New-York : Carina et les French Movie Nights, la liberté de l’expatriation

New-York : Carina et les French Movie Nights, la liberté de l’expatriationCarina habite depuis 14 ans à Larchmont, dans l’état de New-York, avec sa famille. Maman de quatre enfants de 11 à 20 ans, cette Française a également vécu en Malaisie et en Australie. Pour femmexpat, elle revient sur ce parcours d’expatriée qui l’a finalement conduite à créer les French Movie Nights. Ce rendez-vous cinématographique mensuel a désormais ses habitués.

Les va-et-vient de l’expatriation

J’ai un parcours relativement classique, bac D-Dauphine-contrôle de gestion. Finalement, j’ai suivi mon mari à Kuala Lumpur en Malaisie. 18 mois durant lesquels j’ai expérimenté pour la première fois les charities, la recherche de lots, etc.

De retour en France, ma recherche d’emploi difficile a été assez difficile. En définitive, j’ai travaillé dans la filiale d’une société japonaise pendant sept ans. J’étais responsable administratif et financier. C’était très intéressant car la structure était petite. J’avais ainsi une vision globale du business.

Puis nous sommes repartis en Australie.

De l’art de se reconstruire au gré des destinations

Il faut toujours se reconstruire… C’est l’éternel problème/discussion du conjoint !

Pour l’Australie, nous sommes partis avec trois enfants, dont un nouveau-né sous le bras. Alors, je me suis mise à fond dans la découverte du pays. Mais aussi dans la recherche de financements pour l’école, avec quelques acolytes. Nous avons donc fait fabriquer des casquettes et des polaires avec le logo de l’école !

A notre arrivée à Larchmont, j’ai aidé une amie à créer sa société d’interior design. Mais j’ai très vite rejoint l’équipe de levée de fonds de l’école. Pour le gala, la mise en place, les lots de luxe, etc.

Levée de fonds, de l’école au cinéma

Par la suite, on m’a proposé de rejoindre l’équipe de levée de fonds d’un festival de cinéma dans le Connecticut. Comme j’ai toujours aimé la culture et le cinéma, j’ai tout de suite accepté. D’autant que c’était un nouveau challenge !

Un festival en a appelé un autre. Je suis devenue présidente d’un festival de films français à Manhattan pendant quelques années. Puis j’ai tout arrêté en 2015 pour créer ce qui me semblait répondre à un besoin d’une part de la communauté francophone et locale, mais aussi de ma propre envie !

Du besoin de créer une activité nomade

C’est difficile d’essayer de se réinventer à chaque fois, de refaire son histoire, de croire que l’on va y arriver, que l’on va trouver encore une bonne idée.

Le conjoint, lui, est dans son rail de travail, cela parait plus simple. Nous, on a l’impression de tout avoir abandonné pour le suivre. Et à chaque fois que l’on se réinvente, recrée, c’est finalement le moment de bouger.

D’où, peut-être, la nécessité de créer quelque chose qui soit nomade. Et/ou que l’on puisse confier facilement à une autre personne.

Avec French Movie Nights, je vois les films qui fonctionnent sur mon audience, la réaction des personnes et leurs attentes. Et je sais que je pourrais promener ma sélection dans différents endroits du monde.

Du bénévolat à l’entrepreneuriat

Mentalement, il m’a fallu quelques années pour franchir le pas, créer une société. Et ne plus faire de bénévolat à temps complet.

Les différents visas que j’ai eu initialement étaient bloquants. Heureusement j’ai maintenant un visa E2, qui me permet de travailler.

Créer une société est très simple dans l’état de NY.

J’ai fait cela online en une matinée. Et je n’ai pas eu besoin d’avocat. Il faut compter un peu plus de 200 $. Et prendre aussi en compte le coût des publications légales dans deux journaux. Mais rien de bien compliqué. Et surtout, rien qui ne puisse pas être fait soi-même. L’ouverture d’un compte en banque est également simple. Il faut juste avoir les statuts de la société, que l’on trouve standardisés online. La seule chose dont nous avons besoin, c’est un comptable.

Rester dans l’organisation d’évènements autour du cinéma

Je voulais rester dans ce que j’aimais et savais faire, à savoir l’organisation d’événements autour du cinéma. Ensuite, je trouvais que nous manquions terriblement d’évènements culturels dans notre ville. Et devoir faire 2h de transport pour voir un film d’1h30 relevait de l’absurde ! Voilà l’idée.

Il ne me restait plus qu’à là conceptualiser, et donc dénicher le cinéma… J’ai trouvé un lieu de 275 places qui est équipée en salle de cinéma à 1km de chez moi ! Il n’y avait ainsi plus qu’à acheter des films, trouver des annonceurs et lancer le concept. J’ai démarré fin avril avec pour objectif la première séance en septembre 2016.

Désormais c’est un rendez-vous mensuel attendu par les spectateurs.

La séance a toujours lieu le soir en semaine.

L’audience est au rendez-vous, et les films sont appréciés, à différents degrés bien sûr. Mais tout le monde a envie de parler du sujet. Car je cherche toujours à ce que le film soulève un point de réflexion.

Ainsi, chaque séance est suivie d’un moment social avec un verre de vin et des mignardises. Les personnes échangent au sujet du film, mais peuvent aussi être simplement ravies de se voir.

De l’art de mûrir son projet et d’oser

Je pense qu’il faut bien mûrir son projet. Mais une fois qu’il est bien visualisé, surtout, il ne faut pas avoir peur d’y aller ! Au pire, ça ne marche pas… Mais c’est mieux que la frustration d’une vie.

Je n’ai jamais été aussi épanouie que depuis que j’ai lancé French Movie Nights. Parce que, enfin depuis 15 ans, je fais quelque chose pour moi, qui me plait, que j’ai choisi, que je contrôle, que je comprends et dont je ne me lasse pas.

Je me lève le matin avec des idées plein la tête pour progresser. J’échange sans cesse avec d’autres personnes. C’est passionnant.

Il ne faut jamais hésiter à parler avec d’autres personnes qui créent des business, l’échange est très bénéfique, très constructif.

Carina de NauroisL’expatriation ? 

L’expatriation m’a indéniablement apporté une plus grande ouverture d’esprit. Une plus grande liberté aussi.

Carina de Naurois

Propos recueillis par Alexandra Baxter, à New York.

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