Comment réagir face aux premiers bulletins scolaires ?

LEs-premiers-bullletins-scolaires-UNE femmexpat 559x520En expatriation, l’environnement scolaire de vos enfants est souvent modifié : méthode pédagogique employée par les professeurs, horaires spécifiques, système de notation… L’écart avec le système qu’il connaissait avant l’expat peut être grand. 

Alors quand les premières bulletins scolaires tombent et que les résultats ne sont pas à la hauteur, on peut parfois se trouver un peu désarçonné… Autant l’enfant que le parent. Comment réagir face aux premiers bulletins scolaires ?

Sixtine, notre coach scolaire, partage ses quelques conseils aux parents pour éviter les tensions.

Ne pas se voiler la face et montrer que l’on est attentif sans dramatiser

Nouvel environnement veut forcément dire période d’adaptation. Et certains jeunes ont besoin de plus de temps que d’autres.
Mon conseil :

  • Ne lui mettez pas trop la pression des résultats les premiers mois quand c’est possible : laissez un peu de temps au temps !
  • Attention à la forme : même si c’est stressant pour nous parents, communiquer notre stress n’arrangera pas la situation.
Et n’oubliez pas : oui, les notes sont importantes mais ce que les profs regardent, c’est la progression de l’élève.

Essayer de comprendre le principal problème auquel le jeune doit faire face

Les notes peuvent aussi être le reflet d’un mal-être que votre enfant peut avoir du mal à exprimer…
A-t-il du mal à s’intégrer ? Souffre-t-il de solitude dans sa nouvelle école ?  Maitrise-t-il la langue (et dans ce cas, peut-être ne comprend-t-il pas ce qu’on attend de lui ?  Tentez de voir s’il existe un blocage.
Lorsque nous avons déménagé en Californie, mon 3ème fils était en 7ème. Nous avons été convoqués au bout de 6 mois et la maitresse nous a appris qu’il allait pleurer tous les jours dans les toilettes.
Nous n’avions pas réalisé à quel point cette première année avait été difficile pour lui. Il ne le montrait pas à la maison.
En en parlant avec lui il nous a dit qu’en France il était le rigolo de la classe – chez nous, d’ailleurs, on l’appelle “the talking machine” tant il est capable de parler pendant des heures. Mais il ne maîtrisait pas l’anglais. Aussi, en arrivant, il ne pouvait pas communiquer… Il nous a montré ses doigts : il y dessinait des smileys pour faire marrer ses copains chinois tout en nous disant “c’est quasi mon seul moyen de communiquer avec eux”.

Parler, montrer votre implication

Pour désamorcer un problème, la communication doit rester ouverte. Echanger avec lui pour voir ce qui peut être mis en place. Montrez-vous concernée. Il doit sentir qu’il y a des solutions ! 

 Faire un point sur les outils et la méthodologie de l’école

Aujourd’hui les écoles utilisent des plateformes en ligne et dans mes accompagnements j’ai réalisé que les jeunes ne savaient pas l’utiliser et ils n’osaient pas demander de l’aide.
Ils récoltaient souvent des mauvaises notes pour « devoir non rendus » ou étaient surpris par des tests alors qu’ils ne savaient même pas qu’ils avaient un devoir à rendre ou qu’un test était prévu.
Mon conseil : interrogez-le !

  • Quelle plateforme l’école utilise-t-elle ?
  • En maîtrise-t-il le fonctionnement ?
  • Sait-il où trouver l’information concernant les devoirs/les tests….?
  • A-t-il compris où rendre ses devoirs ?

  Faire un point sur ses méthodes de travail et son organisation

Je dis toujours aux jeunes que j’accompagne que leurs notes ne sont pas un reflet de leur intelligence mais un reflet de la méthode qu’ils utilisent. Si les notes sont bonnes c’est que la méthode est adaptée. Si les notes ne sont pas à la hauteur, c’est qu’il faut peut-être changer de méthode.

Mon conseil : L’idée consiste à l’interroger pour prendre un « snapshot » de la façon dont il travaille.

  • Comment s’organise-t-il ? Utilise-t-il des classeurs? Un agenda ? Si oui, comment l’utilise-t-il ?
  • Comment travaille-t-il ? Prend-il des notes? Dans des cahiers séparés?
  • Avec qui travaille t-il ? Tout seul ? En groupe?
  • Dans quel environnement travaille-t-il ? Dans sa chambre ? A l’école ? Dans un café ?
  • Est-ce qu’il a son téléphone à portée de la main? Va-t-il sur les réseaux sociaux en même temps?
En général, les enfants me confient que ça leur prend des heures pour rendre un devoir… Les parents eux-mêmes, lorsqu’ils me contactent pour la première fois, se disent horrifiés du temps passé par leur enfant à “travailler”… Ils me demandent à travailler ensemble sur leur problème d’organisation.
Et effectivement, il suffit souvent de modifier un ou deux points d’organisation pour qu’ils soient plus efficaces. Bien sûr, on avance progressivement !  L’idée c’est de changer petit a petit, on ne modifie pas radicalement tout en même temps !

