L’homme expat au café rencontre

 

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L’homme d’expat nouveau est arrivé. Il fait tout comme nous, du café rencontre aux sorties d’école. Par Paquita.

 

 

 

 

L’homme expat au Café d’Accueil

« Café, thé, jus d’orange ? » 

demande Michèle, 25 ans d’expat dans les mollets, mère supérieure du couvent de novices de l’expat.

« De la bière, c’est possible ? » 

Joseph, je me présente.
Michèle lâche son plateau. L’assistance féminine pivote illico sur ses talons de 12.

 

Deux représentants mâles de l’espèce humaine déboulent au café-rencontre, jusqu’ici plutôt une grégarité pas trop testotéronique.

Oui parce que de plus-en-plus-pas-trop-encore, la femme d’expat est un homme ! Un vrai, avec des pectoraux et des poils et assis sur ses biceps, l’autre représentant de l’espèce : un petit d’homme. (Depuis Jude Law fraîchement divorcé avec sa progéniture à Hyde Park on avait rien vu si beau touchant.)

Avant l’homme partait loin chercher l’auroch qu’il rapportait à sa femme restée entretenir le foyer à l’entrée de la caverne. Les débuts de l’expatriation en somme.

Ça c’était avant.

Maintenant, chez les chasseurs-cueilleurs 2.0, parfois c’est la femme qui est job trotteuse-chasseuse.

« Violette, on lui a proposé un super job, ici à Hong-Kong, on ne pouvait pas refuser ». Il dit. Il est tellement fier d’elle.

« Et vous dans tout ça ? » demande Mathilde, son rubikcube social/perso en vrac prête à sortir son ail et son crucifix.

« Ben au début, j’étais d’un dynamisme foudroyant : Dix huit mois pour écrire un précis d’économie et finance internationale, ma spécialité, une opportunité à saisir. Et puis non. Je préfère m’occuper de Noé plutôt que des finances du monde, l’installation, le baby, tout ça, vous comprenez ? »

 

Tu parles si elle comprend, Mathilde qui libère épingle après épingle sa chevelure de feu. En aparté, elle glisse que franchement un mec qui s’appelle Joseph et son fils Noé, ils ne peuvent pas être complètement mauvais.

On s’amuse de voir Judith, la pro intergalactique du bashing, qu’on tient généralement à longueur de gaffe, se faire carpette. On sent qu’elle aimerait bien se faire rosbiff devant ce jaguar affamé. En fait, pas affamé du tout. Sa Violette, il la porte à la boutonnière comme d’autre une décoration.

Puis il dit : « Quand j’ai annoncé que je suivais ma femme, on m’a prédit l’ennui, une petite mort professionnelle. Les types qui te disent ça ont le sentiment de constituer à eux seuls une formidable distraction, s’ils savaient ! » Juste comme nous quand on a dit ad ciao le boulot. En plus il dit : « Ah super, toi tu es toubib, toi, Anne, magistrate, un job pour qui j’ai une admiration sans bornes. »

Joseph, c’est sûr, si on le poussait un peu il nous raconterait leur grossesse et leur accouchement à Violette et à lui. La version viril du truc quoi.

Quand Michèle essaie de proposer les activités, il lui répond qu’il n’a pas des doigts de dentelière mais qu’on peut compter sur lui, il ne sait pas quoi, genre entraînement d’aviron le mardi matin pour qui veut s’initier. Oui mais attention, il a quand même des petits soucis domestiques à régler, les courses, sociabiliser Noé au playgroup anglophone. Encore juste comme nous.

Il est comme ça Joseph, l’effet Perrier qui réveille le groupe. 

Slash, cool. La prochaine fois il viendra avec Ricardo, homme d’expat et père de trois enfants, ça lui fera du bien à Ricardo parce que trois enfants c’est pire qu’un boulot à plein temps.

Le soir D, demande l’oreille ailleurs si notre truc de bonnes femmes était sympa, on lui répond que oui, cool, surtout qu’il y a un type, Joseph, il s’appelle, qui vient avec son marmouset, trop, mais vraiment trop sympa.

Là D, revient sur les écrans radars : sympa, mais sympa comment ? Je lui réponds : « Ben sympa comme la fille brillante et marrante que tu as vu à la réunion du service économique de l’ambassade, Violette, c’est sa femme. ».

Je vous le dis : les rencontres cafés du groupe francophones ne sont plus, ne seront plus ce qu’elles étaient. L’homme d’expat est arrivé. En tout bien tout honneur.

PS : les anglais, encore une fois ont tiré les premiers. Carolyn, expat en Inde nous avait raconté que le groupe anglophone comptait en son sein, en 2007 déjà huit « hommes d’expat. ».

Paquita – décembre 2012

 

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