Partir à deux, rentrer à quatre

Partir-a-2-rentrer-a-4-UNE FXP - 559x520Partir à deux, rentrer à quatre, c’est construire sa famille en expatriation.

A l’époque du premier départ, nous étions un jeune couple, libre et sans attache.

Dix ans plus tard, nous rentrons, mariés, avec deux enfants et 587 cartons. Notre famille s’est construite en expat. Le retour ? Finalement, une véritable nouvelle expatriation !

 

Jeune couple parisien

Quelques mois après notre rencontre, mon copain m’annonce qu’il vient de décrocher un poste au Portugal. Ma boîte sort d’un plan social. Dans mon open-space un bureau sur trois est vide. Je décide de partir avec lui. Je prends un congé sabbatique. Après tout, ça passe ou ça casse. Dans ce dernier cas, je rentre et je reprends mon boulot.

Je vide mon 30 m2 dans une petite rue calme derrière Oberkampf. Il reprend ses cartons entreposés dans la maison familiale près du Père Lachaise après sa dernière rupture.

Moi qui ne voulais pas passer le périphérique, nous voilà donc partis pour le Portugal !

 

Installation au Portugal

Au Portugal, nous ne sommes pas à Lisbonne. Ni même à Porto, la deuxième grande ville de ce petit pays charmant. Nous nous posons à Aveiro, pompeusement appelée la petite Venise portugaise pour ses quelques canaux où sont amarrés de petits bateaux colorés, les moliceiros.

Nous n’avons jamais habité ensemble. Or voilà que nous nous retrouvons dans une maison immense. Et vide ! Echo, écho, écho…

Nous avons deux passoires pour les pâtes, mais pas de canapé. Nous achetons des meubles, nous entassons les cartons inutiles dans les deux garages. Et nous décidons rapidement d’avoir un enfant. Car nous avons la même envie de construire une famille ensemble.

Oui, nous allons vite. Mais les copains et la famille sont loin. Nous vivons dans notre bulle.

 

Une maternité seule

Un an après notre rencontre, je suis enceinte au Portugal. J’apprends le portugais à coups de cours intensifs. Ma vie est rythmée par des moments de détente à la plage et mes cours. Je trouve un gynéco qui parle français.

Sur le papier tout semble parfait.

Mais je rentre souvent en France. Les rares autres expats sur place ont des enfants tellement grands qu’ils sont restés en France. Nous nous entendons bien, mais il y a une différence notable de génération. Nous avons rencontré des amis lors de la fête du 14 juillet au consulat, mais ils sont à une heure de route de chez nous.

Notre solitude est indéniable quand le médecin nous annonce un risque de trisomie 21 et que nous n’avons personne de proche avec qui en parler.

L’accouchement de notre fille se passe bien, et en portugais. Elle est magnifique (forcément non ?) et en bonne santé. Mais trois mois après sa naissance, je rêve de sortir de chez moi. Ah, si j’étais en France, je reprendrais le travail… Je trouve une nounou. Puis je l’inscris dans une crèche portugaise.

 

Ce ne sera pas la France mais la Turquie

Au Portugal, nous nous sommes aussi mariés. Nous nous étions rapidement pacsés au moment du départ en expat pour que mon existence (et la perte de mon salaire) soit reconnue par la boîte de mon homme. Après trois ans au Portugal, je suis prête à reprendre mon travail en France (vive le congé parental !).

Nous aurions aimé avoir un deuxième enfant avant le retour en France. Histoire de profiter de la douceur portugaise pour cocooner avant de reprendre notre rythme parisien. Mais la nature fait ce qu’elle veut et je ne suis toujours pas enceinte.

Finalement mon mari est envoyé directement en Turquie, sans passer par la case France.

 

S’installer en famille

Cette fois-ci, notre installation est très différente. Nous sommes déjà une famille, avec un livret de famille, une petite fille de deux ans et demi et le même nom de famille pour nous trois. Nous n’avons plus qu’une seule passoire pour les pâtes et un canapé d’angle qui rentre parfaitement dans la grande maison que nous avons choisie.

