Comment mon semestre d’échange à Hong Kong s’est transformé en un voyage à travers l’Asie

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Nous en avons parlé ici : ce sont deux années vraiment difficiles que viennent de traverser nos ados et enfants étudiants. Enfermés dans leurs résidences étudiantes, des cours à distance et des opportunités de rencontres et de socialisation réduites. Alors quand nous avons reçu ce témoignage de Clémence, étudiante à Rennes Business School, nous n’avons pas hésité à le partager. Résilience, débrouillardise, mais aussi esprit d’équipe et solidarité sont des valeurs bien ancrées chez les jeunes. La preuve ci-dessous !

Partir vivre à l’étranger et voyager à l’autre bout du monde est une aventure qui peut parfois s’avérer totalement différente de ce que nous avions rêvé. Voyager au bout du monde est synonyme de dépaysement, d’exotisme, de découvertes et de plaisir. A aucun moment on ne peut envisager qu’il en soit autrement. Un renversement de situation peut, en un instant, bouleverser tous nos projets. C’est ce que j’ai vécu lorsque je suis partie étudier à Hong Kong pour six mois.
Dans cet article, je vous parle de mon expérience d’expatriée, qui à l’origine devait être un échange universitaire dans une université prestigieuse de Hong Kong, et qui finalement s’est transformé en un voyage à travers l’Asie. Cette expérience m’a profondément marquée car elle est venue bousculer mes habitudes et ma vie de jeune étudiante insouciante. J’ai pensé que mon histoire pouvait être utile à ceux et celles qui décident de s’expatrier.

Mon arrivée à Hong Kong

Voyager a toujours été un de mes plus grands rêves. J’aspire à découvrir le monde, de nouvelles cultures, de nouveaux paysages, de nouveaux visages. L’Asie est un continent qui m’a toujours intrigué et émerveillé, de par sa culture, ses paysages et son histoire. Alors lorsque l’opportunité de partir étudier un semestre à Hong Kong s’est présentée à moi, j’ai immédiatement su que cette expérience serait inoubliable.

Mon histoire commence à Hong Kong, le 16 janvier 2022, le jour où je suis sortie de vingt-et-un jours de quarantaine dans un hôtel hongkongais. Le Covid étant toujours d’actualité (voir notre article : Comment ça va à Hong Kong?), même si encore très peu présent à Hong Kong, une quarantaine était obligatoire pour entrer sur le territoire. Après ces jours d’enfermement dans une chambre d’hôtel de 30m² avec deux amies, je suis enfin libre de découvrir cette ville qui me fait tant rêver. Je me souviendrai toujours de cette journée. Nous étions si excitées à l’idée de sortir, de respirer l’air frais, de voir du monde, de découvrir la ville et d’enfin démarrer notre nouvelle vie !

Mes premières semaines à Hong Kong

Mes premières semaines à Hong Kong ont été riches en découvertes et en rencontres. Je vivais dans une des résidences étudiantes du campus, avec plus de 1000 étudiants locaux et internationaux. Nous étions répartis en deux immenses tours, et nous partagions presque tout: la chambre avec une étudiante française, la salle de bain avec deux étudiantes chinoises, et la cuisine avec une trentaine d’étudiants venant de tous horizons : Norvège, Népal, Chine, Myanmar, Suisse, Colombie, Finlande… C’était une première pour moi de vivre en collocation, et d’autant plus avec autant de personnes, aux histoires et cultures si différentes. Cela m’a beaucoup appris, et m’a permis de m’ouvrir encore plus aux autres, en plus d’éveiller chaque jour ma curiosité. J’en garde un excellent souvenir. Dès mon arrivée dans cette résidence, j’ai été surprise par l’accueil si chaleureux des étudiants. Rapidement, j’ai créé de fortes amitiés avec certains d’entre eux, et nous avons vécu des moments qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

Mon quotidien à Hong Kong était plutôt chargé. Je voulais profiter de cette expérience au maximum. J’avais organisé mon emploi du temps de telle sorte que mes cours étaient répartis sur trois jours consécutifs afin de profiter du reste de la semaine pour pouvoir visiter et profiter de chaque instant. Pendant presque deux mois, j’ai consacré mon temps à la découverte de Hong Kong, de ses paysages divers et variés, de sa culture, de son histoire, de sa nourriture et de ses habitants.

Mon quotidien se résumait à découvrir les différents quartiers de la ville, à faire des randonnées dans les montagnes pour y admirer les couchers de soleil, à faire des balades à vélo sur les différentes îles, à découvrir la nourriture locale, et à rencontrer de nouvelles personnes. Cette expérience a été très enrichissante pour moi car elle m’a permis de sortir de ma zone de confort, d’en apprendre plus sur moi-même, de me débrouiller seule, de prendre du recul sur ma vie en France et de m’épanouir en tant que jeune femme.

