Lettre ouverte d’une ado expat de retour en France : les conseils qui m’ont manqué

Lettre-ouverte-d-une-ado-quand-le-retour-en-France-apres-une-expat-est-une-transition-compliquee-a-gerer-UNE femmexpat 559x520Hello à toi qui vas rentrer en France,
Courage, ça peut bien se passer. Si ça peut t’être utile, voici comment ça s’est passé pour moi….

Lettre ouverte d’une ado à ses pairs… Quand le retour en France après un expat est un transition compliquée à gérer. Quiterie se livre sur ses ressentis et prodigue ses conseils à ceux, qui comme elle, prennent le chemin du retour en France.

Lorsque j’avais sept ans, on m’a expliqué qu’on allait déménager dans un pays encore inconnu pour moi à l’époque : les Etats-Unis…

A ce moment là, grosse panique. On était en août, en plein déménagement : on s’installait enfin dans notre superbe nouvel appartement, dans lequel on avait fait plein de travaux, j’avais choisi la déco de ma chambre. C’était l’excitation pour une petite fille.

Et puis tout d’un coup, on m’explique que je dois partir dans un nouveau pays, changer d’école, laisser mes amis, ma famille? No way. Mais je n’ai pas eu le choix, le 18 octobre, on était dans l’avion pour New York.

A ma grande surprise, l’adaptation s’est bien passée, elle a été rapide

On vivait une grande aventure, une nouvelle vie que nous partagions tous ensemble en famille. L’accueil dans l’école a été extra : c’était petit, simple, les professeurs étaient gentils, attentionnés. On était maximum 18 par classe, une classe par niveau. Le rêve.

Mais six ans après, il a fallu quitter notre petit cocon, revenir à nos racines et retrouver la France. A ce moment là, blocage. C’était nul, la France. Je voulais retourner chez moi, à New York. Mais encore une fois, il a fallu s’y faire, accepter la vie parisienne.

Quand je suis arrivée au lycée, le jour de la rentrée

Je me suis retrouvée dans une énorme cour de récréation, chose que je n’avais pas à New York. D’ailleurs, il y avait à peu près autant d’élèves en 4e que d’élèves en tout dans mon école aux Etats-Unis. On s’est tous assis, et le directeur a commencé à parler, puis à donner les listes de classes. Avec une énorme boule au ventre, je me suis levée en entendant mon prénom, et ai rejoint les 4e. On est allé dans notre salle. J’avais l’impression de partir à l’autre bout du monde. Le lendemain, je ne savais déjà plus y aller.

Mais ce premier jour a été marquant. On nous a donné nos emplois du temps, je n’y comprenais absolument rien. Personne ne m’a expliqué ce qu’étaient les “DST” (devoir sur table, je n’avais aucune idée de ce que c’était). Et puis entre ceux qui partent à 10h15 en chinois normal, avancé, ceux qui partent en italien, en latin…

À New York, on était toujours tous ensemble, et là, on me lâchait, comme ça, au milieu d’une école inconnue, à devoir trouver mes salles, à devoir trouver mes groupes ; c’était la panique, j’en pleurais. C’était un cauchemar de franchir le portail de l’école.

Et puis tranquillement le premier trimestre est passé. Les maths : facile, j’avais déjà fait la plupart du programme, alors quand je me suis retrouvée à apprendre ce qu’était un chiffre négatif, j’étais ébahie. Puis est arrivé le français. La tout d’un coup, beaucoup moins drôle… Je n’avais jamais fait de grammaire, et je me suis retrouvée seule, sans savoir quoi faire.

J’étais perdue. On ne m’expliquait pas…

La classe de français avançait en me laissant derrière, et je récupérais des notes en dessous de la moyenne, que je n’avais jamais eues de ma vie. Et puis sont arrivées les leçons à apprendre PAR COEUR. Ce fameux « par coeur », que je ne connaissais pas avant. Des leçons entières, qu’il fallait apprendre, une horreur. Tout le monde faisait ses petites fiches, avec tout bien dans les couleurs qu’il fallait, et apprenait mot pour mot. J’avais l’impression de regarder le monde derrière une vitre.

Et puis est arrivé le bulletin de premier trimestre, on avait tous nos classements : elle était première, lui 17e, et elle, trop nulle, 32e… Tout le monde essayait d’être meilleur que les autres, c’était étouffant. Et puis ceux qui avaient du mal, ils devaient se débrouiller, ils se faisaient même humilier s’ils avaient de mauvaises notes. C’était vraiment rabaisser les plus nuls, surtout pas les aider.

