreprise coule 15 cm de béton sur l’ancienne chaussée pour que ce soit tout joli, sur une largeur permettant de passer au moins 4 voitures, et, bien entendu, refont les trottoirs à la thaï soit pas plus d’un mètre de large alors que c’est un coin où s’installent beaucoup de vendeurs de rue, ce qui rend les trottoirs, à nouveau, quasi inexistants… Quant à la piste cyclable, il ne fallait pas trop rêver… (malgré la volonté du maire de Bangkok de mettre en place, et surtout de faire respecter, 200 km de voies cyclables dans la ville).

Vous allez me dire, les habitants du Sukhotaï ne se promènent certainement pas à pied ou en vélo pour aller faire leurs courses au marché du coin…

Dommage quand même, encore une belle occasion de ratée pour faire quelque chose de bien…

Vélo

Alors comment faire quand on n’a pas envie de prendre toujours un taxi et de se retrouver dans les bouchons ? Il y a la solution moto-taxi, mais plutôt dangereux, et avec ma fille il n’en est pas question.

J’ai fini par tenter le vélo. Nous avions mis les nôtres dans le déménagement un peu par dépit en se disant que de toute façon ils ne serviraient à rien en France. Et finalement je trouve que c’est bien pratique pour avoir un peu d’indépendance et se déplacer dans le quartier. Après toutes ces années de Vélo’v®, un mois sans vélo n’a pas suffi à tarir mon addiction ! J’ai trouvé une route qui rallonge un peu le chemin pour la crèche, mais qui est calme et qui court-circuite un tronçon de route peu agréable. Le matin c’est tout de même un peu difficile, il est possible de se retrouver 5 bonnes minutes à attendre que le policier veuille bien faire avancer la voie sur laquelle on se trouve, mais à midi, ça roule ! Très pratique aussi pour aller au marché ou à mes cours de thaï à l’Alliance Française.

Très pratique… quand il ne pleut pas ! Et quand il fera plus chaud, au printemps, je ne suis pas sûre que je tiendrai très longtemps…

Ambiance d’expat

Ex-patriés… Cette situation me rappelle, sans vouloir faire de psychologie, le syndrome de la montagne : lorsque l’on croise quelqu’un dans ce milieu « hostile », on se dit bonjour. Ici, sans dire bonjour à tous les occidentaux (on n’en finirait pas…), j’ai l’impression qu’il est assez facile d’entamer une discussion avec n’importe qui ; on ne vous prend pas pour une folle ou pour une sans-gène si on parle, pose une question ou demande quelque chose à un « inconnu », dans une boutique par exemple.

Quel changement !

Ici l’entre-aide est de mise. Il faut dire que nous vivons dans une résidence qui peut être qualifiée de résidence d’expat, compte tenu du quartier, de la piscine, du tennis et surtout des habitants (beaucoup de Français, des Australiens, des Anglais, des Danois…). Cela ne tente pas forcément en première approche, mais finalement, avec le recul, cette situation facilite beaucoup de choses, notamment pour les premières semaines.

Et les Thaïs dans tout cela ? Il est, paraît-il, très difficile de se faire des amis thaïs. Certains étrangers sont là depuis plus de 10 ans et on en toujours très peu. La famille élargie est pour les Thaïs la groupe d’appartenance le plus important, les amis viennent après et sont moins nombreux, moins importants.


Les Thaïs et les enfants

A notre arrivée, nous avons été surpris de voir à quel point mon fils et surtout ma fille (avec notamment leurs cheveux bouclés) sont des stars ici, et encore plus lorsqu’ils sont sur un vélo ou sur le dos ! Les Thaïs sont fans des bébés et des tout jeunes enfants, adorent les toucher, recevoir des sourires et… les prendre en photo avec leur smartphone ! Même les chauffeurs de taxi font parfois des risettes à ma fille !

Les deux ont fini par s’y faire mais ne se prennent pas toujours au jeu !


Cuisiner européen… (on ne se refait pas…)

On pourrait croire que cuisiner de la même manière qu’en France donne les mêmes résultats, mais c’est sans compter sur les produits, leur qualité et… l’atmosphère !

