5 conseils à suivre quand on crée sa société en expatriation

Marie-Anne Bilke est la fondatrice du site Savio.fr, un portail d’apprentissage du français en ligne, spécifiquement étudié pour les enfants.

L’idée de créer ce site est venue lors de son expatriation à Londres où, assez naturellement elle inscrit ses enfants dans une école anglaise. Entre les cours par correspondance fastidieux, les cours particuliers coûteux, et finalement les soupirs des enfants dès qu’il s’agissait de faire du français, elle décide de créer un outil ludique et interactif pour l’apprentissage du français. Pour Expat Value, elle revient sur la création de son entreprise à l’étranger et donne 5 conseils pour éviter les difficultés inutiles et faire de l’expatriation un tremplin.

1. Expatrié ou nomade ?

La première question est de savoir de combien de temps vous disposez dans le pays dans lequel vous envisagez de créer une entreprise. Êtes-vous expatrié pour une longue période ou plutôt nomade ?

« Une entreprise n’est pas faite pour bouger », avertit Marie-Anne qui, 18 mois après l’enregistrement de son entreprise au registre du commerce anglais (en mars 2016), a dû déménager en Suisse pour suivre son mari (en aout 2017).

Au moment du déménagement, son site éducatif n’est pas encore en ligne (le lancement aura lieu le 1er octobre 2018), et c’est un casse-tête chinois de savoir comment transférer une entreprise qui n’a encore commencé son activité.

Elle envisage les différentes possibilités avec l’aide une avocate fiscaliste :
transférer son entreprise du Royaume-Uni vers la Suisse (hors Union européenne, systèmes juridiques différents, monnaies différentes) : procédure compliquée et coûteuse (frais d’avocat)
créer une entreprise suisse pour racheter l’entreprise anglaise, ce qui pose le problème de la valorisation de l’entreprise : procédure également compliquée et coûteuse,
fermer ou mettre en sommeil l’entreprise anglaise et re-créer une entreprise suisse, sans toutefois pouvoir récupérer dans le nouveau bilan les dépenses déjà engagées, un moindre coût que choisit finalement Marie-Anne.

2. Ne pas commencer par les démarches administratives

Ancienne élève de la Prep ENA, formée à la rigueur administrative, Marie-Anne a commencé par ce qui lui paraissait le plus logique :

  • d’abord créer l’entité juridique, ouvrir un compte en banque, etc.
  • ensuite développer le produit
  • enfin communiquer et vendre le produit.

« Avec l’expérience, je dirais qu’il faudrait presque faire l’inverse : communiquer sur une idée de produit ou de service, voir si le marché répond, créer le produit et seulement à la fin créer l’entité jurique pour le vendre ! A fortiori, quand on est expatrié, avec un risque de changer de pays. Vous n’avez pas besoin d’être inscrit au registre du commerce pour faire une étude de marché ou votre business plan. »

Ce cas de figure est d’ailleurs souvent prévu. En Suisse par exemple, on peut réintégrer dans son bilan les dépenses faites jusqu’à 6 mois avant l’enregistrement de la société.

Les banques offrent souvent des comptes gratuits pour les entreprises les 2 premières années. Mieux vaut attendre de commencer son activité pour ouvrir son compte professionnel.

3. Ne pas oublier le nom ! 

La question du dépôt du nom est l’exception au conseil précédent.

C’est une étape essentielle qui peut réserver des surprises … comme l’opposition d’un tiers au nom déposé. C’est arrivé à Marie-Anne ! Elle recommande donc de faire la démarche assez tôt dans le processus de création de l’entreprise.

Dans son cas, il lui a fallu 14 mois entre les premières démarches (décembre 2016, dépôt du premier nom). L’enregistrement définitif du 2e nom au registre de l’Inpi (Institut National de la propriété intellectuelle), en janvier 2018.

4. Rencontrer d’autres entrepreneurs locaux

Marie-Anne se souvient qu’elle a décidé de lancer son projet de site éducatif après une journée-séminaire « Women back to business » du Really Helpful Club à Londres le 27 janvier 2016. Les partages d’expériences d’autres entrepreneures lui ont donné l’élan pour commencer. Par la suite, les formations et les rencontres gratuites organisées par le Business & IP Center de la British Library à Londres l’ont beaucoup aidée pour les premières étapes.

En Suisse, Marie-Anne enchaîne les mois studieux pour créer le site et son contenu, sans vraiment lever le nez. « Ce n’est que depuis la rentrée 2019 que j’ai à nouveau pris le temps d’aller à la rencontre d’autres entrepreneurs locaux. Je me suis inscrite au Professionnal women network de l’école et ai découvert le réseau Ma Petite Entreprise à Zurich. Ca m’a fait du bien de discuter avec d’autres et de réaliser que je n’étais pas la seule à rencontrer des difficultés et des lenteurs de tout type. Ouf ! « 

5. Communication : s’appuyer sur les réseaux d’expatriés

L’expatriation et les déménagements successifs peuvent morceller et fragiliser notre réseau de connaissances.

Comment garder le contact quand on est à l’étranger ou que l’on change souvent de pays ? Comment faire connaître son produit quand on crée sa société en expatriation et donc, loin de ses utilisateurs ?

Créer une communauté autour de son projet prend du temps et il faut commencer le plus tôt possible (réseaux sociaux, contacts presse, plan de développement), même si ce n’est pas toujours évident de parler d’un produit qui n’existe pas encore…

Mais sur ce point, l’expatriation peut être un atout : « Mes premiers relais dans la communication ont été les réseaux sociaux d’expatriés. Il existe une réelle entraide entre les expatriés et aussi entre les expatriés et ceux qui sont rentrés en France. C’est un vrai soutien pour les expatpreneurs. »

 


Pour en savoir plus sur savio et ses parcours d’apprentissage du français en ligne : www.savio.fr

Savio pour améliorer son français de manière interactive et ludique

Crédit photo : Dephine de Syon (www.delphinedesyon.com)

 

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