Des cas de Covid qui augmentent : le vent tourne

Hong Kong n’avait jamais vraiment été touchée par la pandémie. Grâce à des mesures sanitaires drastiques dans le cadre de la politique zéro Covid, la ville n’a jamais eu à mettre en place de confinement. Malheureusement, les choses ont commencé à se gâter fin février, presque deux mois après mon arrivée. Les cas de Covid ont commencé à augmenter très rapidement, et la panique s’est installée. Les mesures pour lutter contre la propagation du virus sont devenues très strictes : les bars et restaurants devaient fermer à 18:00 et étaient limités à deux personnes par table, les regroupements de plus de deux personnes étaient interdits, y compris pour marcher dans la rue. Les lieux extérieurs comme les plages ou encore les parcs ont également fermés. L’annonce du dépistage obligatoire pour toute la population, avec toutes les conséquences que cela engendrerait en cas de résultat positif, et le risque d’un probable confinement ont généré un véritable sentiment de panique chez mes amis et moi. La décision de quitter Hong Kong s’est rapidement révélée comme LA solution pour pouvoir continuer notre échange dans les meilleures conditions. Même si ces deux premiers mois avaient été magiques, la situation sanitaire ne me permettait plus de profiter pleinement de mon voyage. Mon université avait même encouragé les étudiants internationaux à quitter la ville car les cours étaient passés en distanciel. Plus rien ne nous retenait à Hong Kong.

Très rapidement, avec mon groupe d’amies, nous avons pris la décision de partir pour la Thaïlande au plus vite. Mais nous n’avions que deux semaines pour tout organiser : obtention des visas, assurance, réservation des billets d’avions, test PCR, recherche d’un logement sur place, etc. Je n’avais jamais eu à organiser un voyage en si peu de temps ! Cette période a été très stressante mais nous voulions à tout prix éviter le mass testing ou encore pire, attraper le covid car à Hong Kong, les règles, en cas de test positif, sont bien différentes de celles de la France. Le gouvernement hongkongais envoie systématiquement en hospitalisation forcée ou en camp de quarantaine tout citoyen ou cas contact testé positif au covid. C’est pourquoi, lors de ces derniers jours, nous évitions au maximum les sorties et regroupements avec d’autres étudiants. Notre seul objectif était de quitter cet environnement qui, pour la première fois depuis notre arrivée, nous semblait hostile.

Le début de nos galères : police, amende… et Covid.

Tout était fin prêt pour notre départ. Mes amies et moi avions obtenu nos visas, les billets d’avions étaient réservés, la villa aussi, tout était prêt. Nous étions soulagées d’avoir réussi à gérer tout ça et nous n’avions plus qu’une seule hâte : partir. Les dernières semaines ont passé si lentement ! Tout était fermé, nous ne fréquentions presque plus personne, il pleuvait et il faisait très froid. L’atmosphère était très étrange, presque pesante. Dans ce climat morose, nous avons tout de même décidé, pour l’anniversaire d’une amie, d’organiser un pique-nique. Cela faisait presque deux semaines que nous n’étions pas vraiment sorties et que nous ne nous étions pas retrouvées entre amies. Nous ne voulions pas nous rendre dans un endroit clos comme un restaurant par peur d’attraper le virus.

Alors nous sommes allées acheter des produits français chez Marks & Spencer et nous avons organisé un pique-nique dans un parc. Nous passions un superbe après-midi, lorsque tout à coup, onze policiers sont arrivés en furie et se sont rués sur nous. Tout est allé très vite. Ils nous ont plaquées au mur, nous hurlant dessus et nous filmant avec leurs téléphones. Nous étions paniquées et ne comprenions pas du tout ce qu’il se passait. Certaines pleuraient, les policiers criaient, c’était la confusion la plus totale. Puis le calme est revenu et les policiers nous ont expliqué que nous étions plus de deux et que nous n’avions par conséquent pas respecté les mesures sanitaires. Avec tous les préparatifs de la Thaïlande, tous ces jours à rester enfermés dans nos résidences, nous en avions oublié les mesures et le fait que se regrouper à plusieurs en extérieur était interdit. Ce manquement aux règles très strictes nous a valu une amende de cinq mille dollars hongkongais chacune, soit près de six cents euros. Nous étions en colère envers nous-même, et surtout démoralisées par la situation. Six cents euros en moins dans notre budget, c’était énorme ! D’autant plus dans une des villes les plus chères au monde. Ce jour-là a marqué un tournant dans notre aventure. Il a tout simplement été le commencement d’une avalanche de problèmes et de malchances.

Quelques jours plus tard, ce que nous redoutions le plus est arrivé. A quelques jours à peine de notre départ, après avoir réalisé des autotests, deux de mes amies et moi-même avons été testées positives au Covid. C’était la pire chose qui pouvait nous arriver ! Cela signifiait que nous devions rester à Hong Kong et que personne ne devait savoir que nous étions malades. Si les autorités le découvraient, nous aurions été hospitalisées de force dans un camp de quarantaine pour une durée indéterminée. Il fallait à tout prix éviter cela. Attraper le Covid signifiait aussi que nous devions reporter notre voyage, à une date inconnue, et que, par conséquent, nous devions annuler toutes nos réservations. Il fallait se rendre à l’évidence : nous repartions à zéro. Cette période a été une des plus difficiles à vivre pour nous trois. Nous nous étions tellement investies dans les préparatifs de ce voyage et y avions mis tant d’énergie que le fait de revenir à la case départ a été très difficile à accepter.