Dans les bonneS surprises, on peut citer :

  • Les crêpes qui restent particulièrement moelleuses, ce qui est vraiment délicieux. Ce doit être l’humidité ambiante : pas étonnant qu’elles soient bretonnes !
  • Le lait qui mousse terriblement bien pour les cappuccinos et qui permet de faire des yaourts dont la consistance est parfaite (sans ajout) et qui sont délicieux ! Le lait est vendu ici frais (a priori) en bidons de 2 ou 5L, bouilli je pense, mais non UHT, ce qui doit faire la différence. En espérant qu’il ne s’agisse pas de substances bizarres ajoutées dedans…
  • La pâte à pizza ou la pâte à pain, qui gonfle très très vite ! Très pratique !

On peut trouver quasiment de tout à Bangkok, à condition d’aller un peu à droite à gauche, et de ne pas être trop regardant sur le prix de certains produits, comme par exemple les produits laitiers ou certains légumes, et surtout le vin. On a même une boucherie tenue par un Français, dont les prix sont corrects et qui propose des rôtis bien comme chez nous, de la viande de pot-au-feu, du veau (importé de France, tout prêt pour la blanquette), du porc (certainement thaï mais préparé à la française), et également… du pâté de campagne et de la rosette de Lyon !! Il n’y a malheureusement pas de saucisson à cuire. Pourtant, non loin de là, un lyonnais tient un bouchon depuis de nombreuses années, je ne peux pas imaginer qu’il ne propose pas un saucisson cuit/pommes vapeur/sauce au Beaujolais. Je me suis donc d’ores et déjà résolue à mener mon enquête afin d’être en mesure dans quelques mois, qui sait, de faire un saucisson brioché, pour le plus grand bonheur des enfants ! Il restera ensuite à voir pour les quenelles… Et si Giraudet installait une boutique ?

… Ou manger thaï dans la rue ?

Le plus simple pour moi finalement, quand je suis seule à midi, est d’aller au coin de la rue pour acheter un repas à emporter.

Pour en moyenne 40 THB (baths, ou 80 avec entrée et dessert sur les stands d’à côté), soit 1€, et en 2 minutes, on peut avoir un plat à emporter. Bon, c’est vrai qu’en général, il y a beaucoup de riz, un tout petit peu de viande et trop de piment, mais on s’y fait, et deux bons fruits en dessert permettent de limiter les carences en vitamines !

Surprise au-dessus de nos têtes

Peu de temps après notre arrivée, nous avons appris qu’un gros python avait élu domicile sur un arbre de notre résidence !

Bangkok n’a pourtant rien de la jungle (au sens propre, parce qu’au sens figuré, cela se discute !), mais la trame verte semble être suffisante pour que certains serpents s’y sentent bien, à moins que ce ne soit l’abondance des proies qui leur plaise (les rats !).

Les autorités thaï ont l’habitude de ce genre de situation et interviennent à la demande pour déloger l’occupant. D’ailleurs les thaïs sont experts en synthèse d’antidotes. Nous avons, non loin de chez nous, un centre de « recherche » sur les serpents, hébergeant un grand nombre de spécimens qu’il est possible de voir dans des vivaria (pluriel de vivarium J). Pour la petite histoire, l’une des manières de fabriquer des antidotes est de recueillir le venin des serpents et de l’injecter à des juments (elles résistent) qui fabriquent ainsi l’antidote.

Voilà donc une petite partie de ce qui constitue notre quotidien ici.

Je vous passe les classiques, tels que les fils électriques et telecom en pagaille de poteaux en poteaux, les inégalités criantes, lorsque Chanel, Dior et Louis Vuitton, au rez-de-chaussée d’un grand centre commercial climatisé à 23°C, côtoient, non loin de là, la vendeuse de tickets de loterie installée sous l’escalier du métro aérien, ou le vendeur de babioles étalées par terre sur un drap…

Blandine, à Bangkok

Photo : visite à l’Ile de Ko Kret (artificiellement créée il y a fort longtemps par le creusement d’un canal pour faire un raccourci dans un méandre de la Chao Phraya qui passe à Bangkok)

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