Une fois n’est pas coutume, on ne parlera pas ici de choix de carrière influencé par l’expatriation. Car l’expatriation d’Angéline à New York n’a fait que confirmer son projet professionnel : l’accompagnement des familles touchées par les allergies alimentaires. Depuis quelques mois, avec le soutien de SHE for S.H.E. à New York, son activité prend de l’ampleur. Rencontre…
Angéline, ton parcours était déjà beaucoup marqué par le médical et le paramédical…
Effectivement, après mon école de commerce, je me suis spécialisée avec un Master en économie de la santé. J’ai fait des stages au sein de l’industrie pharmaceutique, puis de la communication interne au sein d’un réseau de cliniques. J’ai travaillé pour Les Echos Etudes, et surtout, j’ai écrit des piges pour Pourquoi docteur, un média de référence sur l’information médicale et l’actualité de la santé. Aujourd’hui, je travaille encore comme journaliste.
Et côté vie perso, c’est la plongée dans le monde des allergies alimentaires…
Ça démarre avec la naissance de mon aîné, à qui on a mis plus de 9 mois à diagnostiquer une allergie aux produits laitiers. Je n’y connaissais rien, et pourtant… 2 ans et demi plus tard, on découvre que notre numéro deux est, elle, atteinte de poly allergies. A ce moment-là, démarre un combat pour que mes enfants se sentent mieux, mènent une vie la plus normale possible. Je découvre notamment les régimes de rotation.
Bref, tu deviens une spécialiste en allergies…
Au point que le jour où on me commande un papier sur l’intolérance au lactose… j’y mets toute mon énergie. Mon article est remarqué par le médecin en charge de la relecture scientifique des articles… qui me convainc d’intégrer une école de nutrition. Je complète donc tout ce que j’avais appris sur le tas avec mes enfants par une année d’études en nutrition de l’enfant, de la femme et de l’adulte en général.
L’idée d’un accompagnement pour les familles atteintes d’allergie naît à ce moment-là ?
Quand je parle de cette formation à l’allergologue qui suit mes enfants, il me dit : « Vous savez, une fois que le diagnostic est tombé, les parents sont complètement perdus, largués livrés à eux-mêmes, donc ça m’intéresserait qu’on travaille ensemble pour le suivi de ces familles. » Voilà donc comment est né ce projet d’accompagnement…
Et c’est là que ton mari t’annonce sa mutation à New York…
Oui, entre temps, notre 3e enfants était né, allergique lui aussi. Autant vous dire que les premiers mois à New York ont consisté à apprivoiser tout le système alimentaire aux USA. J’ai dû apprendre à lire les étiquettes, les compositions, connaître de nouveaux substituts. En gros, je repartais de zéro mais avec un double challenge : gérer les allergies et comprendre les pièges de l’industrie agro-alimentaire américaine.. La bonne nouvelle, c’est pour mes enfants, qui, grâce aux systèmes des lunchbox vivent un peu mieux leur différence.
Et côté pro ?
Eh bien grâce au développement de la téléconsultation, j’ai pu poursuivre mon activité de conseil démarrée en France. Et puis, j’ai complété mon parcours par une formation en health coach. Aujourd’hui
Je reçois en télé consultation plusieurs types de personnes :
- Des parents perdus face au diagnostic allergique de leurs enfants. Ma réponse, ce sont des recettes, des menus, des bonnes adresses. Je leur donne des conseils, qui vont jusqu’à l’organisation de leur cuisine, etc.
- Des familles, qui malgré une bonne prise en charge, un diagnostic à temps, ne s’en sortent pas face à des enfants qui ne retrouvent pas leur bonne forme. Avec eux, je mets en place un régime de rotation qui permet de réduire les inflammations. Selon leurs habitudes alimentaires et les allergies, je construis un menu sur une ou deux semaines.
- Et puis je reçois aussi des parents qui pensent qu’il peut y avoir un problème allergique, alors on observe les symptômes et je les renvoie vers un allergologue.
Et en face à face… des familles françaises, perdues face aux étiquettes aux USA…
Oui, je reçois aussi en présentiel, à New York, des familles d’enfants allergiques, pour les aider au quotidien, mais aussi des familles qui ont besoin d’aide pour s’y retrouver en matière d’alimentation aux USA. Notamment au moment de la diversification alimentaire, puisque les repères ne sont pas les mêmes qu’en France. J’ai aussi des patients en demande d’aide pour un rééquilibrage alimentaire, qui ont souvent pris du poids après leur arrivée aux Etats-Unis…
Qu’est-ce qui est le plus compliqué aux USA, quand on a des enfants poly allergiques ?
Le principal problème, ce sont les produits de substitution et la liste des allergènes à déclaration obligatoire (14 en France et 9 aux USA). En France, quand tu veux une glace sans produits laitiers, tu sais que le lait est remplacé par de l’eau. Aux USA, cela peut être remplacé par du soja, du cajou, du coco… et l’étiquette ne l’indique pas clairement. Pour un enfant allergique à 15 aliments comme ma fille aînée, c’est un vrai problème. Une fois que l’on sait cela, alors déjà, tout va mieux, les Américains sont plutôt en avance sur la recherche médicale dans ce domaine…
Ton challenge en tant qu’expat entrepreneure au quotidien ?
Jongler entre des périodes de solitude, et d’autres où on est à plusieurs. Mais intégrer SHE for S.H.E a été une étape majeure dans mon business aujourd’hui. D’ailleurs, avec Cyrielle Augier-Retaureau, une autre thérapeute, nous avons créé Welleness qui se présente comme le collectif du bien-être à New York. Nous avons constitué un collectif de thérapeutes prêts à vous accompagner. Des thérapeutes en quête d’un réseau dynamique ou désireux de partager sa passion avec d’autres experts.
N’hésitez pas à me contacter !
Pour retrouver les offres d’accompagnement d’Angéline, rendez-vous sur mafamilylife-nyc.com/ ou sur mafamilylife.fr/
FemmExpat vous conseille également
Bien manger aux Etats-Unis – Le livre à mettre entre toutes les mains des expats aux USA
Les visas pour les conjoints aux USA
SHE for S.H.E : le réseau pro des femmes francophones de New-York
