Témoignage : « Le jour où Sharon Stone a inauguré le gala annuel de notre réseau »

gala

Organiser un gala de fundraising « à l’américaine » était dans les projets de l’équipe des Elles Collective, le réseau des femmes francophones entrepreneures aux Etats-Unis depuis quelques temps. Mais au moment où elles se lancent en janvier dernier, elles sont loin d’imaginer que Sharon Stone herself leur ferait l’honneur d’inaugurer leur soirée en juin. Vous nous connaissez, nous avons voulu tout savoir sur ce projet et avons posé nos questions à Céline Amilien, la présidente de Elles Collective.

Céline, un gala de Fundraising, mais pourquoi donc ?

On savait que l’on devait trouver des fonds, pour pérenniser les projets de notre association, la professionnaliser, lui donner de nouveaux moyens. L’idée d’un gala de charité, ou de fundraising, nous est venue assez vite et naturellement. Il faut dire que depuis que nous sommes toutes aux USA, le concept nous est devenu plus familier. Quand vous êtes parent d’élève ici par exemple, vous mettez souvent la main au portefeuille. Mais il est vrai que culturellement, ce n’est pas si facile à mettre en œuvre pour une association française…

Culturellement, donc, il y avait comme un blocage…

Oui, même au sein de l’association, on a senti une réticence… « Un Gala, mais pour qui on se prend ? ». On avait très envie d’une belle soirée, très envie de pouvoir mettre en avant nos membres, et bien sûr, besoin d’argent. Cela faisait 3 objectifs à atteindre, et très vite, nous avons réalisé qu’il fallait prioriser.

En résumé, on a longtemps oscillé entre la fête de l’association du foot de Thionville et le gala du MET. On ne voulait pas paraître arrogantes, mais d’un autre côté on voulait gagner de l’argent !

Après avoir tourné en rond quelques semaines (et donc perdu un peu de temps…) on a décidé de se lancer à l’américaine pour de vrai. En acceptant un risque important, celui de n’offrir aucun ticket d’entrée, ni à nos membres, ni aux contacts institutionnels de la région. Ne pas déroger au principe même de gala payant.

Alors justement, quels sont les codes d’un gala de fundraising de ce type ?

Une soirée chic, dans un lieu prestigieux. C’est dire aux gens qui participent : vous allez payer, mais vous allez passer une soirée chic à la française, au profit d’une cause. Dans notre cas : vous allez passer une belle soirée et soutenir des femmes, actives, entrepreneures, que vous allez découvrir.

C’était tout nouveau pour vous ?

Oui. Au préalable, nous avions pris le temps de nous mettre en règle juridiquement, pour pouvoir être habilitées à recevoir des dons. Ensuite, et c’est sans doute sur ce point que nous étions un peu en retard : il a fallu traduire nos sites et nos posts en anglais. Si l’on veut toucher des mécènes américains, la moindre des choses est de se faire comprendre !

Et puis, il a fallu vous « décoincer », en quelques sortes ?

Alors on a eu la chance d’avoir dans nos membres une consultante PR, Claire Arnaud-Aubour. En tant que professionnelle du secteur, elle nous a transmis les codes pour parler à des sponsors éventuels et surtout, elle nous a poussé à jouer le jeu à fond. Et puis, elle avait dans son réseau quelqu’un qui connaissait Sharon Stone, une actrice très francophile et féministe, donc effectivement idéal pour notre cible. On est à Los Angeles, et ça se passe comme ça, ici. Ça tombait bien, elle était disponible et elle a souhaité nous soutenir. Je vous avoue que quand j’ai reçu le SMS qui confirmait sa venue, je n’y ai pas cru. Elle est venue gratuitement, a fait son discours, s’est prêtée au jeu des photographes, et s’est éclipsée au bout d’une heure. Cela a évidemment donné un vrai coup de pouce à notre soirée.

D’autres choses que vous avez apprises sur l’organisation d’un gala de ce type ?

Mobiliser une équipe projet de petite taille, qui puisse prendre des décisions rapidement. Quand on est dans l’associatif, on a toujours ce besoin de solliciter beaucoup d’avis extérieurs. Pour ce genre d’événement hyper concret, nous avons réalisé qu’il était préférable d’avancer avec 2/3 personnes et de déléguer intelligemment ensuite.

Et puis il faut du temps. 6 mois de préparation minimum.

Des conseils à vos collègues qui souhaiteraient se lancer dans l’organisation d’un gala ?

Avoir le plus tôt connaissance du lieu du gala et des tarifs induits par cette privatisation. Dans notre cas, le fait de pouvoir bénéficier du cadre du Consulat de France à Los Angeles a été une véritable aide. Très tôt, nous avons connu la date, la jauge, le budget. Cela a été une force.

Ne pas avoir peur de solliciter tout son réseau et le réseau de son réseau… Avoir conscience qu’appartenir à une association professionnelle, c’est avoir accès à un réseau puissant et surtout activable ! La venue de Sharon Stone à notre gala en est l’exemple vivant…

Un bilan positif alors ?

Extrêmement positif ! On a levé 7500 dollars nets. C’est bcp plus que ce que l’on imaginait, mais beaucoup moins que si l’on avait compris plus tôt comment ça marchait ! Mais surtout, nous avons beaucoup appris. Les codes d’un gala de fundraising, ses fonctionnements, le mindset.

Mais nous avons également gagné en notoriété, fait connaître nos membres au réseau francophone de Californie qui a répondu présent. Nous avons recruté de nouveaux membres… on s’est éclaté, et surtout, nous avons prouvé qu’il ne fallait pas avoir peur de voir grand !

Foncez !

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