Enfants : les âges sensibles pour l’expatriation

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La façon dont l’enfant vit l’expérience de l’expatriation dépend de nombreux facteurs…

Si les parents vivent avec une forte anxiété ou avec réticence ce départ à l’étranger, l’enfant le ressentira et il pourra s’inquiéter à son tour. L’âge de l’enfant influence aussi la façon dont celui-ci vivra l’expatriation.

Trois âges sont ainsi particulièrement sensibles : 7, 13 ou 18 ans sont les âges les plus délicats.

Que se passe-t-il pour les plus petits ?

Les plus jeunes sont rassurés par la stabilité d’une cellule familiale préservée. L’environnement extérieur, la maison ou l’école peuvent être différents, tant que les parents et la fratrie sont conservés, l’enfant se sent réconforté par sa source affective principale.

Ils seront plus affectés par le manque de disponibilité de leur parent accaparé par les préparatifs du déplacement que par le changement du cadre de vie. Certains changements dans leur environnement direct comme leur chambre ou la nourriture peuvent néanmoins les perturber. Retrouver des objets familiers comme des peluches et des jeux les rassure fortement.

D’un point de vue psychologique, lorsque l’expatriation se passe mal, on peut voir apparaître des troubles :

  • du sommeil,
  • de l’alimentation
  • du comportement, avec une hausse des conduites colériques, anxieuses ou de tristesse.

Des régressions au niveau de l’acquisition de la propreté ou de l’acquisition du langage peuvent également exister.

Rassurer l’enfant et lui consacrer un temps privilégier est alors nécessaire, de même que la patience pour que des nouvelles habitudes s’installent.

L’âge critique des 7 ans

Selon une étude de l’Université de Cambridge menée par Katie Mace, l’âge de 7 ans est un âge particulièrement délicat pour s’expatrier. Les enfants d’âge scolaire, de 5 à 10 ans, s’éloignent du cocon familial pour investir le monde. Ils sont surtouts mobilisés par le développement des liens sociaux, par la découverte du monde qui les entoure et par l’acquisition de nouvelles connaissances.

Ils seront grandement touchés par la perte de leurs proches et par la transformation de leur cadre de vie. Changer d’école et de camarades de jeux, changer de langue, et changer de règles sociales apparaît comme particulièrement anxiogène.

Mettre en avant les bénéfices qu’ils retirent de l’expatriation peut leur permettre d’accepter les aspects positifs. Ils ont aussi besoin de se sentir être une part active du projet.

Les signes de mal-être à surveiller concernent

  • les relations sociales (repli sur soi, peur d’aller vers l’autre),
  • le comportement (morosité, manque d’énergie, mutisme, manque d’intérêt, colère, oppositions),
  • l’investissement scolaire (rejet de l’école, chute des notes, difficultés d’intégration)
  • des troubles psychosomatiques (fatigue, douleurs, migraines, troubles du sommeil, anxiété).

Un soutien psychologique pour aider la transition peut parfois s’avérer nécessaire.

Un tournant à 13 ans

A l’adolescence a lieu la transformation pubertaire, ce qui signifie que le corps change et que le travail hormonal s’intensifie. Un sentiment d’étrangeté face à la nouvelle image du corps en pleine transformation peut apparaître, avec des interrogations sur les attributs adultes qu’il possèdera, comme sa taille définitive, la forme de son corps, ou la tonalité de sa voix.

Pour les adolescents expatriés, tout ce travail de changements et de construction identitaire est complexifié par le départ à l’étranger. Le changement n’est pas uniquement celui de soi par rapport à soi mais aussi soi par rapport aux autres. Alors même qu’ils investissaient leur réseau social pour se détacher de leurs parents, l’expatriation leur fait perdre à la fois leur place dans la communauté et leur autonomie. La question devient alors : « Comment savoir qui je suis quand non seulement mon corps, mes pensées, mais aussi mon monde change ? ».

 Psychologiquement, les signes de difficultés se situent :

  • sur un plan narcissique (perte de confiance en soi, doutes sur sa valeur personnelle, inhibition, retrait social),
  • comportemental (attitude agressive, marginalisation, opposition, sautes d’humeur, émotivité),
  • avec des risques d’une souffrance importante, plus ou moins masquée, qui peut donner lieu à des comportements à risque ou à des états dépressifs si un soutien n’est pas trouvé à temps.

Une émancipation précoce à 18 ans

La poursuite de la scolarité entraîne parfois des séparations à caractère international.

Ces jeunes adultes qui s’expatrient pour suivre des études à l’étranger quittent non seulement très tôt le nid familial mais ils doivent aussi faire face à :

  • des changements socio-culturels plus ou moins importants,
  • un grand sens des responsabilités,
  • une indépendance précoce et
  • une maturité toute relative

… ce qui peut leur poser quelques difficultés d’adaptation.

A chaque âge, le bébé, puis l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte restent confrontés à des problématiques particulières. C’est principalement dans sa capacité à gérer les changements et les séparations avec efficacité que l’enfant peut tirer des bénéfices de l’expatriation.

Le rôle des parents est alors de soutenir leurs enfants avec empathie en leur offrant un cadre familial à la fois rassurant et propice à leur développement.

Par Magdalena Zilveti Manasson

Magdalena est psychologue-coach, psychotherapeute dans le New Jersey, USA (www.thenomadcenterforcounseling.com) et l’auteur d’un livre sur les dessous psychologiques de l’expatriation « Réussir sa vie d’expat. S’épanouir à l’étranger en développant son intelligence nomade » aux éditions Eyrolles. En savoir plus : www.intelligence-nomade.com.

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