Réseaux sociaux, doudou de l’expat

réseaux sociaux expatriation

Un peu comme un marshmallow. On sait que ce n’est pas bon, que cela va nous rendre malade, mais on en reprend. Encore, et encore. Est-ce grave docteur ? Ce n’est pas à nous de le dire. Mais le sujet des réseaux sociaux en expatriation vaut tout de même la peine que l’on y consacre un article et un éclairage de Marie Tallot, Expat Coach, basée à Kuala Lumpur.  

Les réseaux sociaux ont changé nos expatriations 

Insta, Facebook : on les regardait de loin avant notre départ. C’était amusant, cela permettait de garder le contact. Mais sans plus, parce qu’ils nous faisaient perdre beaucoup de temps. Depuis notre arrivée à l’étranger, ils sont comme une extension de nous-mêmes. Ils ont remplacé les blogs personnels, dont l’administration était lourde et prenait du temps. Profil public ou privé, ils permettent de garder le contact facilement avec notre tribu d’origine.  

« Depuis 10 ans je n’ai perdu aucun contact. Facebook, WhatsApp et on s’est toujours revues pendant l’été et après le retour d’expatriation » Chantal 

« Les réseaux sociaux super efficaces en ce qui me concerne pour garder le contact. Parfois on n’a pas de réactions des amis, et puis un jour, il y a un post qui les intéresse et ils vous écrivent. Cela m’arrive tout le temps. Et cela fait super plaisir. » Aurélie 

N’oublions pas le magique Whatsapp qui dans certains pays, nous permet de commander des sushis, prendre RDV chez le médecin et MEME (si le décalage horaire le permet) de rester dans les groupes de copains et de famille avec la même réactivité que si on habitait toujours la porte à côté. 

« Résultat : quand on se voit après plusieurs années, c’est comme si on s’était vu hier, on se parle si souvent que le manque n’est plus là. » Sophie 

Ce réseau nous permet de partager avec nos proches les petits moments de vie dont nous pourrions avoir l’impression de les priver ou d’être privées. Terminées les lettres et les retards de la poste (quand le courrier ne met pas plus de temps que nous entre nos A/R juillet – décembre), les longs emails qui raccourcissent et qui s’espacent au fil des mois… WhatsApp prend tout son sens en expatriation et joue également un rôle important dans notre intégration…  

Groupe de sport, groupe de classe, groupe des nouveaux ou des anciennes du quartier. Souvent de véritables mines d’or et une première base de relations qui nous permettent de nous intégrer rapidement en trouvant facilement les réseaux qui nous intéressent. 

En résumé : un doudou dont on a du mal à se passer…. 

Parce que c’est bon de se savoir appartenir à un groupe, une communauté.  

Il permet également de rester « à la page ». Linkedin pour les aspect professionnels, l’évolution du management, mais pourquoi pas Instagram, pour la mode :  

« Je ne me considère pas du tout comme une fashionista, mais j’adore les périodes de fashion week et tout ce qui s’y partage sur Instagram. J’aime voir Paris, Milan ou New York s’animer alors que moi je suis en jogging ou en tongues au bout du monde. Un petit plaisir coupable, en quelques sortes. » Hélène 

Et puis, il fait aussi office de petit jardin secret, où il n’y a ni mari ni enfants.  

« Quand je surprends ma fille par-dessus mon épaule et que je suis en train de « trainer » sur Instagram, ou en train d’écrire à mes copines, je sors de mes gonds. C’est pire que quand on fouille dans mon sac à main » Nathalie 

Dans les faits, ce n’est pas vraiment un sujet sensible, donc. A moins qu’il ne vienne combler un vide que l’on consomme quand on doit se retrouver face à soi-même…. 

Réseaux sociaux en expatriation : quand le doudou sort de son rôle de réconfort… 

Ou qu’il nous fait exister autrement… Génial de pouvoir garder le lien avec les siens et même faire des « déjeuners en video call avec ses anciennes collègues de bureau » (Sophie). Mais est-ce qu’il n’y a pas là une tentation à tout vivre en virtuel et de passer à côté de rencontres réelles ? 

Exister à travers le regard des autres est vital. Mais quid de ce miroir de nous qui se déforme au gré de nos publications ? Les réseaux sociaux ont cela de puissant qu’ils nous permettent de façonner notre propre identité numérique. Quand on est à des milliers de kilomètres et à des semaines de notre dernière rencontre avec les copines de France, c’est un paramètre à prendre en compte. 

Les réseaux sociaux peuvent répondent aussi à un besoin de reconnaissance en expatriation : ce like que je reçois, ce compliment qui me va droit au cœur. Alors que j’ai du mal à me faire de nouveaux amis en expatriation, je comble ce besoin de reconnaissance sur les réseaux. Mais que faire lorsque l’algorithme en décide autrement ? Que faire lorsque je m’entends dire « Marie n’a pas liké mon dernier post, elle doit sans doute penser que…. » ou lorsque votre anniversaire passe à la trappe ? Le sentiment de solitude peut alors être renforcé par les réseaux. Prudence, prudence donc…  

Alors ce doudou-là, nous ne sommes pas prêtes de le quitter… Mais un peu comme quand nous étions petites, il faut savoir trouver sa confiance ailleurs que dans son regard un peu flou, et s’en séparer pour s’endormir ! 

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