Faire appel au corps enseignant

Faire appel aux profs quand notre enfant décroche peut nous paraître évident à nous parents, mais vous seriez étonnés de constater que le jeune n’y a en général pas pensé ou alors n’a pas osé. Or, que ce soit dans le système français ou le système local, les profs sont en première ligne et ont la plupart du temps de bons conseils à donner.
Ils sont souvent passés par une période d’adaptation plus ou moins simple eux aussi ou ont eu des élèves qui ont rencontrés des difficultés. N’hésitez pas à les contacter et voir ensemble comment améliorer la situation.

Mon conseil :

  • Choisissez de concert avec votre enfant, un prof avec qui le jeune se sent en confiance – Evitez de faire appel à celui qu’il ne peut pas supporter ! 🙂
  • Prenez rendez-vous avec lui/elle pour essayer de comprendre ce qui ne va pas et ce qui peut être mis en place.

Visualiser un objectif à atteindre

Comprendre pourquoi on travaille est bien plus motivant que de « travailler pour travailler « ou « pour avoir des bonnes notes… »
Evidemment qu’il faut travailler pour acquérir de bonnes méthodes de travail et de bonnes notes. On entend trop de parents nous dire :
“Ma fille n’a jamais vraiment eu besoin de travailler et maintenant que ça compte elle n’a pas de méthodes et est perdue”  
Mais le “pourquoi” est capital.

 Pour les lycéens

Ça peut être le moment de parler « orientation »: que veut-il faire plus tard ? Où souhaite-t-il étudier ? 

Encore une fois sans mettre de pression mais montrez-lui que c’est un sujet. Ainsi il aura un objectif. Parce que commencer à en parler, dédramatise souvent. D’ailleurs, pour ceux qui sont en 1ere et en terminale, c’est LE sujet essentiel à mon avis.  Et c’est souvent ce qui débloque la situation !

 Pour les plus jeunes

Adaptez l’objectif ! Les plus jeunes aiment bien faire, ils apprécient d’avoir des bonnes notes (c’est tout de même plus agréable que de se retrouver en queue de classe), certains même aiment le challenge (“mes parents et ma prof de maths ont perdu foi en moi, je vais leur montrer de quoi je suis capable”).

Je n’ai pas rencontré un seul jeune a qui ça ne faisait pas plaisir de recevoir une bonne note…. Néanmoins, prenez garde à respecter quelques règles lorsque vous définissez ensemble son nouvel objectif.

Il doit être :

  • positif 
  • complètement maitrisé du début jusqu’à la fin par la personne en question (si le résultat dépend de quelqu’un d’autre – ça ne peut pas marcher)
  • réaliste et doit donner envie d’avancer
  • spécifique et mesurable
>> Exemple d’un objectif qui ne peut pas donner de résultats ?
« Je veux des bonnes notes »
Cet objectif est positif mais il n’est pas :
  • assez spécifique (oui, mais quelle note exactement?),
  • mesurable (pour certains un 14/20 c’est bien – pour un autre, ce n’est pas suffisant)
  • maîtrisé – car le résultat dépend aussi du prof qui met la note (il ne dépend pas entièrement du jeune)
>> Exemple d’un meilleur objectif ?
« Je veux travailler 1h par jour sur mon test de maths qui est dans 3 jours et passer en revue les points 1-2-3. Pour y arriver, je note dans mon agenda quand je vais travailler (de 16h à 17h) et quel chapitre je vais travailler (lundi je travaille le point 1, etc.) »

A tout problème sa solution

  • Alors pas de panique lorsque les premiers bulletins scolaires tombent et qu’ils ne sont pas à la hauteur de ceux reçus dans le précédent établissement.
  • Posez-vous avec votre jeune pour essayer de comprendre ses nouveaux défis, montrez que vous êtes concernés (après tout l’expatriation est souvent une décision parentale) sans dramatiser.
  • Posez des questions et montrez que vous avez des solutions à apporter.
  • Et surtout ne mettez rien en place sans son accord.

Une fois que vous avez « brainstormé », responsabilisez-le et laissez-le aller voir son prof, donnez-lui du temps pour changer sa méthode de travail ou atteindre l’objectif fixé.

Bon courage !

Sixtine- Rond NL FXP - 2019Sixtine Gontier

Coach certifiée CTI, ICF, ALC et certifiée Expat Communication Coach Academy, formée à la thérapie brève de l’école de Palo Alto, spécialisée dans l’accompagnement des jeunes de 15-25 ans.
Elle vit en Californie depuis 8 ans.

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