Top départ pour les fêtes : et pour nous expats, une mosaïque d’émotions et d’expériences…

fêtes de fin d'année

Et voilà Noël qui se rapproche – que vous rentriez en France ou accueilliez votre famille sur place, que vous adoptiez les coutumes locales ou au contraire, ne jurez que par votre calendrier de l’avent : l’émotion est là. Claire Schepers, facilitatrice d’exploration émotionnelle aux Pays-Bas y consacre un chouette article cette semaine.

Les fêtes de fin d’année pour les expatriés : Une mosaïque d’émotions et d’expériences

Décembre est une période chargée d’émotions et de traditions. Pour les adultes, c’est souvent beaucoup planifier, penser, faire des courses. Oui, il peut aussi y avoir « la magie de noël », le bonheur de retrouver et partager des traditions mais aussi potentiellement du stress, de la lassitude.

Et quand on est expat, c’est souvent encore plus complexe !

Je trouve passionnant d’explorer et de partager les histoires et les émotions que vivre loin de son pays amène. Alors, je suis allée recueillir des témoignages d’expat pour savoir comment ils vivaient cette période festive.

Rentrer en France ou rester dans son pays d’accueil ?

La première question, c’est rentrer ou non. Bien sûr, suivant son histoire familiale, ses moyens, la longueur du voyage la question ne se pose pas toujours de la même façon.

Comme me l’a rappelé Nathalie, on n’a pas toujours une famille auprès de laquelle rentrer : « Comme beaucoup d’expatriés avec des parents toxiques et mon conjoint avec parents décédés, en général, les fêtes de Noël en famille sont avec celle que nous avons créée. »

Pour d’autres, c’est un vrai choix de rester dans son pays d’accueil. Laurène aux États-Unis pour 3 ans me confiait « nous comptons passer tous les Noëls ici pour découvrir toutes les traditions de ce pays à cette période. Nous voulons profiter à fond et s’imprégner de cette culture (qui n’est pas aussi proche de la culture française ou européenne comme on pourrait le penser). Pas de manque de la France ou de la famille pour l’instant, mais même en France nous habitions loin donc nous avions l’habitude de ne pas les voir souvent. »

De l’autre côté, pour certains, il ne fait aucun doute de rentrer. Pauline, en Allemagne depuis 15 ans me disait « Pour les fêtes, on est toujours rentré en France. Il n’a jamais été question que nos familles viennent nous voir et cela a toujours été normal pour tous que nous rentrions. »

Rentrer est souvent fait avec joie mais pas sans stress !

Betty, aux Pays de Galle m’a raconté comment elle le vivait : « Pour moi tous les ans, c’est l’angoisse de devoir le passer seule : ne pas avoir mes jours de congés, rater le bateau ou que le bateau soit annulé. C’est également stressant d’organiser les cadeaux à distance ; offrir pour les personnes qu’on ne voit pas ou peu peut être un challenge. Les premières années où je venais, tout le monde voulait me voir a noël, la famille et les amis et essayer de tout caser c’est juste impossible ! Encore une fois beaucoup de stress car beaucoup d’attente et je ne suis qu’une. La fête est belle, c’est chouette de retrouver tout le monde ; c’est la fois de l’année où tout le monde sait que je rentrerai sans faute ! »

Et puis, bien sûr, quand on est en couple, il s’agit de savoir qui on va voir, ensemble, séparés ? Les distances peuvent jouer.

On s’organise – un an sur deux, rattraper sur d’autres dates…

Véronique partageait avec moi leur solution :

« Nous sommes ensemble aux USA – enfants et petits-enfants pour Thanksgiving – nous adorons tous cette fête familiale où nous partageons repas mais aussi jeux, ballade dehors etc… Puis mon mari va chez sa fille et ses petits enfants au Texas pour Noël pendant que je retourne en France pour fêter Noël avec ma mère – 86 ans – et ma famille proche que je ne vois jamais si je n’y retourne pas. Quelques fois, mon mari attrape un vol du Texas pour me rejoindre à Paris. Et nous nous rattrapons avec une visite de ma mère au printemps pour fêter d un coup tous les anniversaires de ses arrière-petits-enfants. En croissant les doigts pour que nous puissions continuer comme cela longtemps. Bref des nouveaux rituels familiaux que nous avons crées. »

Les traditions qu’on adopte et celles avec lesquelles on a grandi

Choisir et créer ses propres rituels, c’est un des enjeux du mois de décembre en tant qu’expatrié.

Je suis moi-même aux Pays-Bas et nous avons adopté la longue période festive de Saint Nicolas (de mi-novembre à début décembre) tout en gardant des traditions avec lesquelles j’ai grandi : le calendrier de l’avent et le sapin cohabitent pour quelques jours chez nous avec les décorations de Saint Nicolas même si normalement ici, on ne décore pas pour Noël tant que la soirée du 5 décembre n’est pas passée.

