Une expatriation aux USA vous tente mais vous avez 10.000 questions sur la vie sur place et les opportunités d’emploi ? Bien sûr, les Etats-Unis font toujours rêver. Mais, derrière la carte postale se cache l’envers du décor qu’il est intéressant de connaître avant de faire le grand saut ! Pour y voir plus clair, Laure Costanzi, une jeune française expatriée aux Etats-Unis à Seattle depuis 2019, s’est lancée dans les podcasts. Dans « Les Américains », elle part à la rencontre des Français et francophones qui ont franchi le pas et se sont expatriés aux Etats-Unis. Alors, vivre aux Etats-Unis, c’est comment ?
Le mercredi, une fois par mois, elle elle nous propose de découvrir des parcours inspirants et leurs témoignages sur l’Amérique d’aujourd’hui. Son objectif : nous INSPIRER et nous partager la vie d’expatriés avec ses joies, ses difficultés et ses chocs culturels. Écouter ce podcast est aussi un excellent moyen de préparer une expatriation réussie aux États-Unis !
Ton départ aux Etats-Unis, en deux mots ?
J’étais installée sur Paris depuis 11 ans où je travaillais dans le recrutement et en marketing digital dans des secteurs comme la mobilité et l’énergie, puis on a offert l’opportunité à mon mari, ingénieur chez AWS, de rejoindre le siège à Seattle.
C’était le moment idéal, on cherchait une aventure à l’étranger, on était dans la trentaine, sans enfants. On était sûr de pouvoir partir malgré les visas parfois compliqués à obtenir pour vivre aux Etats-Unis.
En effet, mon mari étant de double nationalité franco-canadienne, on est parti sous visa TN grâce aux accords de Nafta (US-Mexique-Canada) qui a grandement facilité notre départ. Contrairement au visa H1B qui n’est pas si facile à obtenir car 50% des postulants ne l’obtiennent pas…
Mais voilà, ce visa TN ne permettant pas de travailler dans l’immédiat, et il a bien fallu s’occuper le temps d’obtenir la carte verte !
Travailler aux Etats-Unis, c’est quoi les challenges?
Depuis mon arrivée, j’ai eu la chance d’échanger avec beaucoup de membres de la communauté francophone installés aux Etats-Unis, qui ont tenté leur chance et qui ont réussi professionnellement. Tous viennent d’horizons, de pays différents mais ils avaient les mêmes mots à la bouche : “les opportunités que j’ai ici, jamais je ne les aurais eues en Europe”.
Leurs parcours sont inspirants et peuvent servir à d’autres. J’ai donc décidé de donner de l’écho à leurs histoires afin de répondre aux interrogations non seulement d’autres francophones tentés par l’expérience de l’expatriation mais aussi à tous les curieux qui se demandent comment c’est la vie aux US.
Les plus gros défis :
Il faut garder à l’esprit que “partir vivre aux Etats-Unis, c’est toujours possible mais ça reste compliqué !”
- En effet, le plus gros challenge c’est le visa ! C’est le seul ticket d’entrée pour les US et il faut s’accrocher pour en obtenir un…
- Un visa c’est bien mais faut-il encore pouvoir avoir le droit de travailler. Parfois le conjoint est privé d’autorisation de travail. Fabienne Mouton, Associate director au Career Center de Bellevue à WA, le précise dans le podcast hors série que nous avons réalisé : « Il faut réfléchir à ce qu’on peut faire pendant ce temps et l’optimiser. Le volontariat est très répandu aux US, considéré comme une expérience aussi valorisante qu’un travail”.
- Enfin, s’intégrer et se faire des amis, il faut tout recommencer de zéro : du permis au cercle d’amis… Les Américains sont très friendly, mais il est difficile de s’en faire des amis. Géraldine Tissot Brown, avocate, invitée dans le podcast le confirme : “Il y a beaucoup de codes dans les relations”
Les plus grosses surprises, découvertes ou déceptions ?
