Reconnaître les symptômes du burn out… même en expatriation !

symptomes burn out

L’épuisement professionnel toucherait, en France, plus de 2,5 millions de salariés. Peu de chiffres concernent le burn out en expatriation. Pourtant, difficultés d’adaptation, stress, déplacements incessants, décalages horaires, tensions conjugales, pourraient être autant de facteurs aggravants une situation professionnelle déjà bien tendue. Quels sont les signes avant-coureurs ? Les symptomes du burn out ? Comment l’éviter ?

Pourquoi parle-t-on de ‘burn-out’ ?

Depuis 30 ans, voici un terme qui fait couler beaucoup d’encre et anime de nombreuses discussions, y compris dans les cabinets médicaux. Certains l’appellent même la « maladie du siècle ».

Il est intéressant de noter l’origine de cette expression. En 1980, le psychanalyste américain Herbert J. Freudenberger met en lumière un phénomène d’épuisement professionnel qu’il nomme burn-out. Pourquoi cette expression ? En référence à un « incendie intérieur » qui, comme pour un immeuble dans lequel le feu aurait pris, laisserait les gens vidés intérieurement avec une apparence intacte.

La première différence entre burn-out et dépression est qu’elle touche un individu dans le cadre de son travail (au début en tout cas). Cet épuisement physique et psychique s’exprime donc, dans un premier temps dans le domaine professionnel.

Que se passe-t-il concrètement ?

« Scientifiquement, il a été prouvé qu’un cerveau soumis à un stress permanent et continu entre dans l’inhibition. Le cerveau est à ce point rétréci qu’il tombe en panne. Au bout de plusieurs mois les individus n’arrivent plus à penser et même à ‘se penser’. C’est un traumatisme réel. »

explique le psychiatre suisse Davor Komplita, spécialiste de la question. Si l’anxiété fait partie intégrante de la vie professionnelle, si le stress peut être un moteur important pour avancer au quotidien, ils peuvent aussi devenir paralysants à trop forte dose.

Le burn out en mobilité internationale

Pourquoi faut-il être particulièrement vigilent lorsque l’on est en mobilité internationale ?

L’expatriation ne se limite pas à un déménagement : elle constitue la rupture d’une continuité sécurisante, personnelle et professionnelle. Et un véritable déracinement qui impacte à la fois le collaborateur et sa famille.  Dans peu de circonstances, les aspects personnels et professionnels s’entremêlent ainsi.

L’adaptation à un nouvel environnement, complexe parfois, mobilise énormément d’énergie. Comprendre et gérer les enjeux culturels en termes de communication, de gestion du temps et de management notamment, demande en effet une gymnastique permanente. Un jonglage continuel entre les exigences locales (la nécessité d’adopter un micro-management par exemple) et les exigences du siège (planning tendu, restriction budgétaire, par exemple). Les problèmes de communication avec son équipe ou sa hiérarchie, le sentiment de manque de contrôle de son environnement et de soutien sont en outre des difficultés auxquelles se confronte souvent l’expatrié.

Anticiper aussi les différences culturelles est également une bonne façon d’aller au-devant de potentielles difficultés. A l’image de cet expat qui a découvert le mode de travail asiatique :

« Je n’étais pas préparé au rythme trépident de l’Asie, à la surcharge de travail. Mes employeurs n’avaient pas le temps de me former, j’ai dû naviguer à vue dans un univers incompréhensible au premier abord. Les horaires longs, y compris le samedi, m’ont épuisé. Pour la première fois de ma vie, j’étais en train d’échouer. J’ai failli tout lâcher. »

Surinvestissement et dévalorisation, 2 symptomes du burn out

L’expatriation bouscule nos perspectives, notamment professionnelles. Associé à une charge de travail importante, à des objectifs et à un phénomène d’isolement, le burn out guette. Solitude, manque de signes de reconnaissance, manque d’espace d’échanges et de ‘respiration’ : le burn-out se traduit par un sentiment d’impuissance. Impuissance à trouver les moyens de changer la situation, impuissance à résoudre les difficultés. Qui peut amener la personne – souvent de façon inconsciente – à penser que, le problème, c’est elle. Et on comprend dans ce processus à quel point la confiance en soi et l’estime de soi peuvent être impactées.

Au quotidien, les symptômes du burn out qui se manifestent sont la fatigue, l’irritabilité, la difficulté à se concentrer, à gérer son temps. Des troubles psychosomatiques peuvent s’installer – maux de tête, de dos, tensions physiques, troubles du sommeil – et les arrêts de travail peuvent se multiplier. Mais même devant ces signaux concrets, il n’est pas rare que ce soit le conjoint ou l’entourage proche qui alerte le médecin, la personne étant soit dans la minimisation, soit dans le déni.

Sortir du burn out ou apprendre à le reconnaître pour mieux l’éviter

Pour sortir du burn out, il est indispensable de se faire aider. Par un médecin d’abord. Et la thérapie peut être un recours précieux également.

La guérison passe par un travail en profondeur sur soi. Pour évaluer ses moteurs et ses aspirations professionnelles et personnelles. Pour connaître ses limites en travaillant sur la frontière entre puissance (ce sur quoi je peux agir) et impuissance (ce sur quoi je ne peux pas agir). Et pour, dans ce dernier cas, savoir lâcher du lest.

Avant que la situation ne devienne ingérable, quelques ajustements peuvent permettre de relâcher la pression.

  • Rester en contact avec le siège. Un des risques de l’expatriation étant la solitude ressentie au sein de son équipe, il est important de maintenir un lien professionnel en dehors de sa structure locale.
  • Être conscient des risques de surchauffe et identifier les premiers signes : accumulation des retards, fatigue croissante, sentiment de panique, difficultés à respirer, entre autres.
  • Parler de ses difficultés avec ses proches, voire avec d’autres expatriés qui peuvent avoir traversé des situations similaires.
  • S’autoriser à lever le pied, au besoin prendre quelques jours de congé.
  • Profiter de ses week-ends et de sa famille pour souffler et surtout ne pas travailler, se nourrir d’énergie positive, prendre soin de soi et de ses proches.
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Frédérique de Grignart

Paris, France
Belge, expatriée à Sao Paolo, Londres et Paris.

Ancienne DRH, coach professionnelle certifiée, Frédérique intervient dans l’accompagnement des transitions internationales et de carrière ainsi que le coaching interculturel. Son moteur ? Aider l’autre à mieux se connaître, à prendre conscience de ses ressources et aller plus loin. Elle est coach carrière, spécialiste interculturelle, formatrice dans le cadre de la Coach Academy.
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