Baigner dans une autre culture permet de réaliser ce qui est pour soi de l’ordre de la tradition, du rituel et ce que l’on y met.

On réalise potentiellement qu’on est attaché à certaines parties de ce qui fait notre histoire, notre culture… Ce n’est pas toujours facile.

Mais il y a aussi souvent de la joie de découvrir et participer à de nouvelles traditions, Corinne expliquait « lorsque nous étions en Ecosse, je n’ai jamais aussi bien décoré le sapin, qui était immense ! Nous étions pris dans une espèce de tourbillon. Les Ecossais commencent à faire leurs vitrines de Noël dès la fin du mois d’octobre. Du coup, la déco, les cadeaux, enfin tout ce qui tourne autour de Noël était magnifié en Ecosse. De cette époque nous avons aussi gardé la tradition des chaussettes de Noël. A chaque Noël, nous continuons d’offrir à chacun une chaussette de Noël pleine de gourmandises et autres petits trucs. »

On peut aussi importer un peu de sa nouvelle culture à ses proches en France, Betty par exemple ramène un peu de Pays de Galle dans sa famille : « Les festivités sont à la française mais l’année dernière j’ai ramené des pigs and blankets, du beef wellington des crackers pour le 24 pour faire découvrir. Ils ont adore et m’ont redemande pour cette année ! »

Et puis, on peut décider de simplement créer totalement sa propre tradition, Delphine, expatriée aux Pays-Bas me racontait : « Noël, c’est avec ma famille. Mais le nouvel an, c’est pas du tout familial chez moi mais je déteste la façon dont les Néerlandais le fêtent, et particulièrement dans ma rue (c’est des pétards jusqu’à 3h du matin !). Donc on loue un truc tous les deux, on essaie de trouver dans la nature et on va loin loin loin. »

La diversité des situations

Enfin, quand j’ai fait un appel à témoignage, Nathalie m’a rappelé la diversité des possibilités et des choix :

« Il y a autant de réponses que d’expats / immigrés pour certains :

  • Ceux qui font venir la famille la où ils habitent,
  • Ceux qui rentrent voir la famille au pays,
  • Ceux qui voyagent pour découvrir la région avec ou sans la famille qui les rejoint,
  • Ceux qui restent ou ils sont (petit budget ou sans désir de passer ces fêtes avec la famille) et font la fête avec des amis expats ,
  • Ceux qui font un petit voyage avec leurs amis expats,
  • Ceux qui sont dans des couples mixtes et doivent se diviser en différentes familles,
  • Ceux en couple avec des locaux,
  • Les couples sépares dont les enfants doivent aller visiter l’autre parent dans un autre pays,
  • Les familles recomposées dont les enfants s’envolent vers un autre parent,
  • Les étudiants en échanges qui restent où ils sont, faute d’argent,
  • Les célibs expats qui vivent parfois une grande solitude,
  • Les expats sous contrat local sans grands moyens,
  • Les vieux expats devenus locaux sans aucun attache avec leurs pays d’origines..etc, etc.

Chaque expat a une histoire personnelle qui influe sur son choix assumé »

Et toi, comment tu le vis ?

Pourquoi écrire un article de ces histoires toutes potentiellement si différentes ? Parce que je pense que vivre dans un pays étranger est une sacrée aventure émotionnelle. Cela nous rend plus vulnérable… Mais aussi plus à même de réaliser ce qui compte pour soi, ce que l’on désire, ce que l’on a !

Je suis facilitatrice d’exploration émotionnelle. Mon travail à moi, c’est d’aider à mettre des mots sur les émotions pour mieux comprendre ce qu’il y a derrière. C’est pourquoi j’ai envie de t’inviter à réfléchir à ces questions :

comment tu te sens à l’approche des fêtes d’année ?

en quoi ton expatriation joue sur ce que tu ressens en cette fin d’année ?

Qu’est-ce qui est important pour toi ?

Si tu souhaites explorer ces thèmes dans un environnement bienveillant, je propose deux ateliers dans les prochaines semaines qui pourraient t’aider :

  • Vivre à l’étranger, le 28 novembre de 20h15 à 22h15
  • Mes émotions face aux fêtes de fin d’année, le 6 décembre de 20h15 à 22h15

Et sinon, si tu aimerais bien remettre un peu de magie dans ton mois de décembre mais tu n’as pas l’énergie de prévoir quelque chose pour toi et ta famille, j’ai ce qu’il te faut ! J’ai écrit une histoire pour enfants – et ceux qui veulent le rester – pour découvrir les traditions de Noël de différents pays, c’est les lettres d’Izar et tu peux encore les acheter d’ici le premier décembre (disponible à imprimer soi-même ou sur papier, suivant où tu es dans le monde, ça peut prendre plusieurs semaines à arriver).

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