Oser le réseau non francophone : Fanny l’a fait !

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Sur cette photo : la France, les États-Unis, Tahiti, l’Afghanistan, la Russie, les Philippines…

Fanny, que beaucoup d’entre vous connaissent à travers son compte Instagram Fanny French Family, vit depuis 7 ans aux USA, à Platteville, plus précisément, dans l’Etat du Wisconsin. Un Etat peu prisé des expatriés francophones, et dans lequel on ne trouvera pas d’école française,… et encore moins d’accueil francophone. Une raison pour rester chez soi et de networker sur les réseaux sociaux ? Que nenni ! Fanny a pris les devants et est en train de créer un réseau d’accueil pour femmes étrangères dans sa ville.

Une vie à l’américaine

Le départ de Fanny et de sa famille aux USA, c’est d’abord un départ à l’aventure. Avec son conjoint et ses deux enfants, Fanny veut voir ce que donne la vie ailleurs. Il y a 7 ans, quasiment jour pour jour, la famille reçoit une réponse positive et les voici débarquant dans le Wisconsin, dans la petite ville de Platteville. Aujourd’hui, Green Card en poche, ils sont en train de réaliser des démarches pour rester aux USA.

« A mon arrivée ici, on m’avait dit : ne cherche pas les Français du Wisconsin, il n’y en a pas ! En réalité, il y en a, et il y a même un groupe et une Alliance française à Milwaukee. Mais c’est à 2h30 de chez moi. Pour un café, ce n’est pas très raisonnable. »

Fanny se rend rapidement à l’évidence, s’intégrer via les réseaux francophones sera pas sa réalité.

Un accueil sans réseau francophone, c’est comment ?

Sur son post LinkedIn, Fanny indique :

« Si j’avais débarqué à San Francisco, j’aurais pu me tourner vers San Francisco Accueil, rencontrer très vite des Français pour m’aider ou tout simplement échanger avec eux sur la vie ici. En débarquant ici, à Platteville, 10 000 âmes au milieu de nulle part, il y a tout à faire par toi-même. »

Pour autant, Fanny dit ne pas souffrir de solitude. D’abord parce qu’elle a eu la chance de rencontrer très vite des Américaines qui l’ont aidée à s’installer.

« Il faut dire qu’à mon arrivée, j’avais un anglais scolaire digne de « Bryan is in the kitchen » et que je ne comprenais absolument rien à l’américain. »

De fil en aiguille, de rencontre en rencontre, elle se lie d’amitié avec une prof de français, qui l’a énormément aidée avec son anglais. Mais pas seulement. Elle l’aide avec l’administratif, les écoles.

« J’ai eu un vrai soutien. Elle est devenue l’une de ses meilleures amies. Et puis il y a eu Jasmine, qui a vécu 1 an en France et qui était ravie de renouer avec ce pays via moi. »

L’idée d’un réseau d’accueil germe dans son esprit…

En 7 ans, et un bébé arrivé il y a 3 ans, Fanny constate cependant qu’il y a un véritable manque dans l’accueil de sa ville. Des arrivées d’étrangers autour d’elle, elle en constate plein, via l’école de ses enfants, ou autre. Pourtant, rien n’est organisé pour l’accueil des nouveaux, qu’ils soient non américains, ou même Américains, mais arrivant d’un autre Etat.

« J’en ai discuté avec mon amie Jasmine, nous avions des projets, et puis, le Covid est arrivé, et tous nos plans de création de réseau sont tombés à l’eau. »

Il faut dire que Jasmine est Pasteure et qu’effectivement, pour de nombreuses communautés étrangères, la paroisse fait office de structure d’accueil.

…Et prend forme il y a quelques semaines !

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Et puis, il y a quelques semaines, Fanny se rend à la bibliothèque de sa ville, et rencontre une Américaine du Wisconsin, arrivée quelques mois plus tôt d’une autre ville, qui lui parle d’un projet d’accueil pour étrangères. En quelques minutes, le projet de Club est bouclé. C’était le maillon manquant au projet de Fanny, qui ajoute :

« Dans mon projet de structure d’accueil, je trouvais important que l’idée vienne d’Américaines. Je voulais montrer qu’on avait besoin d’elles pour l’accueil des étrangers. Finalement, je suis la seule étrangère aujourd’hui. »

Elles sont rejointes par Liza, qui vient d’arriver à Platteville après avoir vécu en France pendant 17 ans. Une expat aussi, en quelques sortes…

Un rendez-vous tous les jeudis et des projets à foison !

L’aide administrative est prévue mais pour le moment, l’idée est surtout de partager :

« On va commencer par un groupe de discussion, pour échanger, sur nos pays, nos cultures, et nos difficultés. C’est important que ces femmes qui arrivent de l’étranger sachent qu’ici elles peuvent parler anglais sans avoir peur… car beaucoup arrivent sans parler un mot d’anglais ! ».

Une salle est prêtée dans les locaux de la bibliothèque tous les jeudis. Plusieurs projets sont déjà en cours de préparation : un guide d’accueil (« comprenant toutes les infos que j’ai amassé depuis mon arrivée, et que je serais heureuse de partager ! » et pourquoi pas un Festival des cultures internationales à Platteville.

Un conseil à donner à toutes celles qui n’ont pas d’accueil francophone dans leur ville ?

« Je suis sûre que nous sommes nombreuses dans ce cas-là, à arriver dans une ville sans réseau francophone. Un réseau francophone, c’est génial, si j’avais eu un Platteville Accueil j’y serais allée en courant. Pour se retrouver entre personnes qui se ressemblent. Mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que je serais passée à côté de quelque chose. J’entends souvent que c’est difficile de se faire des amis américains, moi je dis oui et non. Je ne dirais pas que j’ai des tonnes d’amies américaines, mais j’en ai quelques-unes et je n’aurais pas tissé ces liens là si j’avais été direct intégrée dans un accueil francophone. Je suis persuadée qu’il y a quelque chose à faire ici aux États-Unis, de façon plus inclusive dans l’accueil et l’intégration des conjoints expatriés/des familles. »

Et Fanny conclut dans son post LinkedIn : « Peut-être le début de quelque chose »

Ta routine depuis que tu vis en expat ?

Je continue de regarder quelques programmes tv (culturels 🙃) en français (Koh Lanta, L’amour est dans le pré…), je commande régulièrement des fromages sur fromages.com quand le manque de la France est trop grand (et à l’inverse : la joie quand la raclette arrive chez Aldi). Et puis je commande également des livres en français pour les enfants régulièrement sur mybulletoys ou lireka. Et puis il y a bien sûr l’appel à la famille le dimanche matin et l’écriture des cartes de vœux tous les ans en deux langues.

Tes conseils aux FemmExpats qui nous lisent ?

  1. Ne pas s’oublier. Bien souvent, conjoint expat, c’est la place la moins facile et dans l’histoire, on a tendance à se mettre de côté, à tort évidemment puisque l’organisation en ce qui concerne les familles par exemple tourne souvent autour de lui…
  2. S’entourer. Que ce soit auprès de francophones, si il y en a autour de lui, ou d’autres communautés évidemment.
  3. Oser ! Oser rejoindre un groupe de discussion dans sa ville, oser retrouver des mamans pour un café. Oser parler sa nouvelle langue même si il ne se trouve pas à la hauteur. Et puis Oser proposer un accueil pour les étrangers dans sa ville si il n’y en a pas 🙂 
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Fanny Jolly est Freelance community manager et content creator. Vous pouvez la retrouver et partager un peu de son quotidien de Platteville sur son compte Instagram « Fanny French Family »

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