- On pense connaître la culture américaine avant d’arriver. On sait que les congés sont moins longs qu’en Europe, que la voiture est largement utilisée et parfois selon les villes vous ne trouverez personne qui marche dans la rue. Je ne parle pas de l’école et du système scolaire, où selon les investissements financiers des parents d’élèves, les enfants peuvent suivre d’autres cours que les cours “standards” – apprendre à lire, écrire et compter.
- Tout est basé sur l’argent aux Etats-Unis !
- La notion de communautés est bien plus forte qu’en Europe je dirais.
- Un pays avec beaucoup de disparités : les Américains de la ville et des campagnes n’ont pas les mêmes préoccupations et ne se comprennent pas. Il suffit de sortir à quelques kilomètres des grandes villes pour le voir.
- La mentalité américaine : ils sont toujours prêts à aider, positifs, et encouragent à donner le meilleur de soi ! Certains disent que c’est “faux” mais j’apprécie vraiment ces qualités dans mon quotidien.
- C’est aussi une terre d’immigration. Des gens du monde entier sont ici parce qu’ils ont justement eu des opportunités. Ces opportunités qu’ils n’auraient pas eu dans leur propre pays pour vivre aux Etats-Unis ! C’est ce que tous mes invités disent sur le podcast : ingénieur, sportif, militaire, architecte, musicien… Vous pouvez réussir en vous donnant les moyens !
- Les accents : d’un état à l’autre ils changent et aussi d’une nationalité à une autre. Pas toujours facile mais c’est un excellent moyen de progresser en anglais.
- Même si vous êtes en règle dans vos papiers, que vous payez vos impôts, selon votre visa d’immigration, vous n’avez pas totalement les mêmes droits qu’un Américain. Prenons l’exemple de Robin Gillon, skieur professionnel dont la conjointe australienne a perdu son emploi pendant le Covid-19… Elle n’a eu que quelques jours pour quitter le territoire.
Partir vivre aux USA : comment se préparer ?
“On est jamais réellement prêt : il faut savoir accepter que c’est une aventure et rien ne se passe toujours comme on l’a prévu !”
C’est un pays avec des extrêmes, des opportunités certes que vous n’aurez pas ailleurs. Mais c’est aussi un pays qui ne propose pas d’accompagnement. Avec un Etat qui ne vous soutient pas ou très peu. C’est très différent de la France, il faut s’y préparer !
Pour vivre aux USA, il faut anticiper les coûts : frais de vie, les écoles, l’assurance maladie, le chômage. Certes, on peut mieux gagner sa vie qu’en Europe, mais il y a peu de protection sociale, voire elle est inexistante selon les Etats. D’où l’intérêt pour toute personne qui envisage de s’installer de penser à tous ces aspects.
Vivre aux Etats-Unis est compliqué à cause de l’éloignement avec les proches. Le décalage horaire est parfois si important qu’il est difficile de garder contact avec les amis et la famille. On loupe aussi les anniversaires et fêtes de famille. Ca fait partie de l’aventure.
Est-il encore facile de s’expatrier aux USA : quels sont les secteurs porteurs – les profils recherchés ?
- Clairement les secteurs de la tech sont très porteurs. Ces entreprises recrutent et n’hésitent pas à sponsoriser des profils avec des compétences qu’elles n’arrivent pas à trouver sur le territoire américain. Avec mon mari, nous nous sommes expatriés de cette façon.
- Grâce à son entreprise en Europe qui possède une filiale US. C’est le cas de Laurène Hamilton, guide touristique à New York, et anciennement analyste financière qui s’est installée aux US grâce à son employeur français.
- Les visas d’investisseurs permettent aussi de s’installer dans le pays de l’Oncle Sam. Mais il y a une somme assez conséquente à avoir au moment de sa demande de visa. C’est le cas de Steven Cohen, qui travaillait comme manager d’un label à Los Angeles.
- Certains artistes arrivent encore à s’expatrier aux US. Félix Lemerle, guitariste de jazz et étudiant à la prestigieuse Juilliard School à New York est installé sous visa d’artiste depuis plusieurs années.
- Ou encore Joé qui est venu avec la Green Card via qu’il a gagné via la loterie de la diversité.
Cette carte verte est très certainement la meilleure possibilité pour toute personne intéressée de venir tenter l’aventure quel que soit son background professionnel.
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