Conduire à l’étranger, histoires vécues et à vivre !

C’est vous qui racontez : conduire à l’étranger, histoires vécues On a toutes une anecdote concernant la « prise de volant » à l’étranger. Le premier challenge étant déjà de pouvoir rentrer chez soi, la première fois… De Caracas à Amsterdam en passant par Mexico et Houston, vous partagez vos anecdotes de conduite. C’est gratiné !

Rentrer chez soi sous des trombes d’eau quand on ne connaît qu’un chemin… inondé ! Par Chantal à Caracas, Venezuela

J’ai eu le droit à un « baptême de conduite », dans tous les sens du terme, une semaine après mon arrivée. Seule au volant de ma voiture, seule à Caracas (mon mari était en déplacement), un samedi soir la nuit tombée, revenant d’une petite échappée d’une heure. Suffisamment pour que les draches tropicales aient eu le temps de gonfler les cascades descendant de l’Avila, la montagne qui borde Caracas, et de transformer certaines rues en rios. Mais peu importe, dans une voiture style 4*4 rien ne peut vous arriver. Je m’engage donc sur la bretelle d’accès de l’autoroute – je ne connaissais à l’époque qu’un seul et unique itinéraire pour rentrer au bercail – en m’apercevant que l’eau commençait à entrer sans prévenir dans mon habitacle.

Alors à ce moment là, on réfléchit et vite : « si l’eau est au niveau des portières sur la bretelle, où va-t-elle arriver sur l’autoroute en contrebas ? Un vif coup d’œil, quasi impossible au travers du rideau de pluie, sur le trafic de l’autoroute, pour apercevoir quelques feux de voitures dans le lointain …. On se la joue Indiana Jones ou pas ? Non ce n’est plus de mon âge alors décision immédiate : demi tour…. sur cette même bretelle d’autoroute… à contre sens… J’vous jure msieur l’agent, taux d’alcoolémie 0 ! En pleine faculté de mes moyens… Heureusement sans personne en face, de toute façon à l’allure à laquelle on pouvait rouler, pas de gros risque. Donc retour vers le lieu d’où je venais et où je pouvais trouver refuge et aide. Impossible, entre temps le rio était devenu une cascade infranchissable et il m’a fallu errer dans les seules rues praticables et suivre un chemin de labyrinthe dans le style des livres de jeux (mais je n’avais vraiment pas envie de jouer).

Et comment faire pour rentrer chez moi ? Je pouvais avec mes quelques mots d’espagnol demander mon chemin, mais à qui ? Sous ces trombes pas un chat et quand bien même il y aurait eu un pelé pour me répondre je n’y aurais rien compris. Cette montagne qui est la cause de ces débordements, est un repère qui m’a servi à m’orienter et j’ai finalement réussi à regagner mon sweet home mais je soupçonne la bonne étoile des mages et des bergers d’y avoir largement contribué, car j’étais incapable de pouvoir dire à quiconque la façon dont j’y étais parvenue. Et le lendemain dans le journal « terrible inondation sur l’autoroute, plusieurs voitures flottantes en perdition… » A quelques centaines de mètres de l’entrée que j’avais empruntée…. Cette soirée-là, j’avais été bien inspirée….

Oser prendre le volant, au bout de quatre mois. Par Delphine au Caire, Egypte

Ce n’est qu’au bout de quatre mois que j’ai osé m’asseoir à la place du conducteur, motivée par l’envie de m’acheter une paire de chaussures à 20 minutes de chez moi. Disons que les feux rouges sont décoratifs, tout comme les panneaux de signalisation. À cela, vous rajoutez : des conducteurs qui roulent sur quatre voies quand la route est prévue pour deux, des charrettes tirées par des ânes, des voitures qui roulent à contre sens, d’autres qui s’arrêtent au milieu de la chaussée, sans oublier les phares éteints la nuit (pour économiser la batterie…) et les piétons intrépides qui déboulent de n’importe où. Vous mélangez le tout au même endroit et vous obtenez la circulation du Caire ! Et c’est pire pendant le Ramadan, ils roulent encore plus vite pour être chez eux à temps pour l’Iftar … Le moment où ils peuvent manger le soir, quand le soleil se couche.

Dur dur de respecter les règles ! Par Martine à Houston, USA

Une fois, sur l’autoroute, j’ai changé de file pour dépasser une moto… de la police. Qui m’a immédiatement arrêtée, blême, parce que « non, c’est trop dangereux, on ne double pas, surtout pas une moto. Il faut rester dans sa file, Ma’am ». J’en ai eu pour un bon avertissement. Attention aussi à bien savoir dans quel sens est ouverte la HOV lane, la voie rapide pour les véhicules à plus de 2 occupants, on a vite fait de se tromper… Selon l’heure, c’est un sens ou l’autre. Toujours sur cette même HOV lane, n’essayez pas de resquiller, on vous a bien vue, vous la française toute seule dans sa voiture. Ça va vous coûter cher, ça, très cher… Enfin, les « 4 way stops », ces croisements avec un stop à chaque voie : n’essayez pas de jouer à celui qui a la plus grosse voiture : c’est le premier arrivé qui s’engage, et chacun à son tour selon son rang d’arrivée. Et si jamais vous êtes seul à un tel croisement, qu’on ne vous prenne pas à juste ralentir : « Ma’am, vos roues doivent marquer un arrêt total ». Ok, boss. Bref, il y a des règles, il faut les suivre et ne pas y déroger. Parfois, pour le Français, sans doute d’un tempérament plus contestataire, s’y plier est plus difficile. En vrac : en voiture, rester dans SA file ; pour tourner à gauche se mettre dans la file de gauche… ; ne pas dépasser les limitations de vitesse, il y a des radars bien cachés.

