« Femmes Vaillantes – Les sentinelles des légionnaires » est le premier ouvrage consacré aux épouses et compagnes de légionnaires. Une cinquantaine de témoignages, recueillis pendant 2 ans par Maylis Lardet et Marie-Laure Vincensini et qui nous ont particulièrement touchés. Voici pourquoi.
D’abord parce que l’on parle ici de femmes aux parcours nomades, aux carrières non rectilignes et à réinventer sans cesse, de mères et d’épouses devenues les socles indispensables au bien-être de leur foyer, à des milliers de kilomètres de leur base. Des FemmExpats comme nous, à la différence près qu’une partie de leur expatriation se fait seule, quand vient le temps de l’OPEX et du célibat géographique qui en découle. Avec tout ce qui accompagne cette solitude : de la gestion familiale seule à l’angoisse de la mission.
Un livre où l’on découvre la vie de ces « bases arrière »
C’est ainsi qu’on les appelle, à la Légion : « le port d’attache auquel s’accrochent leurs hommes, leurs enfants et sur lequel s’appuie le régiment », rappelle Maylis Lardet, co- auteure du livre. Des anti-héroïnes, qui restent discrètes et souvent silencieuses. A l’image de cette maman sentinelle qui écrit : « j’ai passé ma vie à répéter que les super women n’existaient pas, pourtant notre destin de femme de légionnaire nous y oblige parfois » !
On y lit avec émotion le fameux retour du légionnaire (« il n’y a pas de mots pour dire ce que sont les retrouvailles avec son mari après plusieurs mois d’absence… »), les annonces de départ en Opex, des Noëls si particuliers, des mots d’enfants,des plannings de vacances d’été aux allures de casse-tête, et beaucoup d’anecdotes. On y découvre des moments inoubliables, des surprises de la vie, les découragements, la colère, aussi. La peine, les blessures et les deuils, bien sûr. On sourit aussi, grâce au talent de l’illustratrice Emy femme de militaire, dont les dessins animent l’ouvrage. Et on rit, même ! (« derrière chaque grand homme se cache une grande femme… et beaucoup de cartons ! »).
Mais surtout, on fait un pas dans cette communauté si soudée des épouses de légionnaires, les « sœurs Légion ».
« Nous les épouses, nous n’avons pas de grade, nous sommes égales entre nous, comme des sœurs », rappellent les auteurs de l’ouvrage. « Nous avons des vies difficiles et avons besoin de rire ensemble, de râler ensemble, et de nous entraider, toujours. »
Ces « sœurs Légion », Maylis Lardet a appris à les connaître en Guyane, alors que son mari est chef de corps, à Kourou. Pendant 2 ans, elle écoute, rend visite à la maternité, organise des repas, accueille des nouvelles. Elle y découvre aussi l’incroyable richesse culturelle de la Légion : il y a des femmes de toutes nationalités ! « Le français n’est souvent pas leur langue maternelle, ce qui ne facilite pas l’intégration, surtout quand la mission est au départ de France », rappelle Maylis.
Mais, ce qui l’a surtout interpellé au cours de ces années, et qui l’a encouragé, en tant qu’épouse du « Père Légion » à publier cet ouvrage, c’est cette pointe de découragement qui s’abat sur ces femmes. La raison ? « elles ne se reconnaissent plus dans l’image des femmes dans notre société. Quand on parle de combat féministe, on entend aujourd’hui « réussite professionnelle basée sur des carrières linéaires et dépassement individuel » et non « don de soi, amour, vie de couple et réinvention professionnelle ».
« J’ai eu l’impression que face à cette image, les femmes de légionnaires ne se retrouvaient plus et j’ai voulu témoigner de ce qu’elles sont des femmes exceptionnelles »
A qui s’adresse cet ouvrage ?
Un véritable effort a été fait pour ouvrir au maximum les portes de ce monde fermé au plus grand nombre de lecteurs. Le jargon, les traditions, les mots techniques, y sont expliqués. On y trouvera aussi un mémo pratique, avec les associations à connaître quand on est femme de légionnaire, les contacts utiles, des adresses de cours de français, ou encore les groupes Facebook.
Et puis, il s’adresse à toutes celles qui veulent faire un geste pour ces femmes. Car tous les bénéfices réalisés seront entièrement reversés au Foyer d’Entraide de la Légion étrangère (FELE), établissement public administratif, rattaché au COMLE, et chargé de la mise en œuvre de la Solidarité Légion. Ces bénéfices auront notamment pour but d’aider financièrement des épouses de légionnaires éprouvées par la blessure ou par le deuil de leur mari.
Pour en savoir plus sur ce livre, il est possible de le retrouver ici.
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