Comment ça va, à Hong Kong ? (Covid update mars 2023)

plus de masques à Hong Kong
(c) clockenflap2023

La nouvelle n’était pas attendue de si tôt, pourtant le 28 février dernier, les autorités de Hong Kong ont supprimé l’obligation du port du masque sur l’ensemble du territoire. A cette occasion nous avons rappelé Catherine, qui avait fait le choix de rester au printemps dernier, pour sentir l’ambiance sur place.

Fin du port du masque à Hong Kong : une libération ?

Oui, c’est exactement cela ! Il faut dire que Hong Kong battait des records de longévité dans ce domaine. Nous sommes ceux qui avons porté le masque le plus longtemps au monde : 3 ans… Concrètement, nous n’attendions pas cette décision avant le printemps. Et puis la décision de Macao de supprimer l’obligation du port du masque est arrivée subitement. Hong Kong ne pouvait pas ne pas suivre ! Imaginez qu’à Shenzen, en Chine, à quelques kilomètres d’ici, le port du masque n’était déjà plus obligatoire, or ils comptaient de nombreuses infections au Covid. La situation devenait simplement ridicule.

Comment avez-vous réagi ?

C’est évidemment un grand soulagement. Le premier jour, après l’annonce, c’était drôle, seuls les expatriés et les étrangers ne portaient pas le masque. Mais depuis quelques jours, ça y est, les visages se révèlent. Il en reste quelques uns bien sûr, et il faut dire qu’à Hong Kong, le port du masque était quelque chose d’assez familier, même avant la pandémie. Donc aujourd’hui encore, vous verrez des chauffeurs de taxi, ou des personnes plus âgées le porter.

Le plus surprenant, c’est finalement nos enfants… Cela fait trois ans qu’ils vivent la bouche couverte ! Ma plus jeune fille de 3 ans n’a finalement connu que cela. Et bien pour eux, la suppression du masque n’est pas aussi simple que je l’aurais imaginé. A l’école, de nombreux enfants le portaient encore et les premiers jours elle était surtout perdue et l’a réclamé en retour… Mais c’est une question de jours !

Quelle est l’ambiance sur place ?

C’est un vrai vent de légèreté qui souffle enfin sur la ville ! Les gens sont plus souriants, détendus. La ville retrouve ses couleurs d’avant Covid et c’est un vrai bonheur, car nous adorons notre vie ici. Art Basel, la grande foire d’art contemporain a lieu dans quelques jours, et plus récemment, c’était le grand retour du Festival de musique Clockenflap, où la grande majorité des participants étaient sans masque.

Et puis, les gens voyagent à nouveau. Cela donne des perspectives. Autre point positif : nous recevons à nouveau des visites : nos parents, et aussi des amis, qui avaient quitté Hong Kong et qui sont ravis de retrouver leur Hong Kong d’avant…

Pensez-vous que les expats vont rentrer ?

C’est difficile à dire. Mais j’ai le sentiment que finalement, pour certains l' »herbe n’est pas plus verte qu’ailleurs » et que la vie à Hong Kong a aussi ses avantages. L’avenir nous le dira !

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Mars 2022 : exode sans précédent des expats à Hong Kong

Exode sans précèdent chez les expats à Hong Kong. En cause, les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du Covid, dans une ville qui prône, on le sait, la très stricte politique du zéro covid. Parmi les Français restés, il y a Catherine, son mari et leurs 3 enfants de 5, 4 et 2 ans. Pas de retour pour le moment pour cette Française, installée à Hong Kong depuis 10 ans et dont le mari dirige une entreprise sur place. Nous lui avons demandé comment ça allait…

Catherine, comment ça va, concrètement ?

C’est difficile ! A l’heure où je vous parle, Hong Kong compte près de 50 000 nouveaux cas de covid déclarés par jour – la réalité est probablement bien plus haute. C’est de très loin, le plus haut pic de contaminations que l’on ait connu jusqu’à présent et par le passé, une cinquantaine de cas par jours suffisait pour faire fermer les écoles, toutes les activités de loisir, et augmenter les restrictions de voyage. Les services de réanimation débordent et les décès augmentent.

Pourtant, il faut savoir que le territoire pratique une politique de zéro covid depuis le 1er de jour de la pandémie en 2020. Jusqu’à présent cela se traduisait pour nous par des règles très strictes et constamment changeantes tant en matière de voyages à l’international (quarantaines de 3 semaines à nos frais dans des hôtels désignés, pour les ressortissants de certains pays dont la France). A ce jour, la France fait désormais partie des pays bannis, qui ne peuvent même pas atterrir à Hong Kong. Et dans la vie de tous les jours, le port du masque partout à partir de 2 ans.

