Gestionnaire mobilité : dans les coulisses de votre expat…

Expats et entreprises : et si chacun vivait la vie de l’autre ?

Qui sont donc ces hommes et ces femmes, qui, dans le cadre d’une expatriation, connaissent tant de choses sur vous ? La composition de votre famille, l’âge de vos enfants, le vôtre (!), et même le nom de votre chien ? De qui parlons-nous ? Des gestionnaires mobilité de l’entreprise en charge de votre départ à l’étranger. Le rôle ? Faire que votre transfert à l’étranger se déroule dans les meilleures conditions. Ce sont eux qui négocient et gèrent vos conditions d’expatriation, eux qui calculent votre rémunération et bien d ‘autres choses encore.

Souvent, la communication est fluide et les relations sereines… Parfois, il arrive que des crises surviennent et  alors les liens se tendent un peu.

FemmExpat vous propose de rencontrer et de comprendre qui sont ces interlocuteurs incontournables que sont les « gestionnaires mobilité internationale » ou « responsables de transferts internationaux » et vous permettre ainsi de mieux préparer vos interactions et potentiellement débugger quelques situations.

Le métier de gestionnaire mobilité : à la convergence d’intérêts contradictoires

Le responsable ou gestionnaire mobilité, qu’il soit au siège de l’entreprise ou dans une société prestataire, est souvent tiraillé entre les exigences des opérationnels (les filiales locales) qui veulent l’expatrié « tout de suite car sa mission est urgente et on parle de choses importantes » – c’est-à-dire du chiffre d’affaires-, les RH qui veulent limiter les coûts, et enfin l’expatrié qui cherche à préserver le bien-être de son couple et de ses enfants.

Le MI est un garde-fou…

  • de la sécurité des expatriés « désolé mais vous n’avez pas le droit de conduire dans ce pays »,
  • du respect de la législation « désolé encore, mais si vous n’êtes pas mariés, vous n’aurez pas de visa »
  • du respect de la politique de mobilité de l’entreprise  : « désolé mais la politique c’est un aller-retour par an vers votre pays », qui garantit une égalité de traitement.
  • mais également de l’équité de traitement entre tous les expatriés du même pays et même souvent entre les différents pays où l’activité de l’entreprise s’exerce.

… Au métier complexe

En 10 minutes, le gestionnaire mobilité enchaîne un coup de fil d’un expat de Russie qui a des problèmes de différentiel de taux de change puis il a été interpelé sur les conventions de SS entre Cuba et la France. Puis il doit traiter une exception convenue par son prédécesseur… dont il ne trouve aucune trace dans son dossier…

Autre enjeu pour lui, l’irruption de la sphère privée dans le professionnel. D’habitude, ce qui est privé reste à l’extérieur du bureau. Or dans le cas de l’expatriation, le gestionnaire doit plonger dans la vie perso de l’expat : situation matrimoniale, composition de la famille, type de logement, scolarité de chacun, considérations de santé, parfois orientation sexuelle… et ce, en toute confidentialité.

Le responsable mobilité se doit alors d’avoir une écoute active sans pour autant se laisser déborder par une contagion émotionnelle qui ne lui permettrait plus de remplir son rôle de garant. D’où quelquefois un sentiment de manque d’empathie ou de compréhension. 

Quelques règles pour instaurer un climat et un dialogue serein

Comment, vous, collaboratrice, vous situer au centre de ces intérêts contradictoires du gestionnaire de mobilité internationale ?

  1. soyez claire dès le départ sur vos motivations de départ.
  2. Si vous avez des contraintes ou des points bloquants, identifiez les autant que faire se peut avant le départ. Et s’il y a des freins RH, négociez-les avant d’accepter de partir et non après.
  3. Si vous avez une demande particulière : identifiez le bon interlocuteur. Selon l’organisation, le champ de manœuvre ou le pouvoir de décision, l’interlocuteur peut être différent. La culture de l’entreprise peut également rentrer en compte dans ce qui est négociable ou non négociable. Depuis quelques années, la tendance peut être au principe du « No gain, no loss » . 
  4. Si votre demande induit de faire exception, rappelez vous que tout l’enjeu réside dans la différence entre l’égalité pure et simple et l’équité, il faut donc montrer en quoi votre situation sort du cadre.

Et vous, si vous êtes conjoint, comment vous situer ?

  • demandez s’il est possible d’assister à l’entretien au départ d’expatriation lorsqu’il y en a un
  • faites la liste de vos questions avant cet entretien si vous ne pouvez pas être présente,
  • n’hésitez pas à créer une relation avec le gestionnaire si cela est possible mais n’oubliez pas que vous n’êtes pas la salariée de l’entreprise et que, certaine fois, le Responsable Mobilité ne pourra pas vous communiquer les infos demandées (comme celles liées à la rémunération par exemple, ou vous faire parvenir des attestation directement sans l’accord de votre conjoint expatrié,…) même si l’expatriation est familiale, la relation reste professionnelle et contractuelle!

Tout est une question de forme…

  • restez discrète pour ne pas compliquer le travail de celui qui aurait obtenu une exception, ou une dérogation
  • Essayez au maximum d’exprimer calmement vos émotions. Un juste équilibre entre froideur, angoisse et explosion de sentiments…
  • Valorisez ce que vous recevez… Avant de s’occuper de la partie visible de l’iceberg (le logement, les écoles…), l’entreprise est responsable de la sécurité physique et administrative des expatriés : visa de travail, contrat, retraite, sécu… un travail lourd et peu valorisé. Les mots de remerciement sont rares et donc précieux !

Sachez que dans certaines entreprises, un gestionnaire peut se faire l’avocat de votre demande ou faire remonter aux RH de l’entreprise un comportement non approprié!

Merci à Fernanda Pinto, Expat Coach chez Expat Communication pour les apports techniques de cet article !

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