Quand déménagement rime avec accouchement

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 Les serial expats le savent, il n’est vraiment pas rare que ces deux événements arrivent… en même temps. Age, périodes de transition, projets de vie… Rien de très étonnant. Et pourtant, jongler entre la liste de naissance et la logistique des cartons est un challenge  audacieux. Qui plus est, quand il s’agit d’une première expatriation… ou d’un premier bébé !

 

 

Départ en expat, ou bébé, deux projets qui « tournent » souvent ensemble

Candice, en 2019, témoigne : « L’expatriation est un sujet dont nous parlions depuis quelques temps. Deux ans avant notre « vrai » départ, nous avons eu la possibilité de « postuler » pour l’étranger. Néanmoins, à cette époque, je ne me sentais pas prête. Je venais de changer de job et n’avais pas envie de tout quitter. Ce n’était pas le bon moment. »

Nathalie poursuit : « les choses sont venues finalement assez naturellement : gros changement de poste à 35 ans pour mon mari, et un projet de famille également en route, et pour moi, le souhait d’apporter une touche internationale à ma carrière… Partir à deux est bien plus simple que de partir avec des enfants ! ». Souvent, les événements se suivent sans que l’on réalise vraiment l’impact qu’ils auront sur notre bien-être. On fait face, d’abord naturellement, et puis, avec le temps, parce que l’on est devenue une vraie « brave expat girl« .

La « double » annonce à la famille

Au départ donc, c’est plutôt l’excitation qui prend le dessus. Tant qu’à partir d’une page blanche dans notre vie, autant le faire franchement ! C’est sans doute un peu dans cet état d’esprit que l’on vient annoncer la bonne nouvelle à sa famille. Un conseil : n’attendez pas de cette double annonce des grands sauts de joie autour de vous. Entre inquiétude et déception de se retrouver loin de leurs petits-enfants, les futurs grands-parents ne feront pas semblant.

Candice se souvient « Mes beaux-parents étaient contents mais un peu inquiets de nous voir, nous et le bébé à venir, moins souvent que si nous étions restés en France. Nous les avons rassurés en leur disant qu’après quelques heures de vol et un coût raisonnable, nous pourrions nous retrouver facilement. J’ai aussi créé un groupe WhatsApp afin de partager très régulièrement des photos et donner des nouvelles. »

La préparation

Alors comment gérer ce double nouveau départ dans la vie ? Comment allier la nécessité de se focaliser sur ce petit miracle humain qui prend corps en vous, et la réalité super pragmatique d’un déménagement international ?

Sans doute avec une bonne préparation de l’expatriation. Candice a suivi son conjoint au Maroc en 2019. Elle témoigne : « Je me suis beaucoup préparée. Avant de penser aux aspects matériels (recherche d’appartements, déménagement, emménagement, santé…), je me suis d’abord posée un bon nombre de questions. Je voulais que ma décision de partir à l’étranger ne soit pas une fuite mais soit réfléchie et choisie en pleine conscience.
J’ai aussi lu l’excellent livre d’Alix Carnot « Chéri(e), on s’expatrie » qui m’a aidée à me poser des questions et à les partager avec mon mari. Les résultats des tests proposés dans les « soirées aux chandelles » m’ont d’ailleurs rassurée : nous étions complètement en phase lui et moi ! J’ai aussi écouté toute une série de webinars et de podcasts sur l’expatriation et ai intégré des groupes Facebook qui m’ont permis de me mettre en relation avec des gens sur place. Quand le moment est venu de partir, j’étais avertie et prête ! »

Une fois le départ digéré et les aspects matériels casés dans sa tête, place donc à l’attente du bébé et à ses côtés bien plus poétiques. Notre conseil : ne les négligez pas sous prétexte que vous préparez un départ. Vous risquez de le regretter.

Le voyage de reconnaissance, ou l’art de se projeter !

Nathalie se rappelle : « Enceinte de quelques semaines, je n’avais pas annoncé encore ma grossesse autour de nous. La situation était telle que la responsable mobilité de mon mari a été la première au courant ! Il fallait nous mettre à présent dans la case Couple + 1 enfant. A nous la chambre supplémentaire, et le budget supérieur pour le logement ! » Malgré l’excitation, entre nausées, fatigue… la recherche d’un logement n’est pas évidente. Les visites s’enchaînent, on traverse la ville dans une voiture qui n’est pas la nôtre…
Candice se souvient « J’étais enceinte de quatre mois et me souviens d’avoir crapahuté dans toute la ville. Trouver un appartement dans lequel je me sente bien avec mon futur bébé était en effet à mes yeux une des conditions nécessaires à la réussite de notre expatriation. »

Le déménagement

Les semaines avancent. L’étape des cartons se rapproche. Nathalie se souvient « j’avais beau me dire qu’il ne fallait pas soulever les livres, me pencher trop, ou porter des charges… je le faisais quand même. Nous avions décidé de nous partager les tâches : je devais être là au départ des cartons, et mon mari se chargerait de les réceptionner. Je me revois à demi-allongée sur mon canapé en train de donner les indications aux déménageurs. »  Un peu surréaliste pour une primipare, et pourtant plus d’une expat a connu cela !

Le voyage

7e mois : le mari est en poste en Australie. Il est donc temps d’expliquer à son gynécologue qui nous suit en France que oui, nous allons être obligée de monter dans ce vol long courrier à 8 mois de grossesse. Entre appréhension logique d’un tel voyage, la conscience que ce que l’on fait n’est pas très raisonnable, la petite voix de la « brave girl » raisonne en nous : « je suis courageuse, aventurière, il y a pire comme situation autour de moi, donc je ne me plains pas. » Et l’avis du gynéco,… passe après.

Ce qu’il en reste

De la fierté, bien sûr, d’avoir tout géré. Mais aussi de la fatigue. Beaucoup… A postériori, beaucoup de FemmExpats se disent que si c’était à refaire, pour le coup, ce serait NON. Les risques sont énormes, une grossesse n’est pas un détail de notre histoire d’expat. Fermer des cartons jusqu’à 2h du matin, prendre un vol de 15 heures à 8 mois de grossesse, gérer un déménagement depuis son canapé parce que l’on est en risque d’accouchement prématuré… n’est pas une situation normale de grossesse.

Candice conclut « J’avais envie de ce défi même si je savais que cela pouvait être une mise en danger. Le fait de n’être pas heureuse dans mon job a contribué à la prise de la décision mais il n’y avait pas que cela. Je dirais que c’était le déclencheur mais non le moteur. En outre, professionnellement parlant, la prise de risque était limitée car le congé parental m’assure de retrouver un poste à mon retour. Tous les signaux étaient au vert : je n’avais rien à perdre et tout à gagner ! A refaire, on re-signe ! »

 

 

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