Ma grossesse aux Pays-Bas

bébé-pays-basVous êtes une vraie « naturelle » » le plus beau compliment

Je suis arrivée à Amsterdam enceinte de 4 mois, après un début de grossesse à Paris, à la française : prises de sang, examens fréquents, pesées, réservation de la maternité, d’une place en crèche (avant même, presque, la conception du bébé). Alors arrivée à Amsterdam, ma priorité va au suivi de ma grossesse, la première. Une copine nouvellement rencontrée m’explique son parcours à elle, quelques mois plus tôt. Je fais la démarche de m’inscrire dans le même cabinet de sages-femmes qu’elle. L’une d’elle parle français, c’est toujours cela de pris.

Suivi de grossesse

Je serai suivie tout au long de la grossesse, à raison d’un rendez-vous par mois, puis par semaine à la fin, dans ce cabinet qui rassemble 6 sages-femmes. Je les rencontrerai toutes au moins une fois pour que, le jour J, il ne faille pas, en plus, faire connaissance. « C’est quand même plus agréable d’avoir déjà rencontré la personne qui vous accouchera ». Pas faux.

Les rendez-vous durent… 15 minutes. On écoute le cœur du bébé avec un doppler, on peut, parfois, vous piquer le doigt pour suivre le taux de fer, et… voilà, c’est tout. « On est là pour vous dire que tout va bien, vous pouvez nous poser toutes vos questions ». Mais, euh… vous ne me pesez pas ? Pas d’examen interne ? « oh, si vous voulez on peut le faire, mais on considère que ce ne sont pas des données probantes d’un suivi de grossesse. Mais bien sûr si vous le souhaitez, nous les réalisons ». Ah d’accord. Et, invariablement, je sors de ma consultation avec un « beautiful beautiful belly ». C’est joli.

Peu médicalisé

Les Néerlandais ont, globalement, un rapport très décontracté à la médecine. Là où en France on rend beaucoup visite à son médecin, où on consomme beaucoup de médicaments, où on reste longtemps à l’hôpital, où on accouche systématiquement à l’hôpital, aux Pays-Bas c’est tout l’inverse. C’est d’ailleurs un sujet favori des conversations d’expats aux Pays-Bas…

Une grossesse n’est pas une maladie et, à moins d’avoir des antécédents compliqués ou une situation particulière, vous serez suivie par une sage-femme en ville, et pas à l’hôpital. Les examens proposés seront réduits au strict minimum. En ce qui me concerne, j’étais immunisée contre la toxoplasmose avant ma grossesse donc je n’ai pas eu besoin de suivi, mais j’ai eu autour de moi plusieurs exemples de femmes qui ont dû réclamer, mois après mois, de réaliser les tests pour surveiller. Il me semble que pour la détection de la trisomie 21, c’est la même chose : avant 38 ans, pas de dépistage, sauf si vous insistez. Un mot d’ordre, donc : les examens existent, si vous en souhaitez davantage que ce qui est proposé de base, il faut le réclamer, et souvent expliquer pourquoi. Ce à quoi on vous répondra « très bien, mais il faudra payer ». Eh oui, portefeuille, portefeuille…

En revanche, et contrairement aux idées reçues, j’ai eu autant, voire plus, d’échographies qu’en France.

Bien-être et préparation à l’accouchement

J’ai eu accès à un très grand choix de cours d’accompagnement de la grossesse. J’ai choisi de faire 2h de yoga par semaine, 30minutes d’aquagym pour femmes enceintes, et de suivre un cours de préparation à l’accouchement. J’avais du temps, j’étais curieuse et j’avais envie d’avoir toutes les cartes en main pour une bonne grossesse et un bon accouchement. L’offre ne manque pas.

Dans la veine d’une relation à la médecine très décomplexée, les Pays-Bas mettent en avant la naturalité lors d’une grossesse et d’un accouchement. Ici, il est très courant d’accoucher à la maison (30% des premières naissances, presque 60% des deuxièmes), c’est tout à fait normal. Mais, si vous voulez accoucher à l’hôpital, « on comprend, vous pouvez aussi ».