Notre fille rentre en maternelle. Nous sommes à Bursa, quatrième plus grande ville de Turquie certes. Mais les Français n’y sont pas assez nombreux pour avoir une école. Ni même les anglophones. Ce sera donc la maternelle turque. Avec, tout de même, quelques heures par semaine durant lesquelles une prof française enseigne le programme français.

 

Une maternité turque

Nous essayons toujours d’avoir un deuxième enfant. Il n’y a pas de médecin francophone à Bursa. Mais nous trouvons un gynéco anglophone. Avec lui, nous essayons même l’insémination artificielle. Examens, procédures, tout se fait en turco-anglais. Première grossesse. Fausse couche. Et juste après, enfin, une autre grossesse, naturelle. Après plusieurs autres péripéties, nous avons finalement notre seconde fille. Et oui j’ai accouché en turc. Quelle aventure !

Nous sommes au cœur de l’hiver. Bientôt il va neiger. Mais déjà j’ai de l’aide à la maison et une nounou. Et je suis en Turquie, ce pays qui, de toutes mes expatriations, restera mon énorme coup de cœur.

 

Quand pointe le retour en France

C’est donc avec deux enfants que nous quittons ensuite la Turquie pour la Roumanie. Nous avons trouvé une nounou en même temps que nous avons cherché une maison. J’ai du temps pour mes activités et mes filles. L’aînée fait sa rentrée en CP au lycée français de Bucarest. Elle se familiarise avec les prénoms français et l’école française. Elle est tellement contente d’être entourée de petits français, comme elle, qu’elle oublie le turc en deux mois.

Au bout de trois ans, notre vie roumaine a la douceur des papanasi, ces gros beignets roumains sur lesquels coulent crème et confiture de myrtilles. Quand sonne le glas du retour, mon angoisse est abyssale.

Je n’ai pas travaillé depuis 10 ans. Comment va-t-on vivre sur un seul salaire ? Comment seront accueillies mes petites chéries dans leur école française. Elles qui arrivent de Roumanie, ce pays si mal connu, et mal aimé, des Français de l’hexagone. Où allons nous vivre ?

 

Un retour à quatre qui est une arrivée

Sur notre écran d’ordinateur, nous avons Google Maps dans une fenêtre et seloger.com dans une autre. Car il s’agit de trouver un logement. Nous n’avons pas les moyens de retourner vivre dans Paris. Avec deux enfants et dix années dans de grandes maisons, le petit appartement parisien  ne nous enchante pas.

Nous découvrons donc le marché immobilier de la banlieue. Avec une contrainte de taille… Les écoles ! Car c’est une chose d’être un jeune couple parisien sans enfant. Mais c’en est totalement une autre d’être une famille. Tout le monde nous met en garde. « Faites attention aux écoles ! »

> Ndlr : pensez à télécharger notre livret éducation avec toutes les infos pour préparer le retour à l’école des enfants en France

Beaucoup de nos amis remettent leurs enfants dans l’école qu’ils ont quittée trois ans plus tôt. Mais pour nous, il ne s’agit pas d’un retour. C’est une véritable arrivée.

 

Trouver ses marques

Finalement, je constate que notre retour a finalement été très positif. Notamment parce que nous l’avons plutôt abordé comme une nouvelle expatriation.

D’abord, nous avons recréé notre cocon. Nous nous sommes séparés de la moitié du canapé d’angle. Puis, nous avons accompagné les filles dans leurs nouvelles activités. Enfin j’ai retrouvé un travail. Sur ce point, le Job Booster Cocoon m’a été d’une aide précieuse, notamment pour redécouvrir le marché de l’emploi français et comprendre ma nouvelle identité.

Aujourd’hui, les filles se sont bien adaptées à l’école française. Et nous avons un réseau d’amis et de voisins qui nous rappelle cette solidarité merveilleuse que nous avions entre expats.

Bien sûr, il a fallu réapprendre quelques codes. Bizarrement, mes nouvelles amies sont bulgares, russes, anglaises, ou anciennes expatriées. 

Expat, quand tu nous tiens !

Maïté

 

 

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