Gérer au mieux son retour d’expatriation – les conseils de Corinne

Les expatriés au retour vivent une étape importante. C’est une période de changements majeurs et de choc culturel dit inversé. Si on connaît a priori notre pays de naissance, on ne s’y reconnaît pourtant plus… Quelques conseils pour gérer au mieux le retour d’expatriation et appréhender une réintégration dans la vie professionnelle

Prenez le temps d’une lune miel en vacances

Pendant la période des vacances, vous êtes, et c’est bien normal, dans la période de la lune de miel du retour. Même si vous avez beaucoup de choses pratiques à régler, et beaucoup d’émotions et de réflexions qui s’entrechoquent. En 2021, ce retour estival sera aussi un temps de retrouvailles après de longs mois passés loin de vos familles.

Vous avez quitté un pays, des amis, un home sweet home, des activités, voire un job. Toutes ces émotions sont souvent masquées en période de vacances. Mais ce n’est probablement pas toujours très paisible dans votre tête.

Mon conseil en cette période estivale est de vous poser, de respirer et de régler les sujets majeurs uniquement (habitation, scolarité, installation, etc.). Surtout, ne pas en traiter plus qu’il ne faut. Et ne pas tout démarrer en même temps.

Soyez attentives à vos émotions

Une fois que les valises sont posées, le conjoint vit souvent un grand moment de décalage et de confusion. Au-delà de la vie matérielle qui doit s’organiser, beaucoup de problèmes latents font surface, liés aux enfants, au couple, à la position du conjoint.

Une expatriation ne se résume pas à un déménagement, et le retour en France résulte de la même logique. Une vie d’expat, c’est comme une petite graine que l’on plante, et que l’on transplante : à chaque mouvement elle est déracinée, elle doit refaire des racines pour s’épanouir, trouver des forces pour grandir. Or c’est délicat, une plante déracinée. C’est donc normal, au retour, de se sentir dans une situation délicate !

Alors soyez attentives à vous même. Même à des niveaux secondaires : comportement alimentaire, suractivité, irritabilité, réactions émotives disproportionnées…  Gardez de l’énergie pour vous et pour les autres. Alors repérez simplement ces signes et soyez vigilantes à ce que cela ne perturbe pas trop l’ambiance dans la famille et dans le couple.

Si vous repérez certaines de ces alertes, ne vous en faites pas trop non plus. En effet, c’est tout à fait normal qu’il y ait des tempêtes en période de transition.

N’allez pas trop vite

Les trois mois qui suivent votre retour doivent  être consacrés à la réinstallation. Si, malgré votre réflexion, vous êtes découragée, déstabilisée, perdue ou en manque d’énergie, pensez à vous faire coacher ou accompagner pour un retour serein à la vie professionnelle.

Faites-vous accompagner

En expatriation, il n’y a pas que la vie professionnelle, vous revenez souvent avec des priorités de vie différentes, votre expérience a eu un impact sur vos envies pro et perso. Sachez définir vos motivations et vos priorités, sachez dire en quoi vous avez changé, comprendre ces changements et y réfléchir.

Chez Expat Communication, éditeur de FemmExpat, nous proposons un accompagnement dédié au retour. Lors de cette journée, on vous propose d’amorcer votre atterrissage en France par cette réflexion sur votre expatriation, pour ne pas redémarrer trop vite, au risque de vous brûler les ailes. Ensuite viendra, peut-être, le temps d’un accompagnement professionnel.

Cette journée est comme un atterrissage, à faire lorsque les contraintes matérielles sont réglées. Si vous arrivez cet été, prenez le temps de vraies vacances. Et, quoi qu’il arrive, mieux vaut tard que trop tôt. Sachez vous accorder une journée, où vous serez disponible pour vous.

Préparez votre retour pro

Démarrer une recherche d’emploi

Notre conseil : démarrer une recherche d’emploi, après avoir mis les choses à plat ? Le retour sur le marché du travail doit être bien repensé au niveau des choix, du projet. Par conséquent, il ne doit pas être dicté par la pression sociale ou familiale vers des domaines qui, à terme, ne vous conviendront pas. Car cette pression vous amènera à faire des choix qui ne sont pas les bons pour vous.

On entend souvent : « Tout est à reconstruire : ma vie professionnelle, ma vie sociale » : il faut se réinventer, encore une fois, et on ne s’y attend par forcément. Or on a tendance à vouloir aller vite. On est pressé de se réadapter, car « il faut vite se fondre dans le décor ». Retrouver ses marques : on a l’impression que c’est ce qui est attendu de nous. On pense que se dépêcher de retrouver ses marques sera gage de retour réussi. « Plus vite je serai réinstallé(e), mieux ça sera. » Mais prend-on le temps de se poser les bonnes questions ?

Je crois qu’on a souvent tendance à faire du passage en force. C’est certain, il y a parfois un impératif économique : il est urgent de retrouver un emploi pour gagner sa vie. Mais attention, à vouloir rentrer trop vite dans la norme, on se crée une pression pas toujours saine.

Pour vous préparer à votre retour dans la vie professionnelle, prenez  un temps de réflexion. Relisez ainsi ce qui s’est passé en expatriation. Et valorisez  ce qui a été fait durant ce temps : prenez le temps de :

  • vous poser, pour vous reconnecter à vos besoins.
  • relire ce que vous avez vécu, pour y trouver du sens. Quelles ont été mes victoires ? Qu’ai-je acquis et surmonté ?
  • vous réjouir, de savourer, de vous féliciter, mais aussi de digérer.

Cela vous permettra de mieux prendre appui sur cette expérience d’expatriation. Vous pourrez alors aborder votre retour différemment, avec une autre vision, une autre méthode, notamment pour la recherche d’emploi.

Soyez assez vite capable de « vendre » votre expatriation au niveau personnel, social et ensuite professionnel. Parlez de vous de façon positive surtout face à un auditoire un peu septique qui peut dévaloriser l’image du conjoint expatrié.

Posez-vous, prenez le temps et travaillez sur vous. C’est fondamental.

Retour du collaborateur : évitez les décalages !

Il s’en est passé des choses en votre absence ! En expatriation, vous vous êtes investi dans votre job, vous avez « tout donné ».

Vous :

  • avez bien bossé,
  • êtes bon,
  • avez eu de belles responsabilités,
  • avez fait vos preuves.
  • attendez que ces nouvelles compétences soient reconnues.
  • avez des attentes, que parfois vous ne vous formulez pas.

Attention : toutes vos nouvelles compétences ne sont pas nécessairement transférables. Et vous risquez aussi de vous heurter à de la méfiance. Les collaborateurs qui rentrent d’expatriation sont parfois perçus comme ayant pris la grosse-tête, parfois simplement parce qu’ils ont acquis un mode de communication différent, souvent plus direct, plus « à l’américaine ». Les gens, au siège français, se sentent agressés : « qui c’est, ce type qui la ramène ? On le voit, on l’entend un peu trop… On est au siège ici, ce n’est pas Singapour, Bangkok, São Paulo, New York ou Amsterdam ». Il va vous falloir retrouver vos marques dans les codes et les usages du siège, vous risquez de vous sentir décalé.

ID-corinnetucoulatCorinne Tucoulat

Coach senior, expert accompagnement expatrié, coach de vie gestaltiste praticienne et formée à l’Approche Neurocognitive et Comportementale. Co-fondatrice d’Expat Communication, sa passion : découvrir les richesses de chacun et contribuer à l’épanouissement et à la réalisation des projets tant professionnels que personnels.

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