Quelle scolarité pour les familles nomades ?

education famille nomade

Partir à l’aventure, tout quitter pour aller vivre sur un bateau, réaliser ce vieux rêve de traverser l’Amérique latine en Camping Car. Il y a ceux qui ont franchi le pas, ceux qui y pensent le matin en se brossant les dents, et puis les autres… qui traînent un « Oui, MAIS… ». Oui mais l’école ! La scolarité des enfants nomades, c’était le thème de notre rendez-vous des experts du mois d’octobre et nous le diffusons ici.

Parce que pour certains, il s’agit du dernier obstacle à franchir avant de larguer les amarres, et parce qu’un départ à l’aventure en famille se prépare bien en amont, nous avons réuni des spécialistes de l’équipe de CEDRE France autour d’une table pour essayer d’y voir plus clair, et pourquoi pas, vous aider à lever certains blocages !

Tout d’abord, a-t-on le droit de quitter l’école ?

En France, oui, l’instruction est obligatoire. Et depuis 2 ans, une autorisation est requise pour faire l’instruction en famille. Cette règle s’applique quand vous habitez en France. En revanche, quand on part à l’étranger, pour un long voyage par exemple, l’instruction relève du pays que l’on traverse. Et tout dépend si vous prévoyez de rester plus de 6 mois sur place ou si vous décidez de bouger. Car si vous êtes nomade, votre seule responsabilité, c’est de faire en sorte qu’un retour à l’école en France soit possible dans les meilleures conditions. Rappelons qu’un examen de niveau sera requis pour le collège et pour le lycée. Pour la primaire en revanche, pas de test de niveau.

A quoi faut-il penser avant de boucler un projet de long voyage avec des enfants en âge de scolarité ?

Laetitia de Bailliencourt, responsable pédagogique primaire du Cours Sainte-Anne a elle-même voyagé en encadrant la scolarité de ses 6 enfants à distance. Elle explique :

« il est important d’anticiper la possibilité d’un travail scolaire dans le cadre de votre projet. Par exemple, si votre voyage comprend de longues marches, des excursions ou des longues navigations. Certaines pérégrinations demandent en effet des efforts et de l’énergie et les enfants seront donc moins disponibles pour l’enseignement. »

Quant au matériel nécessaire, Laetitia rappelle :

« il faut prévoir un ordinateur, mais ce n’est pas suffisant. Il est important que les enfants écrivent, car la mémoire s’inscrit en écrivant. Le mieux est donc de pouvoir imprimer des supports ou en tout cas, prévoir de les transporter, car les enfants ont besoin de supports concrets. »

Dernier point, au moment de partir, si votre projet a une date de fin, pensez à prévenir en amont l’établissement scolaire de vos enfants pour leur garantir une place au retour !

Comment motiver ses enfants au quotidien ?

Comment faire lorsque Jules résiste et ne veut vraiment pas se mettre au travail ? Là aussi, la responsable pédagogique du Cours Sainte-Anne nous donne quelques éléments de réponse.

« Je conseille souvent de proposer aux enfants une journée libre, sans école, par mois. Que les enfants sont libres d’utiliser à leur guise : soit en prévoyant une activité spéciale, soit en leur laissant la liberté de la sortir en « joker » pour le jour où l’on n’a pas envie de travailler ».

Autre conseil : établir et communiquer à l’enfant la durée totale de chaque activité. Et se limiter à celle-ci.

Doit-on suivre une scolarité complète ?

Là aussi, pas d’obligation sur le contenu du cursus à suivre. Pour les spécialistes, le plus important, c’est de ne pas perdre les fondamentaux : français et calcul. Le reste des matières : histoire, géographie, sciences, économie… est souvent laissé à l’appréciation de certains parents qui profitent de ce voyage pour enseigner de façon vivante, sur le terrain.

Concrètement, et Marie-Laure Le Lourec, directrice de l’enseignement à distance pour CEDRE France le confirme, les programmes s’adaptent au projet de chaque famille :

« Que ce soit chez Hattemer Academy, au Cours Sainte-Anne ou à l’EIB à distance, les familles auront le choix d’enseignements complets, de cours complémentaires, et même d’enseignements synchrones en classes virtuelles. Nos équipes accompagnent les familles pour trouver le bon dispositif pour la famille, au moment où elle en a besoin. Nos écoles s’adaptent à la singularité des enfants et du projet et non l’inverse. »

Comment cela se passe au retour en France ?

Marie-Laure Le Lourec ajoute à ce propos :

« De nombreux parents et élèves angoissent souvent. Mais pour des familles et des enfants qui ont joué le jeu pendant l’année scolaire, qui ont suivi les évaluations, etc, il n’y a jamais aucun souci. Les surprises sont plutôt agréables ! ».

Même confirmation chez Laetitia de Bailliencourt qui ajoute :

« les chefs d’établissements accueillent souvent très favorablement des enfants ayant réussi le challenge de suivre le programme pendant l’année tout en ayant voyagé. Ils savent que ces enfants apporteront quelque chose au groupe classe. »

Est-ce que l’école à distance est un projet adapté aux enfants ayant des besoins particuliers ?

Les retours d’expérience y sont très favorables également. Certains enfants verront dans cet éloignement du cadre scolaire un moyen de gagner en confiance en eux, d’autres (HP, par exemple) seront nourris d’expériences super enrichissantes… A tous, « ils permettent de développer des compétences en adaptabilité, en autonomie, en observation de la différence, de ce que les cultures peuvent apporter » conclut Laetitia de Bailliencourt.

famille seigneur

Témoignage : en bateau avec la famille Seigneur

« A terre, vous avez un cadre, un rythme extrascolaire qui dépend d’un rythme scolaire, qui facilite l’école à la maison. En mer, c’est une vie nomade qui fait que tout change tout le temps, le lieu, le planning. On peut mettre une routine en place, mais tout peut voler en éclats, par une météo qui change…, ou par des rencontres ! Car on est en permanence avec d’autres familles qui ne vivent pas forcément le même rythme que vous… On essaie tout de même de fixer un cadre minimum : on travaille le matin, jusqu’au repas, et pour les plus grands parfois en début d’après-midi. »

Retrouvez le témoignage de Marion Seigneur dans la première partie de notre conférence, et leur projet sur leur magnifique site : L’ancre et les voiles.

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