Covid d’abord, Omicron ensuite, frontières à nouveau fermées à la veille de Noël… le moral des expats est mis à dure épreuve ! Comment faire pour rester au courant de l’actualité sans être trop impactée par ces bad-news récurrentes ? Comment faire preuve de résilience dans cette morosité ambiante ? Clotilde Boyer, Expat Coach chez Expat Communication nous donne quelques pistes.
Nos habituelles réactions face à la peur
L’épidémie du Covid ainsi que les contraintes sanitaires génèrent un climat anxiogène, surtout pour les expats qui sont limités dans leurs déplacements à l’international.
Or, face à la peur il y a 3 types de réactions habituelles qui sont des mécanismes de défense : Freeze, Fly, Fight. Avez-vous une tendance à faire l’autruche, ou à ressembler à un pingouin ou un léopard ?
➡️ Freeze : comme un pingouin pétrifié : être tétanisé par la peur, donc immobile, statique
➡️ Fly : telle l’autruche qui cache sa tête dans le sable, fuir par le déni ou par le manque de courage
➡️ Fight : comme un léopard combattant, être sur la défensive et dans l’attaque face au danger
En fait, le stress survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes extérieures et de ses ressources pour y faire face.
Or notre cerveau peut nous jouer des tours à travers plusieurs « biais cognitifs » qui déforment notre perception de la réalité :
- Le biais de sélectivité (qui ne nous fait voir que les informations allant dans notre sens)
- Le biais de disponibilité (qui fait que si l’on voit 10 fois une information, notre cerveau croit qu’elle s’est produite 12 fois : nous surestimons son importance)
- Le biais de négativité (qui nous fait davantage retenir les informations négatives que positives)
- Le biais de confirmation (qui signifie que nous trouvons des preuves à l’appui de la négativité)
Jean-Christophe Meslin (consultant-formateur en gestion de crise spécialiste du management) nous suggère de pratiquer l’auto-défense intellectuelle.
En effet, si on ne peut pas agir sur la situation (qui ne dépend pas de nous), il s’agit alors de changer son état interne pour être plus flexible face aux événements.
Vos trucs d’expat…
Vous avez été nombreuses à réagir sur le Groupe Facebook de FemmExpat. N’hésitez pas à relire les autres commentaires ici et à vous inspirer de ces quelques retours terrain.
Accueillir ses émotions
Laura : « Le plus dur est l’éloignement avec mes proches et ça me met vraiment en colère donc d’abord j’identifie ma colère, je l’accueille, je la reconnaît… En gros j’évite de faire semblant les « mais non ça va aller, c’est rien », et bien ça ne marche plus pour moi, car ça va faire deux ans qu’on subit ça lol. Donc voilà ma technique j’accueille cette boule puante, je ne la rejette plus… et ensuite je pratique marche, respiration etc… »
Se protéger en limitant l’écoute de l’actualité
Elisabeth : « On se protège en n’écoutant plus TV, radio …. Si on n’est pas concerné, on passe égoïstement notre chemin. Si elles nous touchent, on gère en gardant positive attitude. »
Fuir les personnes négatives et les environnements anxiogènes pour se préserver
Agnès : « Je prends la vie comme elle vient et surtout je fuis les personnes négatives ! »
S’autoriser quelques plaisirs épicuriens pour apporter du baume au cœur/corps
Mimi : « Pour moi c’est la méditation en pleine nature et… Le fromage de chèvre avec un verre de (vrai) vin »
Evacuer les tensions par la dépense physique ou détente corporelle
Catherine : « Nous avons aussi accueilli un chien qui me promène tous les jours et ça fait du bien de marcher et respirer l’air frais qu’il pleuve , vente ou neige… »
Laila : « Je fais davantage de sport que les autres années, que ce soit courir ou lever des poids. En créant cette routine je déconnecte du reste et ça fait du bien »
Adopter une positive attitude
Catherine : « The five minute journal! Ça aide à focaliser sur le positif. 5 minutes par jour pour formaliser par écrit le positif de notre quotidien et pour ma part ça m’aide aussi à mieux gérer ma charge mentale.… »
Faire place à la créativité et s’occuper pour focaliser son attention et se centrer sur le Beau et l’utile
Sylvie : « Ne pas regarder les infos, utiliser ce temps que l’on consacre s la Tv pour faire des activités intéressantes peinture, poterie, ciné et sortie entre copines. Allez avec le flow sans trop faire de plans »
Laila : « Se former. Depuis le début de la Covid, entre les News, le temps, les fermetures des frontières à répétition chez nous en plus des lockdowns et des menaces de nouvelles fermetures en ce moment, je me forme, j’apprends de nouvelles choses, je découvre les métiers en ligne et je partage ce que je connais. Beaucoup m’ont dit que j’étais très zen par rapport à eux. »
Se faire du bien sous des formes diverses et accepter de lâcher prise
« Une ptite pause spi, cohérence cardiaque et les copines ! » Elisabeth G
Relativiser et prendre de la hauteur
Blanche : « J’évalue si les infos me mènent à une impasse émotionnelle. Je me demande : « si dans 5 ans, la situation reste la même, quel serait le meilleur comportement pour moi ? » »
En conclusion, comment booster notre résilience ?
Définition du Larousse : « Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques »
Nous sommes tous résilients mais la résilience ne se décrète pas et peut prendre plusieurs formes. Pour chacun elle passera cependant par 4 grandes étapes, nous décrit Jean-Christophe Meslin :
➡️ Faire face : accepter la situation, ne pas chercher des coupables mais des solutions, essayer et s’autoriser erreurs et échec.
➡️ Avoir/Retrouver confiance en soi : prendre/reprendre le contrôle interne de soi-même, identifier et être focalisé sur l’objectif majeurs, savourer les victoires intermédiaires.
➡️ Donner du sens à une situation imposée, injuste : une crise rend plus fort, son expérience peut servir aux autres pour l’éviter ou mieux l’affronter
➡️ Affronter le déni extérieur : le négativisme et défaitisme sont des freins majeurs à combattre, utiliser les oppositions et tabous pour renforcer ses convictions, oser faire ce que les autres ne font pas.
Au-delà du positif/négatif ou de l’optimisme/pessimisme, l’important est de ne pas rester à un constat immobile où l’on subit mais d’être dans le mouvement et l’action pour rester acteur.
« L’optiréalisme désigne ce double regard à la fois positif et lucide : le vrai optimisme a besoin de réalisme pour ne pas tomber dans l’illusion, mais la forme la plus appropriée de réalisme consiste à être un optimiste actif. » explique Jacques Lecompte, psychologue expert de la psychologie positive.
➡️ Allez adoptez un positif mindset et take care ! ⬅️
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Clotilde Boyer
Coach professionnelle certifiée, affiliée EMCC, Clotilde est formée à l’écoute active, la démarche créative, au coaching des émotions et praticienne certifiée du Profil TLP (Talents Leadership Priorités de poste). Française expatriée 2 ans à Abu Dhabi, elle accompagne depuis 10 ans jeunes et adultes dans leur phase de transition et orientation professionnelles, en France et à l’international, notamment via du coaching de carrière des collaborateurs et conjoints expatriés, en individuel et en collectif. Sa mission : accompagner les cadres et s dans les dirigeants dans le déploiement authentique de leurs talents, intelligence relationnelle et management. Sa devise : « Deviens qui tu es ! » Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !
