Le distanciel, une révolution pour l’expatriation ? – Résultats de l’enquête (2022)

Le distanciel, une révolution pour l’expatriation  - Résultats

Cette première enquête du baromètre Expat Communication 2022 soulève la question du distanciel et de son éventuel impact sur l’expatriation. En résumé : quel est le sens de mon expatriation à l’heure du distanciel ? Un grand merci aux expatriés qui ont enrichi l’analyse de leurs nombreux verbatims de qualité. Vous avez été près de 3000 à répondre à cette enquête ! Merci. Ces chiffres permettent de mesurer aujourd’hui, en mars 2022, la réalité et la complexité du sujet.

Distanciel et expatriation : un changement s’opère

La pandémie qui a déferlé sur le monde il y a deux ans a entraîné une adaptation et une réorganisation du monde du travail dans l’urgence. La vague reflue (et encore inégalement) et laisse maintenant un champ des possibles très contrasté selon le profil, le lieu de vie et les métiers notamment.
Entre une généralisation ou non du distanciel, les raisons d’un départ à l’étranger qui motivent ce choix de vie et les enjeux qui découlent d’une nouvelle organisation du travail, force est de constater qu’un changement s’opère. Il reste difficile de dire s’il est provisoire, généralisé ou non.

infographie expatriation distanciel

Qu’entend-on par distanciel ?

Au préalable, rappelons que ces notions émergent et que le vocabulaire tâtonne. Entre télétravail, distanciel, remote, commuting … il est parfois difficile de s’y retrouver. Nous retiendrons ici que le télétravail s’effectue depuis chez soi. Travailler à distance implique pour nous de vivre dans un pays différent de celui pour lequel on travaille. Enfin, dans cet article, le distanciel regroupe toutes les formes de travail virtuel.

Les grandes questions de l’enquête « distanciel et expatriation »

Pourquoi s’expatrier ?

Les motivations d’un départ à l’étranger ont été exprimées par les expatriés au début de l’enquête. L’expatriation est avant tout un choix d’aventure humaine, familiale et culturelle pour 41% des expatriés interrogés.
« On s’expatrie par un choix d’un autre mode de vie et on pratique le distanciel par choix d’un autre mode de travail».

Combien êtes-vous « en distanciel » ?

Premier constat, les expatriés ne sont pas majoritairement en distanciel.
Seuls 20% disent travailler à 100% en distanciel, alors que 35% ne travaillent pas du tout en distanciel. Seuls 42% mixent les deux : présentiel et distanciel. C’est le mode hybride.
Cette organisation du travail n’est cependant pas applicable à tous les métiers. Certaines professions ne peuvent se faire qu’en présentiel. « Je suis cuisinier » nous dit un expatrié. « Je ne me sens pas concerné par le distanciel… »

Quels métiers peuvent être en distanciel ?

Les métiers qui sembleraient les plus faciles à exercer en étant en distanciel sont, selon les réponses à cette enquête, les métiers de l’IT, et du secteur conseil, coaching ou formation.
Ils obtiennent un score de 3,8 sur 5 en matière de faisabilité en distanciel. Ceux qui obtiennent le moins bon score sont les métiers de la santé (2,6) et la direction d’équipe (2,8).
Car être en distanciel a aussi une incidence sur l’intégration dans l’équipe, la connaissance des méthodes de travail locales, la maîtrise du marché. Les moments d’échanges informels sont tout aussi importants » pour connaitre les personnes surtout quand on travaille dans un environnement culturellement différent du sien.

Quel est l’enjeu majeur du distanciel ?

La méconnaissance de la culture locale arrive très nettement comme le plus gros enjeu du distanciel. Près de 75% y voient une perte considérable en étant uniquement en distanciel. Sont évoqués la « perte de sens, car un apprentissage se fait en présentiel » ou bien un manque « d’intégration dans l’équipe, une communication moins fluide, l’atmosphère est plus froide en visio ». Certains estiment que dans leur poste, il est nécessaire « d’être sur place et voir les gens. On récolte beaucoup d’informations en off qu’on n’a pas sur Zoom. »
La dynamique d’équipe est très différente en distanciel pour 65% des répondants. Seuls 19% estiment qu’elle ne change pas tant que cela, et 16% restent neutres. Il apparait donc nettement que les liens sont plus difficiles à créer en étant loin en permanence. L’intégration se faisant également en dehors des heures de travail.
La connaissance des méthodes de travail locales est également plus difficilement appréhendable en distanciel pour 67% du panel. Travailler avec les autres implique de se rencontrer pour échanger sur les méthodes de travail et « se voir en action ». Cela explique également pourquoi 68% disent que le distanciel ne peut pas se substituer au présentiel pour comprendre les rouages du marché local. Le « face à face » est nécessaire.

L’impact du distanciel pour l’expatriation, selon les expatriés

  • Les réponses sont aussi variées que les profils de l’enquête.
    Pour certains, c’est une « catastrophe » avec un « impact négatif ». L’expatriation est à l’opposé du distanciel. Il est nécessaire de connaitre la culture, de s’immerger dans le pays d’accueil pour le comprendre, d’avoir une relation humaine avec ses collaborateurs et son équipe. Cette richesse des échanges ne pouvant pas s’obtenir en étant loin.
  • Pour d’autres, et notamment pour ceux qui travaillent déjà à distance, cela va être positif. Il y aura de plus en plus de personnes qui souhaiteront s’expatrier pour choisir leur lieu de vie.

Une « nouvelle génération d’expatriation » va émerger.

Aujourd’hui, il faut reprendre ses marques dans un monde du travail qui est en pleine évolution après le raz de marée covid. Les visions des expatriés, des entreprises et des pays qui les accueillent doivent converger vers un équilibre qui tiennent compte de nombreux paramètres. Entreprises et collaborateurs vont avancer pour définir les situations dans lesquelles l’expatriation reste indispensable et les cas dans lesquels le distanciel devient contre-productif. Les territoires reconsidèrent leurs atouts d’attractivités. Et nous apprenons tous à composer avec ces nouveaux facteurs de liberté.
Les résultats détaillés de cette enquête sont réservés aux membres du Board du Baromètre
Expat Communication.
Tous les deux mois, retrouvez les résultats de nos enquêtes menées auprès des expatriés.

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Sabine Gerdey Posey

Sabine Garnier-Posez

Après des études et une carrière professionnelle en économie et expertise comptable, Sabine s’expatrie en famille, d’abord au Maroc, Brésil, Allemagne et est aujourd’hui à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.  Elle s’engage bénévolement dans différentes activités avant de se former au coaching professionnel, à l’accompagnement et à la gestion de projets en expatriation. Sabine a également rejoint Expat Communication comme Chef de Projet du Baromètre Expat Communication.

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