Haro sur les clichés !

clichés

Stéréotype quand tu nous tiens – de la difficulté de se défaire des clichés et des généralisations, et pourquoi il faut pourtant se pencher sur la question. Prenons par exemple : « Les Anglais sont hypocrites », « Les Américains sont des cow-boys », « Les Asiatiques sont bons en maths ». Que de stéréotypes ridicules me direz-vous. Parce que cela ne vous arrive jamais à vous ? Chez FemmExpat, honnêtement, cela peut nous échapper, même en restant vigilant. Et c’est d’autant plus important que nous expats, vivons confrontés à la différence et à des cultures variées. Si bien que nous y avons appelé les super coachs de la Coach Academy, d’Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat, à la rescousse. Nous partageons avec vous aujourd’hui le fruit de nos réflexions.

Le concept de stéréotype

« Il râle, c’est normal, c’est un Français ». Voilà pour commencer un bon exemple de stéréotype. Et une bonne introduction pour définir ce terme. Le concept de stéréotype fut inventé aux États-Unis en 1922 par le spécialiste des médias Walter Lippmann. Dans son ouvrage Public Opinion, il désigne ainsi des représentations sociales figées, des pictures in our heads – des « images dans nos têtes ». Ce mot technique, issu de l’imprimerie, commence alors une nouvelle et brillante carrière.

Côté interculturel, nos coachs le définissent comme « les croyances instantanées que les personnes ou les groupes sociaux portent les uns sur les autres et qui consistent à voir tous les membres sans distinction, à travers des caractéristiques générales ou simplificatrices ». Et ils vont plus loin…

Le cliché : un raccourci indispensable ?

« Les stéréotypes c’est mal ». Voilà encore un stéréotype, et comme tous les stéréotypes, il n’est pas tout à fait juste. Car en fait, les stéréotypes ont d’abord une fonction cognitive. Devant la somme d’informations que nous avons à traiter, ils nous permettent de simplifier la réalité de manière à la rendre intelligible. En simplifiant : nous avons besoin de généraliser et cela, comme disent nos amis coachs, « c’est Ok. »

L’enfant, par exemple, apprend à partir de généralisations. Celles-ci ménagent ainsi une porte d’entrée avec des formes simples de pensée. Sur ces bases, ces dernières pourront ensuite se complexifier.

De la même manière que pour penser le mot « chaise », nous avons besoin de nous référer à une idée type de chaise, pour penser « le Français », nous avons besoin de simplification. Alors aussitôt s’affiche chez moi « Robert, le Français bedonnant, avec son béret et sa baguette ». Nous le reconnaissons tous, et pourtant, probablement, aucun de nous ne l’a jamais rencontré. Mais il nous a permis de nous comprendre et surtout d’aller vite.

Donc, on ne tire pas sur les stéréotypes, on nuance, on garde le bébé et on jette l’eau du bain.

Attention au cliché qui fige

En revanche, on ne s’y arrête pas. Car comme son nom l’indique, un cliché est une photo qui offre une vision partielle et n’évolue pas. Comme nous le disions, aucun de nous ne connaît Robert le Français, et la mode du béret est passée depuis plus de 50 ans.

Se limiter au cliché empêche donc de comprendre la complexité d’un peuple et ses évolutions.

Puisqu’il simplifie et généralise, le stéréotype conduit aussi à croire que tous les individus d’un groupe sont identiques. Il calque sur chacun les mêmes caractéristiques. Par exemple: « j’ai croisé un Français en marinière. Donc TOUS les Français portent des marinières. » Et là apparaît évidemment le problème majeur s’il nous empêche de rencontrer les personnes dans ce qu’elles ont d’unique et de spécifique.

Voilà pourquoi le métier des interculturalistes consiste à nous aider à dépasser les stéréotypes. Leurs mots-clés : observer, évaluer, non-jugement. Et le fruit de leur approche: élargir, changer de perspective, enrichir. Tout un programme !

