A quelques jours de la clôture de la 2e étape de Parcoursup, à savoir l’inscription et la formulation des vœux, comment vont nos jeunes bacheliers à travers le monde ? FemmExpat a posé la question à Sixtine Gontier, THE spécialiste en matière d’orientation des jeunes expatriés.
Alors, Sixtine, comment vont nos jeunes bacheliers expatriés ?
Les situations sont très variées selon que le jeune est dans une école française au sein du réseau AEFE ou dans le système local du pays d’accueil. Mais cela dépend aussi du caractère de chacun, si on est de nature plutôt relax ou stressé.
Je dirais que la date du 14 mars approchant (date limite de formulation des vœux Parcoursup), on peut voir un peu partout dans le monde que le stress commence à monter.
Du côté des parents, il suffit de regarder les réseaux sociaux pour voir que certaines pages Facebook (entre autres), sont prises d’assaut par des parents inquiets, stressés d’aider leur jeune à faire les meilleurs choix possibles, ne pas rater d’informations importantes, trouver LA formation qui conviendra le mieux et demander derniers conseils et bons plans à tout va.
Ils s’investissent énormément, allant parfois jusqu’à parler à la 1ere personne. L’autre jour je lisais : “Pour une formation en sciences politiques, j’ai déjà mis l’IEP de Fontainebleau et celui de Toulouse, ainsi qu’HEIP et Ileri, qu’est-ce que vous me conseillez d’autre ?”.
Du cote des jeunes, certains vont avoir tout géré bien en amont… D’autres commencent à s’y mettre, d’ailleurs souvent pressés par leurs parents qui voient l’horloge tourner.
Dans un cas comme dans l’autre, les derniers jours sont source d’intense activité. Car même celui qui a fait sa liste bien en amont, se demande s’il ne pourrait pas rajouter un vœu ou deux, ou en changer pour un plus judicieux.
Ton dernier conseil aux futurs bacheliers qui attendent le 14 mars pour déposer leurs vœux Parcoursup ?
Je recommande de remplir au moins les 10 vœux (avec des sous-vœux c’est encore mieux) avec 50% de vœux réalistes, 25% de vœux ambitieux et 25% de vœux prudents. Donc les derniers jours servent à vérifier que la liste est bien équilibrée. C’est souvent ce sujet qui est le plus délicat, car il n’est pas toujours facile de savoir où placer le vœu. Est-ce qu’une formation qui a un taux d’accès à 66% est un vœu réaliste ou prudent ? Bien sûr tout va dépendre du dossier et des lettres de motivation.
Donc cette liste de vœux change jusqu’à la dernière minute sur Parcoursup ?
Oui oui oui, et c’est normal. Voici deux exemples :
Martin est scolarisé dans le système public américain. Ses vœux sont faits depuis plusieurs semaines, il travaille déjà ses lettres de motivation (à déposer avant le 3 avril). Cependant, il vient de recevoir une réponse positive d’une université au Canada qu’il considère très sérieusement depuis le début. Il décide donc de changer ses vœux en France pour ne mettre que des vœux ambitieux ou réalistes. Au contraire ceux qui n’ont pas encore de réponses positives d’autres universités vont avoir tendance à maintenir des vœux prudents.
Autre exemple : Séverine de son coté est une bonne élève d’un lycée français de Lisbonne. Sa liste est bien équilibrée mais le stress commence sérieusement à monter. Est ce qu’elle a mis suffisamment de vœux prudents ? Qu’est-ce qu’on pourrait rajouter au dernier moment ?
Comme tout choix important, les jours qui précèdent sont émotionnellement difficiles à gérer. Mais tout comme un écrivain doit mettre un point final à son livre, il faut savoir finaliser ses vœux.
Pour moi, à partir du moment où vous respectez bien cette règle de liste équilibrée, que vous êtes réalistes avec vous-mêmes, et que vous ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier (à savoir que vous ne faites pas 10 vœux très sélectifs), vous devriez avoir des choix intéressants à faire dans les prochains mois.
Ton message aux parents, pour ces ultimes jours avant le dépôt des vœux Parcoursup ?
Je voudrais souligner que Parcoursup n’est pas une fin en soi. Car en réalité, certains jeunes ne sont pas encore prêts à faire des choix. Je vois de plus en plus de posts de parents inquiets à ce sujet, soit parce que leurs enfants font un blocage complet et ne mettront probablement quasiment pas de vœux (voir aucun) ou qu’ils ne mettront que des vœux par défaut. Parce qu’à 17 ou 18 ans ils ne savent pas encore ce qu’ils veulent faire, ou parce qu’ils ont un dossier vraiment juste pour avoir des choix intéressants. Sachez que c’est OK.
Non seulement il existe des formations très généralistes qui évitent de faire des choix trop spécialisés mais il existe aussi de plus en plus de passerelles qui permettront de passer d’une formation à une autre.
Sans oublier qu’il y a de nombreuses rentrées décalées en janvier ou février, des possibilités de faire une année sabbatique (pour travailler ou peaufiner un projet personnel), faire un service civique ou partir un peu ailleurs pour voir comment ça se passe.
PS : on nous glisse à l’oreillette que le site risque la saturation le dernier jour… n’attendez donc pas la dernière minute !
Sixtine Gontier
Sixtine Gontier est coach certifiée CTI, ICF, ALC et certifiée Expat Communication Coach Academy, formée à la thérapie brève de l’école de Palo Alto, spécialisée dans l’accompagnement des jeunes de 15-25 ans. Elle vit en Bretagne après avoir passé 12 ans en Californie. Commander le livre de Sixtine Gontier : « Post Bac mode d’emploi pour être un expat bien informé » (18,98 euros)
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