Il paraît qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un enfant de retour d’expatriation d’intégrer le Lycée International de Saint-Germain-en-Laye… Il est vrai que ce lycée fait rêver de nombreux parents à leur retour d’expatriation. On en parle d’ailleurs dans cet autre article. Mais est-aussi compliqué que l’on ne pense, d’intégrer ce fameux lycée ?
Pourquoi le Lycée international de Saint-Germain-en-Laye attire-t-il tant de candidats ?
Philippe Bonneville, son proviseur, que nous avons rencontré en janvier 2024 explique :
« Le lycée international est le seul établissement en France et dans le réseau des établissements français à l’étranger à n’enseigner qu’en section internationale. Cela veut dire concrètement, que tous nos élèves passent actuellement le BFI, le Baccalauréat Français International »
Il y a 14 sections internationales au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye : américaine, allemande, britannique, chinoise (mandarin), danoise, espagnole, italienne, japonaise, néerlandaise, norvégienne, polonaise, portugaise, russe et suédoise.
Pourquoi y a t’il peu de places au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye ?
Cela tient à la structure même de cette école atypique dans le paysage scolaire français.
Madame Negrel, proviseure en 2019, expliquait:
« Nos élèves suivent leur trajectoire ici du primaire au lycée. Il y a bien sûr des familles qui partent ou quelques élèves qui poursuivent leur scolarité ailleurs, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il y a un grand nombre d’élèves qui sont prioritaires pour intégrer le lycée : ce sont les élèves des établissements partenaires, c’est-à-dire des écoles qui ont des sections internationales où nos professeurs viennent donner des cours. Ces enfants ont vocation à intégrer notre établissement au collège. »
Bon à savoir : les sections britannique, américaine, allemande, espagnole et portugaise sont plus demandées.
Quand a-t-on plus de chances d’intégrer le lycée ?
Ajoutez à cela les élèves externés qui sont dans des écoles normales en primaire, mais qui viennent deux fois par semaine pour suivre les enseignements de section, et qui seront prioritaires pour l’entrée au Collège. Le résultat ?
« Très peu de places ouvertes à l’extérieur du fait de ce système d’entonnoir. C’est un problème… et il y a en réalité très peu de marge de manœuvre. Par niveau, vous n’aurez que 3 ou 4 places qui se libèrent du fait des départs de certaines familles expatriées en France, mais guère plus » explique Philippe Bonneville, qui nuance cependant : « vous aurez plus de chance pour vos enfants en début de cycles : primaire/collège/lycée. Les places en seconde sont, selon les années, moins rares que dans les autres classes. »
A noter aussi : les élèves qui ne maîtrisent pas le français au moment de l’inscription peuvent avoir une place dans une classe « Français Spécial » dans laquelle ils apprennent la langue de façon intensive afin d’intégrer une classe normale au bout d’une année. Ces classes sont proposées du CE1 à la seconde.
Alors comment faire pour demander une inscription au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye ?
Au préalable, il est important de préciser que l’admission au Lycée International n’est pas sectorisée. Tous les élèves suivent des enseignements de section internationale et relèvent d’une procédure de recrutement spécifique. Pour vous familles au retour d’expatriation, cela signifie qu’il faut se rapprocher de la section dans laquelle vous souhaitez inscrire votre enfant pour connaître les modalités d’inscription (calendrier et processus d’admission).
Le premier critère d’admission est la maîtrise de la langue de la section choisie. Quel que soit le parcours préalable. Si une famille française expatriée en Espagne souhaite intégrer la section espagnole, on vérifiera la maîtrise de l’espagnol avant tout.
Le 2e critère est un bon niveau scolaire général. Et c’est le cas pour tous les enfants qui postulent, y compris pour les enfants qui sont natifs dans la langue de section. La raison ? « Nos élèves sont tous concernés par une surcharge de travail lié au caractère international de l’enseignement offert. Cela veut dire par exemple : 8h de plus au Lycée par semaine. Nous devons nous assurer que l’élève ne sera pas en souffrance et qu’ils trouvent leur compte dans cette double scolarité » explique Philippe Bonneville, le proviseur.
D’autres critères seront pris en compte, comme la proximité du domicile avec le lycée, et bien sûr la motivation de l’enfant et des parents… car l’implication dans la vie scolaire peut avoir de l’importance selon les sections.
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