Un mode d’entre-soi qui amuse… jusqu’à un certain point

« Dans un avion, il y a un Français, un Mexicain, un Américain… » les cours de récréation de tous les enfants du monde sont remplies de ces blagues qui reposent sur des stéréotypes. De même, parfois, nos discussions d’expats, soyons honnêtes.

Et là, nous le savons tous, nous sommes sur le fil du rasoir. De l’aspect positif du sentiment d’appartenance par la reconnaissance des spécificités des différents groupes, on bascule en une seconde du côté obscur de la force. Caricature, ségrégation, voire racisme.

D’un côté, nous avons besoin du réconfort de l’entre-soi, surtout dans les moments de crise que nous avons pu connaître ces dernières années. Et de l’autre, il faut rester extrêmement vigilant à ne pas construire inconsciemment des murs entre « nous » et « eux ». Car le stéréotype amène finalement à effectuer une dissociation entre les groupes en les enfermant dans des caricatures et en alimentant les préjugés (c’est à dire les généralisations avec une valeur négative). C’est là qu’est vraiment le problème. Poussée à l’extrême, cette séparation des hommes entre « eux » et « nous » anesthésie notre possibilité de compatir. Et c’est ainsi que le pire devient possible. Voilà pourquoi, nous vous proposons d’être particulièrement vigilants.

Nous expats et notre rôle dans un monde grippé

Vous nous connaissez, nous ne sommes pas là pour faire un cours de morale. Surtout sur ce sujet qui peut être particulièrement irritant ou culpabilisant. Voyez seulement cet article comme une minuscule goutte d’eau dans un monde qui s’échauffe rapidement. Tensions entre Etats, ou au sein même des Etats. L’intolérance monte dangereusement. Or elle se nourrit de stéréotypes. Et plus encore des préjugés.

Dans ce climat tendu, nous croyons que les expats peuvent apporter quelques soupapes.

Mais, pas de stress. Il ne s’agit pas (selon nous) de « d’éradiquer les stéréotypes », puisqu’on a vu qu’ils sont inévitables. Il s’agit juste (et c’est déjà beaucoup) de les repérer, et de les dépasser. Sans culpabiliser car cela pourrait nous conduire au renoncement ou à l’agressivité.

Un immense petit effort

Cependant, ne sous-estimons pas la difficulté de cette entreprise. Plus nous approfondissons notre découverte de l’interculturel, plus nous nous rendons compte du cheminement nécessaire.

La preuve, disions-nous en introduction, on trouve encore des stéréotypes dans nos lignes, et nous en sommes désolés ! Mais nous voulons aussi témoigner que cette prise de conscience nous mène sur un chemin passionnant.

Au-delà de nos peurs – peur de nous affadir, de nous diluer ou même de nous perdre – ce développement interculturel nous permet de mieux nous trouver nous-mêmes, d’assouplir notre esprit et d’élargir nos perspectives. Ouf, on respire!

Et c’est une conviction profonde que nous avons chez Expat Communication, (éditeur de femmexpat, je vous le rappelle), cela fait partie de notre responsabilité d’expatrié, c’est-à-dire de voyageur à cheval sur plusieurs cultures.

L’interculturel. Une pratique qui apporte un peu de douceur dans un temps où tant de brutes ne demandent qu’à rompre leurs chaînes.

CaRNOT-Alix

Alix Carnot

Passionnée par la question du couple expatrié et celle de la carrière des conjoints. Alix a été expatriée dans 4 pays avec sa famille. Après une carrière en management et people development elle est directrice associée d’Expat Communication et créatrice du Job Booster Cocoon. Elle est également l’auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples aventuriés.

Manuela Marquis

Manuela Marquis

Allemande, expatriée au Luxembourg, en Angleterre, Allemagne et France. Coach professionnelle ICF certifiée. Biculturel franco-allemand. Accompagnement de managers et de leurs équipes dans un environnement international sur les enjeux de la communication et du mieux travailler ensemble, TeamBuilding & séminaires, Orientation professionnelle & International Mobilité. Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !

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