Un resserrement des mesures depuis l’arrivée d’Omicron

Depuis février, les mesures sont plus strictes : les écoles continuent d’être fermées, et pour la première fois, la sphère privée est impactée puisqu’il est interdit de rassembler plus de deux foyers sous un même toit, et il est interdit de marcher à plus de deux dans la rue. Les restaurants ferment à 18h et sont limités à deux par table, les piscines, les aires de jeu, et même les plages sont fermées… Récemment, il y a eu l’annonce du déplacement des vacances d’été à mars/avril pour les écoliers mais surtout, il y a eu l’annonce du test généralisé de toute la population sans exception.

C’est à ce moment-là que de nombreux expats ont décidé de partir ?

Il y avait déjà un raz le bol assez généralisé, c’est sûr. Beaucoup hésitaient déjà à partir. Mais l’annonce du dépistage obligatoire généralisé pour toute la population, avec les conséquences désagréables qu’entraine un résultat positif, ont littéralement paniqué une bonne partie de la population expatriée. Le jour même de cette annonce, la moitié des familles a pris un billet pour quitter HK dans les jours suivants, de manière permanente ou temporaire. Pour éviter le mass testing coûte que coûte. Et pour cause : Hong Kong envoie effectivement en hospitalisation forcée ou en camp de quarantaine tout citoyen ou cas contact en cas de résultat positif. A l’heure où je vous parle, je peux vous dire que toute ma famille, et moi-même, sommes positifs, mais nous n’en avons pas informé les autorités sanitaires. Nous avons prévenu nos amis qui eux aussi sont pour beaucoup positifs, et même notre pédiatre, à demi-mot.

Si je suivais la procédure, je risquerais d’être emmenée avec toute ma famille dans un hôpital ou un centre de quarantaine pour une durée indéterminée. Les hôpitaux sont débordés, et la prise en charge est chaotique. Je comprends que beaucoup de personnes aient craint cela.

Autour de vous, c’est l’exode ?

Ah oui, tous nos amis sont partis. Il y a plusieurs cas de figure. Certains sièges régionaux ont décidé de déplacer leur staff dans des villes comme Dubaï par exemple. Le temps que cela se calme… sans doute l’été. Dans les destinations « transitoires » il y a Singapour, Dubaï ou Phuket. Beaucoup de parents n’ont pas envie de faire revivre le home schooling à leurs enfants pour une 3e année. (A Hong Kong même, on n’a eu, en 2 ans, que quelques mois d’école en présentiel…). D’autres familles se scindent en deux : celui qui est en poste reste, l’autre rentre en Europe avec les enfants. Le temps de trouver un container, vendre sa voiture, etc. Mais il y a eu aussi des départs brutaux : je connais une personne qui a démissionné du jour au lendemain et a tout quitté après 20 ans en Asie.

Une ambiance étrange,…

Oui, je décrirais cela comme une décharge émotionnelle, qui s’est propagée rapidement. Mais qui s’ajoute à l’ambiance déjà très anxiogène qui règne ici. Les gens ne voyagent plus depuis janvier 2020 et les grands sujets de discussion restent le covid, les quarantaines, les restrictions, etc. Il faut dire que les perspectives ne sont pas très favorables pour le moment. L’enjeu principal pour Hong Kong est de rouvrir ses frontières avec la Chine, frontières fermées depuis le début de l’épidémie, afin de reprendre au plus vite les échanges économiques entre les deux frontières. Pour cela, la Chine ne tolère de Hong Kong qu’une politique zéro covid identique à la sienne.

Et comment vous faites, vous, pour tenir ?

C’est important de changer d’air, alors cet été, nous partons en France malgré les grandes contraintes et surtout le cout très important de la quarantaine, qui nécessite une organisation en amont très lourde. La demande est telle, qu’il faut réserver son hôtel des mois à l’avance pour les 3 semaines de quarantaine au retour. Surtout quand on voyage avec des enfants en bas âge comme moi.

Mais aussi, j’essaie de garder la tête froide. Je pense à ceux qui n’ont pas les moyens de tout quitter pour rentrer – et ils sont nombreux. Je pense aussi à notre affection pour cette ville, sa dynamique, sa vie si vibrante qui nous plaît. Les choses ont bien sûr beaucoup changé en 2 ans, mais nous sommes entourés par des amis qui aiment aussi Hong Kong. Enfin, j’ai la chance de vivre dans un espace plus grand que la moyenne. Et à Hong Kong, avec 3 enfants, je suis consciente que c’est un luxe.

 

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