Nous avons pris la décision, mes deux amies et moi, de quitter notre résidence étudiante et d’aller vivre dans un hôtel, le temps de notre guérison. Nous voulions nous isoler pour éviter de transmettre le virus à nos colocataires, mais aussi et surtout pour éviter d’être dénoncées car dans la mentalité hongkongaise, ce genre de réaction est assez courante. Nous avons trouvé un hôtel à un prix tout à fait abordable en plein centre ville pour une semaine, en espérant pouvoir rejoindre la Thaïlande au plus vite, une fois guéries. Après avoir plié bagages et fait nos adieux à nos colocataires, nous sommes parties rejoindre notre hôtel. Une fois sur place, nous découvrons un endroit insalubre et infesté de cafards. L’atmosphère était très étrange et nous ne nous sentions pas en sécurité. Rapidement, nous nous rendons compte l’hôtel ne ressemble pas aux photos que nous avions vues sur le site. Le réceptionniste nous fait comprendre que notre réservation n’a pas été prise en compte et que nous ne sommes pas les bienvenues. En une fraction de seconde, nous nous retrouvons toutes les trois, avec deux énormes valises chacune, en plein centre de Hong Kong sans savoir où nous allions dormir le soir même. Nous avons passé la journée à chercher un hébergement pour la nuit. Mais les prix étaient exorbitants et nous étions désespérées. Encore une galère de plus ! Nous avions l’impression que tout était contre nous. Après de longues heures de recherches, nous finissons enfin par trouver un endroit bon marché pour y passer les sept prochaines nuits. Nos chambres étaient minuscules, les toilettes et la douche se situaient au même endroit, l’eau de la douche était glacée, et nous avions des cafards sous les lits. Malgré tout, nous étions soulagées d’avoir trouvé un endroit où dormir, et c’est ce qui nous importait le plus à ce moment précis.

La dernière semaine a été longue et stressante. Nous faisions des autotests tous les jours, en espérant être négatives pour pouvoir enfin partir. Malgré toutes nos galères, nous avions quand même décidé de garder le moral et de profiter des derniers moments qu’il nous restait à vivre à Hong Kong. Nous ne voulions pas partir avec une image négative de cette ville, nous y avions tant de bons souvenirs ! Nous avons donc essayé de profiter de nos derniers instants, en gardant en tête que notre départ restait encore incertain.

Départ pour la Thaïlande…

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Après plus de trois semaines de malchances, de stress et d’angoisse, le 9 mars 2022, nous nous sommes finalement envolées pour Phuket. Nous étions tellement soulagées que ce calvaire soit enfin derrière nous et nous étions si heureuses de pouvoir enfin partir ! Les amis avec qui nous devions partir étaient déjà sur place. Ils avaient eu la chance de ne pas tomber malades et de partir à la date initialement prévue. Le lendemain de notre arrivée, nous sommes tous partis à Koh Phi Phi, une île près de Phuket, pour le week-end. De tous les week-ends de mon expérience d’expatriée, celui-ci a sans aucun doute été le meilleur. Nous étions tous ensemble, sur une île paradisiaque, en Thaïlande, avec toutes nos galères derrière nous. Lors de ce week-end, nous avons visité les différentes îles de l’archipel, fait de la plongée, goûté à la nourriture locale, et nous nous sommes baignés dans l’eau la plus claire que je n’aie jamais vue. La pression était redescendue et nous nous sentions tellement chanceuses et reconnaissantes d’être là.

…et fin du voyage à Bali

Après avoir passé près d’un mois en Thaïlande, à visiter le sud du pays, entre Koh Phi Phi, Krabi, Khao Sok et Phuket, je vous raconte mon histoire depuis Bali en Indonésie, où je me suis installée depuis près de deux semaines. La semaine, je suis les cours à distance de mon université de Hong Kong. Je poursuis aussi mes recherches de stage en lien avec mon école de commerce. Et le week-end, je profite de mon séjour en Asie… Bali était une de mes destinations de rêve, et je suis tellement heureuse d’y être aujourd’hui. Ce qui m’est arrivé lors de mon semestre à Hong Kong a parfois été difficile à vivre car je n’avais jamais eu à gérer autant d’événements stressants en une période aussi courte. J’ai parfois été démoralisée de cette situation dont je ne voyais pas la fin, mais je n’ai jamais perdu espoir et je suis toujours restée positive. Car malgré tout, je savais la chance que j’avais d’être à Hong Kong. Cette période de ma vie m’a appris qu’il ne faut jamais se laisser abattre et qu’il faut tout donner pour les choses qui nous tiennent à cœur, car tout finit toujours par s’arranger. Alors même si mon semestre ne s’est pas du tout passé comme prévu, je ne changerais rien à ce qu’il s’est passé car l’imprévu a rendu mon expérience unique et inoubliable. Cela m’a permis de suivre mes cours tout en vivant une aventure formidable.

Clémence LE BONNIEC

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