Vie de famille en expatriation : un investissement gagnant

vie de famille en expatriation

L’expatriation, on ne le dira jamais assez est une belle opportunité pour enrichir sa vie de famille et resserrer les liens de sa tribu au travers des aventures partagées. C’est d’ailleurs l’avis de 24% des répondants de la dernière enquête d’Expat Communication (2022). L’avis d’Adélaïde Russel, psychologue et co-auteur avec Gäelle Goutain des livres « L’Enfant expatrié » et « Conjoint expatrié ».

Un départ d’une nouvelle vie à l’étranger se profile pour les mois qui viennent… Ou alors c’est un retour dans son pays d’origine qui semble se confirmer… Toute une période de défis est alors en perspective. Avec des séparations et des adaptations dans un cadre de vie différent. La grande constante au milieu de tous ces changements ? La famille, quelque soit sa configuration. Tout groupe familial uni par de forts liens affectifs et qui fait le choix sincère de l’expatriation peut tirer le meilleur de cette expérience. L’adhésion authentique au projet dans un mouvement d’alliance et une bonne préparation en garantissent la réussite dans le bien-être de chacun.

Vie de famille en expatriation : un équilibre à recréer

Le sentiment d’appartenance sécurise surtout lors de la période d’installation. La famille est sous tension car elle doit retrouver son équilibre et faire face à tant d’inconnu. Tous ces bouleversements induisent aussi des changements en son sein : de nouvelles dynamiques apparaissent avec le temps. Cela se note souvent au niveau de la fratrie qui est plus soudée au moment de la confrontation avec la nouveauté. (Dans le cas où des relations de jalousie pathologique n’entravent pas les relations fraternelles).

La famille s’avère alors être une ressource affective puissante. Car chacun peut puiser réconfort et soutien dans les diverses relations entretenues avec les autres membres (rapports conjugaux, parentaux ou fraternels) ainsi que dans le noyau familial global. Savoir que l’on a sa place au sein de ce groupe affectif (que l’on y est aimé et reconnu, que l’on donne et que l’on reçoit) apporte une solide assise. Et une sécurité affective profonde pour affronter le monde extérieur !

La maison : représentation de la famille

Symboliquement l’espace de vie, « la maison », est une représentation de la famille. L’installation matérielle, l’accommodation du lieu de vie au plus près des souhaits de chacun est une dimension à ne pas négliger. Une expatriation peut être gâchée par un environnement de vie non satisfaisant. Et une joyeuse installation teintée de bonne humeur malgré les contraintes à gérer des adultes donne un élan positif car elle laisse souvent un souvenir magique à l’enfant (« tu te souviens comme c’était super quand on campait dans la maison et qu’on n’avait pas encore les meubles ? » rappelle une petite fille à sa mère un an après le déménagement !).

Etre reconnu dans sa singularité au sein de la famille

Plus la famille est nombreuse, plus l’attention portée à chacun a besoin d’être renforcée. Les parents ont bien conscience que tout le monde ne peut pas toujours aller bien en même temps. C’est presque à tour de rôle que chaque enfant pose un souci et  requiert une attention particulière. Le groupe familial est d’autant plus une ressource que chacun se sent reconnu dans sa singularité. Attention à éviter l’étouffement des personnalités au nom de l’entité. Forte de cette prise en compte individuelle, une identification à certaines caractéristiques de la famille vécue par tous est structurante (par exemple, « chez nous, on parle tous deux langues !.. » ou encore « nous, on est une famille nomade ! »).

Investir sa vie de famille en expatriation, ça se cultive !

La dynamique affective qui encourage la particularité de sa propre famille, sa reconnaissance,  et valorise son identité est impulsée par les parents. Or les enfants vont aussi vouloir y ajouter leur contribution et ils doivent y être encouragés. Toutes ces différentes démarches renforcent la cohésion et la fierté familiale :

  • des réunions familiales ponctuelles ou plus régulières,
  • de bonnes discussions partagées lors des repas pris en commun,
  • la verbalisation des valeurs que le couple parental souhaite partager avec leurs enfants,
  • des projets de voyage et leur réalisation,
  • un code secret familial partagé par tous en cas de danger,
  • les rituels de la famille reconnus par tous,
  • la tenue d’un blog familial,
  • des travaux d’entretiens du jardin ou de la maison,
  • des sorties culturelles, gastronomiques, des jeux de sociétés effectués ensemble…

Les familles multi-expatriées ou nomades, peu à peu apprennent à investir davantage les liens plutôt que les lieux. Qu’importe le pays pourvu que l’on soit bien ensemble ! L’enfant apprend à être heureux. E,t sécurisé par les relations familiales consistantes plus que par un environnement de vie matériel parfois très confortable dont il faudra se détacher à tout moment… C’est la priorité donnée à l’être plutôt qu’à l’avoir.

En expat, une identité familiale renforcée

En expatriation non seulement la famille se recrée sa propre vie en commun, mais elle évolue au contact de la culture du pays d’accueil. Et par conséquent elle se forge sa propre culture familiale. Ceci, en empruntant telle ou telle manière de faire ou coutume du (des) pays d’accueil(s). Le partage d’aventures, d’expériences et de souvenirs en commun, la remise en question d’habitudes, une acclimatation et une composition avec la culture du pays d’accueil, la pratique d’une autre langue, la création d’un réseau d’amis répartis dans le monde entier, donnent une certaine saveur au groupe familial qui dégage une tonalité unique. L’écart avec les proches restés sur place se ressent lors des retours. Et c’est  à ce moment parfois délicat de l’impatriation que la famille doit continuer à cultiver son originalité et à la valoriser malgré parfois le décalage ressenti face au poids des préjugés de la société.

La famille, source de réconfort

La vie d’expatrié est pleine de rebondissements et il est rare qu’elle se déroule telle qu’elle avait été prévue. Traverser des épreuves et des conflits fait aussi partie du voyage et la famille peut trouver réconfort et force en elle-même. Les difficultés rencontrées ont aussi comme point positif après coup de servir de stimuli pour souder la famille qui se recentre sur ses priorités.

Enfin n’oublions pas que la vie de famille n’a qu’un temps et cela vaut la peine d’investir au mieux cette période intense. Nos enfants, une fois jeunes adultes, vont emporter avec eux toutes ces ressources affectives pour construire à leur tour leur propre vie et peut-être un jour recréer leur culture familiale bien personnelle…

Adélaïde Russell

AR

Adélaïde Russell est psychologue et co-auteur avec Gäelle Goutain des livres « ‘L’Enfant expatrié » et « Conjoint expatrié ». 

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