Perrine donne une seconde vie à ses carnets de voyage

Perrine Tardif -carnets-voyage- L'ours imaginaireEnfant, Perrine Tardif parcourt le monde avec ses parents qui l’incitent à consigner le récit de ses aventures dans des carnets de voyage. Elle décide aujourd’hui de leur donner une seconde vie, un nouveau souffle en le publiant dans une collection destinée à un jeune public.

Son premier récit autobiographique, L’ours imaginaire, prend pour décor la province du Québec ; un voyage initiatique dont elle retrace toutes les étapes dans un style didactique qui privilégie l’alternance du français et de l’anglais. Un parti pris éducatif fort qui caractérise sa collection à paraître exclusivement en version bilingue. Les aquarelles composées par son père, Pascal Tardif, définissent d’autre part la palette de son univers narratif où la diversité de la faune sauvage côtoie la magie des grands espaces.

Rencontre avec l’auteur : on parle d’enfance, de découvertes du monde, de bilinguisme mais aussi de filiation et de transmission…

 

« L’ours imaginaire » est le fruit de votre écriture d’enfant… Racontez-nous l’histoire de cet ouvrage.

J’ai toujours beaucoup bourlingué autour du monde… Et dès l’âge de 10 ans, plutôt que d’emporter un cahier de vacances avec des exercices trop scolaires, mes parents m’ont incitée à écrire un peu chaque jour pour ne pas perdre les bases en orthographe et en grammaire. Du coup, j’ai noirci pas mal de petits cahiers sur nos aventures à la découvertes de nombreux pays… Et je ne me suis jamais arrêtée d’écrire.

A 27 ans, j’ai retrouvé plusieurs carnets de voyage entassés au fond d’un tiroir qui prenaient la poussière dans lesquels l’encre commençait à s’effacer. J’ai d’abord eu l’idée de les recopier tels quels mais j’ai rapidement eu envie de les enrichir dans le but de les publier.

Ce sont donc vos mots d’enfant quand vous aviez 10 ans ?

Oui. J’ai bien sûr repris certaines tournures de phrases et corrigé quelques erreurs de-ci, de-là, mais j’ai gardé le style lié au regard de l’enfant de 10 ans que j’étais à l’époque.

Comme dans un véritable carnet de bord, j’écris nos aventures jour après jour, nos rencontres, nos émotions, le barrage de castors à traverser, l’itinérance en canoë, le lien d’amitié avec une amie avec laquelle nous étions partie, les marshmallows autour du feu de camps, la peur des ours. On y trouve aussi des explications sur la faune sauvage (les baleines du Saint Laurent et les élans appelés orignaux).

(c) L'ours imaginaire - Perrine Tardif
(c) L’ours imaginaire – Perrine Tardif

Par contre, ce qui change, c’est que vous proposez ces carnets en version bilingue français-anglais

Oui, j’ai travaillé plusieurs années dans la gestion d’expatriés et je suis passionnée par le thème du bilinguisme et de l’apprentissage des langues en général. De par mon expérience, j’ai réalisé que le discours des expatriés était toujours le même à chaque fois : leurs enfants n’avaient pas envie de lire en anglais et quelques mois plus tard, il ne voulait plus lire en français ! Un vrai casse-tête pour les parents !

L’idée était née et le constat fut vite-fait : il y avait encore très peu de choix sur le marché du livre bilingue pour les enfants et comme mes carnets de voyage étaient déjà écrits, il suffisait alors de les étoffer et d’en créer la version bilingue.

Votre carnet de voyage offre donc aux enfants de découvrir un pays et rassure les parents par sa visée éducative…

Clairement. Ce carnet de voyage s’adresse à tous les enfants entre 8 et 10 ans.

A travers ce livre dévoilant les émotions, les ressentis et les réflexions d’une enfant de 10 ans, certains enfants commenceront à lire en anglais sans être dégoutés, d’autres réapprendront une langue appréhendée ou rejetée ; pendant que les enfants anglophones pourront parfaire leur niveau de français tout en ayant le plaisir des paragraphes dans leur langue natale.

Les paragraphes s’enchaînent dans les deux langues mais le livre est conçu de telle façon à ce que les enfants puissent le lire tout seul et comprendre l’histoire même s’ils ne connaissent pas tous les mots de vocabulaire (certains mots plus difficiles sont quand même traduits en bas de page). On est sur une proportion de 70% français et 30% en anglais.

Et puis, à la fin du livre je propose aux enfants d’écrire eux-mêmes dans la langue qu’ils préfèrent. Et les parents pourront y jeter un œil aussi !

Derrière ce bel ouvrage… il y a aussi, une jolie histoire de filiation, de transmission… votre papa a illustré votre carnet et c’est lui aussi qui vous a initié au voyage. Comment est venue l’idée de cette collaboration ?

Mon père s’est découvert un talent pour le dessin sur le tard, alors je l’ai embauché pour qu’il illustre le livre ! Chacun avance à son rythme, lui dans les aquarelles et moi dans l’écriture.

Toutes les illustrations sont à l’aquarelle. Ce type de dessin n’est pas commun dans les livres pour enfants mais cela permet de se démarquer et d’être authentique. En effet la majorité des aquarelles sont réalisées à partir de photos personnelles.

Avez-vous encore d’autres carnets de voyage de votre enfance à sortir de l’oubli ?

Oui ! Le prochain carnet de voyage à paraître (normalement cette année) se déroulera en Norvège, il sera à destination des enfants de 10 à 12 ans. J’ai pour objectif de finaliser également un carnet sur l’Inde plutôt pour les 14 -16 ans.

Perrine TardifPerrine Tardif

Originaire de Strasbourg, Perrine grandit dans une famille où l’on ne parle que le français et rien ne la prédestine alors à se sentir à l’aise dans l’univers des langues. Elle parle aujourd’hui anglais, espagnol et portugais mais prend tout aussi plaisir à s’initier en Tagalog ou en Bahasa.

En travaillant dans la gestion d’expatriés, elle prend conscience des questions liées au bilinguisme des enfants expatriés : au début, la plupart de veulent pas lire dans la langue de leur pays-hôte et quelques mois plus tard, ils ne veulent plus lire en français ! Un vrai casse-tête pour les parents ! Elle a donc décidé de sortir des oubliettes ses carnets de voyages écrits durant son enfance et de les proposer en version bilingue (français-anglais) !

> Pour en savoir plus et acheter  L’ours imaginaire – éditions Publishroom – 12 euros

> Suivre Perrine et sa collection Elsewhere sur Facebook

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

FemmExpat vous conseille également : 

Devenir bilingue dès le plus jeune âge

Help, mon enfant expat perd son français !

Elever un enfant de la troisième culture : les défis

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Qu'apprend-on en expatriation ?

    Avec l’expatriation, comment change notre regard sur notre pays d’origine ?

    Et notre perception de la santé, de l’éducation, ou notre rapport au travail ?

    Et puis…

    Comment se forme-t-on ? Dans quels domaines ? Que transmet-on ?