Logique, vous avez dit logique ? Par Anne à Shanghai, Chine

Pour passer le code de la route chinois il faut faire abstraction de la logique occidentale. Rien de commun avec ce que vous avez déjà en tête, mais c’est faisable. Il est possible de conduire à Shanghai, après avoir passé un permis chinois un peu étrange mais accessible. L’épreuve de code est un questionnaire, en anglais, auquel seul l’apprentissage par cœur permet de répondre, notre logique occidentale n’étant paraît-il d’aucun secours. L’épreuve de conduite est assez facile, et se déroule sur un simulateur. Il faut ensuite se familiariser avec les habitudes de conduite locales plutôt déroutantes et se préparer à aborder sereinement une confrontation avec les autorités en cas d’infraction ou d’accident.

Pour rentrer chez soi, longer la montagne. Par Claire à Mendoza, Argentine

Pour rentrer chez moi il fallait que j’aie toujours les Andes dans mon champ de vision, donc on tourne autour de la quadra et on doit y arriver. Sauf que La Cordillère s’étend sur des milliers de km et que le point d’arrivée peut être situé à 20 km de chez vous… pas grave, on regarde le soleil et peu ou prou on sait si notre maison est située au nord ou au sud, on longe la montagne et on finit par y arriver. Comme les argentins ont une notion tout aussi relative de l’heure que de la circulation, personne ne vous en tient rigueur.

Entrer dans l’arène. Par Béatrice à Mexico, Mexique

La circulation est très dense, comparable au périphérique parisien. La conduite mexicaine est un peu différente de la conduite française : utilisation parcimonieuse des clignotants, la loi du « centimètre gagné », peu de courtoisie, une grande pratique du klaxon et des rues sont parsemées de « topés » sortes de dos d’âne très efficaces pour faire ralentir les voitures. Deux solutions : soit vous rentrez dans l’arène, au volant de votre voiture, et vous prenez les habitudes de conduite locales, soit l’entreprise met à votre disposition un chauffeur – c’est le cas de beaucoup d’expatriés. Pour ma part, j’ai adopté la première solution au volant d’une coccinelle, la voiture locale !

Tuk-tuk ou Mercedes ? Par Isabelle à Bangkok, Thaïlande

La circulation est très désordonnée (urbanistes sensibles, n’approchez pas !), et constamment embouteillée d’un mélange de BMW et Mercedes derniers modèles, de pick-ups brinquebalants, d’autobus à peine visibles au milieu de leurs gaz d’échappement, de tuk-tuks (mobylette aménagée sur trois roues qui transporte des passagers – très populaire à Bangkok) acrobates, de petites échoppes baladeuses, et d’une nuée de motocycles en tout genre… sans oublier une foule dense, fluide, bigarrée, asiatique qui traverse à tout moment, à tout endroit ! L’exotisme avec un grand « E », asséné en surdose.

L’agressivité… au guidon. Par Marine à Amsterdam, Pays-Bas

A Amsterdam, le vélo est le roi. Absolu. Il a des parkings pleins à craquer à tous les centres clé de la ville et on fait la queue pour y entrer aux heures de pointe. On estime qu’il y a 2 fois plus de vélos que d’habitants, sans compter ceux qui croupissent dans les canaux. Tout le monde roule à vélo, du business man à l’étudiant en passant par la nounou, qui en a 4 dans son « cargo-bike ». Et attention, qu’on ne vienne pas dire que le vélo, c’est la promenade. Pour les touristes, peut-être. D’ailleurs, touristes à Amsterdam, attention. Si le Hollandais est courtois et accueillant, à vélo, c’est un autre animal, qui peut se montrer féroce. Ne vous avisez pas de rouler à 2 ou 3 de front : j’en ai vu se faire rembarrer d’un bon coup de coude déstabilisant et hargneux « tenez votre droite, touristes ! ». Se faire invectiver de noms d’oiseaux, si poétiques en néerlandais, est monnaie courante – s’il y a peu de chance que vous les compreniez, le ton est souvent explicite. Rouler à plusieurs de front, c’est un peu comme les touristes qui occupent la file de gauche sur l’escalator à la Défense en pleine heure de pointe. Au premier, on demande de se ranger gentiment, au 2eme on demande de dégager gentiment, au troisième… on a du mal à rester poli ! J’en connais qui ont préféré s’en tenir au tram.

Et si vous décidez de passer à l’ennemi, au volant, sachez que le vélo est toujours prioritaire. Et si vous êtes piéton, sachez que le vélo est toujours prioritaire. Et si vous avez une poussette, sachez que le vélo est toujours prioritaire. Voilà, c’est dit. Le vélo est TOUJOURS prioritaire.

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