Accouchement à l’hôpital et péridurale

Donc j’ai bien expliqué que je souhaitais accoucher à l’hôpital. Il faut savoir que dans ce cas, la sage-femme qui vous aura suivie pourra vous accompagner et vous accoucher, sauf si vous demandez une intervention « médicale » (comprendre une péridurale, de la morphine, ou tout autre anti-douleur qui nécessite un vrai accompagnement médicalisé). Dans ce cas, votre sage-femme doit passer la main à l’équipe de l’hôpital, même si souvent elle reste auprès de vous.

Sachez que la péridurale est disponible dans tous les hôpitaux, elle vous sera posée si l’anesthésiste est disponible et si vous n’êtes pas déjà très avancée dans le travail (c’est-à-dire si la dilation n’est pas proche de 10).

Les hôpitaux

Quand on souhaite un accouchement à l’hôpital, il n’y a aucune démarche particulière à faire pour accoucher dans tel ou tel hôpital. En fait, le jour J, au moment où vous déciderez avec la sage-femme que le moment est venu d’aller à l’hôpital, elle les appellera dans l’ordre de votre préférence si vous en avez, pour savoir où il y a de la place et si l’anesthésiste est disponible, si vous souhaitez la péridurale. Donc vous ne saurez que le jour J dans quel hôpital vous accoucherez. En ce qui me concerne j’avais décidé que je voulais aller 1) au Sint Lucas, 2) à l’OLVG et 3) au VU. Sans en avoir visité aucun, juste sur des impressions et des « on-dit » recueillis ici ou là. Je n’ai aucun témoignage de mauvaise expérience dans un hôpital, bien au contraire. Mon expérience personnelle au VU est excellente. J’ai trouvé les équipes à la fois extrêmement professionnelles et respectueuses des choix que l’on peut faire, avec beaucoup de gentillesse et de douceur.

Vite, à la maison !

Aux Pays-Bas, quand on a accouché à l’hôpital et que tout s’est bien passé, pour la maman comme pour le bébé, on est de retour chez soi dans les 4 à 6h après la naissance. Mais pas de panique, tout est prévu pour que le retour à la maison se fasse dans les meilleures conditions. Il existe un service de suivi personnalisé un peu magique, le principe de la « kraamzorg ». Ok, le terme n’est pas joli, mais que c’est bien ! L’idée est super : une personne expérimentée et qualifiée va vous suivre, chez vous, entre 4 et 6h par jour pendant une semaine. Elle apporte tous les soins nécessaires au bébé et à la maman, et fait en sorte aussi qu’à son départ vous ayez toutes les cartes en main pour être indépendante et opérationnelle à la maison, avec ce nouveau bébé, sans stress. La mienne était une mine d’informations sur les nouveau-nés, le corps et les états d’âme de la nouvelle accouchée, mais en plus elle faisait le ménage, nous préparait des repas, nous a aidés à organiser les affaires du bébé, la maison, etc. Une perle ! Et je ne crois pas avoir été particulièrement gâtée, c’est en fait le système qui est particulièrement bien pensé. Du coup, contrairement à la France où, je crois, on reste longtemps à l’hôpital, assistée par les équipes médicales qui s’occupent de tout, et quand on rentre à la maison on se sent un peu démuni, aux Pays-Bas, vous rentrez à la maison fissa, et quelqu’un vient s’occuper de vous pour vous transmettre des trucs et astuces. A son départ, vous avez tous les repères pour prendre soin de ce bébé nouveau, chez vous. Génial, non ? Bien sûr, si ça se fait aux Pays-Bas, c’est aussi parce que ça coûte moins cher à la sécu. Tout bénefs pour tout le monde ! Et, cerise sur le gâteau, c’est pris en charge, totalement, par votre sécu.

Maintenant que je suis rentrée en France, et même si ce n’est pas encore d’actualité, j’avoue que je regrette déjà de n’avoir pas le prochain bébé dans les conditions néerlandaises (il n’est pas encore en route pourtant !). Décomplexées, cool, proches du naturel, mais sécurisées.

Marine G.

Vous trouverez d’autres témoignages et info pratiques sur les deux liens ci-dessous :

https://www.amsterdam-mamas.nl/stories/parenting/giving-birth/giving-birth-in-the-netherlands

https://amsterdamaccueil.com/vie-quotidienne/naitre-aux-pays-bas/

Autre conseil : inscrivez-vous à Amsterdam Mamas sur Facebook, une communauté de mamans en ligne, qui répondent, en anglais, à toutes les questions que vous pouvez vous poser, liées notamment à la maternité aux Pays-Bas.

 

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