Quand on revient de NY, là où tout le monde est félicité en permanence, c’est déprimant. Heureusement, ce n’était pas mon cas, j’ai vite comblé mes lacunes et suis retombée sur mes pieds. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Vive la pédagogie en France !

Bien que je me sois habituée à mon école à Paris, celle de New York restera toujours ma petite famille, la meilleure école à mes yeux…

J’étais à l’EINY, l’Ecole Internationale de New York, qui a d’ailleurs changé de nom et qui est désormais appelée The Ecole. En vrac, ce qui m’a le plus plu :

  • On était tous très soudés, il y avait une bonne ambiance. On était proches des professeurs, ils ne mettaient pas de distance comme en France, pays dans lequel, si tu parles à un prof, tu n’es qu’un faillot.
  • Les locaux étaient tellement petits, qu’on partait au parc de Union Square ou Madison Square à pied, avec notre classe, pour la récréation. On déjeunait toujours tous ensemble, dans la MPR (Multi Purpose Room), on ne pouvait pas déjeuner dehors. Pas de souci à apporter notre lunch box, ou de tout simplement déjeuner à la cantine.
  • Tout le monde se connaissait : autant les profs que pratiquement tous les élèves de la maternelle au collège.
  • Les profs s’occupaient de nous comme de leurs enfants, ils veillaient à ce que chaque élève soit bien, quitte à aller voir un enfant assis tout seul sur un banc, ou à aller interroger des élèves sur une dispute, qui aurait pu blesser quelqu’un.
  • Et bien sûr, les notes étaient tout sauf notre priorité. Je n’ai aucun souvenir de fierté lorsque j’avais la meilleure note, je ne me souviens pas avoir été réellement déçue d’autres résultats. On nous encourageait toujours, quelles que soient les notes et la matière, français ou anglais.

C’était vraiment notre petit cocon, donc le retour en France a été un vrai déchirement.

Finalement, on s’y fait à la France

Je rêve toujours de retourner à New York, mais j’ai pris les habitudes de mon nouveau lycée. Le classement au niveau des notes par exemple ne me dérange plus. Au contraire, il m’amuse et je préfère savoir où je me situe. De même, j’ai commencé à faire mes fiches, à prendre l’habitude de faire un bandeau au début de chaque copie, etc.

J’ai rattrapé mon niveau en français, et j’apprécie maintenant de changer souvent de classes, de marcher pendant les intercours, de changer de bâtiment. On a plus de liberté.

En dehors de l’école, l’avantage de Paris est que je suis proche de ma famille, et que je vais plus facilement m’éclipser en weekend, chose qui n’était pas possible à New York. Et puis la France a quand même de super boulangeries, plus rares à New York, et la pause du mercredi après-midi est appréciable !

Et donc, pour toi qui vas rentrer en France, voilà quelques « tips » que je donnerais, que j’aurais aimé connaître avant de rentrer.

  • Tout d’abord, ce que j’ai fait et que je trouve indispensable, c’est d’aller dans un collège/lycée international, ou avec une section langues. Je suis allée à La Tour, et les cours d’anglais avec des professeurs américains étaient de vrais moments de confort. La section anglophone permet de rester proche de la culture américaine ce qui est vraiment important, du moins au début.
  • Ensuite, garde contact avec tes amis de l’étranger : certains, s’ils étaient expatriés avec toi, rentreront peut-être en France un peu plus tard.
  • Si tu as des amis scolarisés en France : parle-leur. Ils pourront éventuellement te donner des codes, ce qu’il se fait et ne se fait pas, à quoi ressemble une journée de cours, et toutes ces petites choses qui peuvent paraître banales, mais qui peuvent faire une différence.
  • Aussi, ce que je n’ai pas fait, et que j’ai regretté les premiers jours, c’est d’aller à la pré-rentrée. Une journée quelques jours avant la rentrée était organisée pour les nouveaux, mais je n’étais pas à Paris. J’ai donc découvert mon collège le jour même, ce qui n’était pas facile, surtout lorsqu’on passe d’une petite école familiale à une grosse école française…

Tout ça pour dire : renseigne-toi bien sur ton nouveau collège ou lycée, regarde les effectifs par classe, le plan de l’école, rends toi sur place si possible, juste pour éviter une panique le premier jour et une rentrée catastrophique.

Si tu es bien préparé, tu seras beaucoup plus détendu et l’adaptation sera moins pénible !

Quiterie

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