Le challenge des jumeaux en expatriation !

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Pom vit en Asie depuis trois ans et s’apprête à s’installer en Malaisie cet été. Elle a fait plein de choses différentes dans sa vie, mais l’une de ses particularités est d’être maman de jumeaux, avec qui elle découvre le monde depuis 10 ans (elle en a écrit un livre !). Nous lui avons demandé ce qui selon elle, et du fait de leur gémellité, a été ou est encore source d’amusement… Jumeaux en expatriation, mode d’emploi !

Le challenge des parents de jumeaux en expatriation : alors, petits, c’était comment ?

Au-delà des évidents 250 kg de bagages et du sac à langes / semi-remorque bourré de bodies, de grenouillères, de triples tétines de rechange, de paquets de couches et de kilos de lait en poudre que vous trainez en permanence derrière vous tels des forains sur les routes de France, il y a le reste. Tout le reste.

Prendre l’avion avec des jumeaux

L’avion d’abord, bien sûr. Ce moyen de transport fut un temps celui de la jeune femme dynamique sans enfants que vous étiez, et vous faisait sentir comme une starlette hollywoodienne se trémoussant sur ses p’tits talons dans les aéroports internationaux. Et bien après avoir mis au monde des jumeaux, l’Airbus dans lequel vous vous apprêtez à poser vos Birkenstocks, devient soudainement votre pire cauchemar.

D’abord parce que, sachez-le, il est interdit de prendre un avion avec deux enfants de moins de deux ans, lorsque l’on est le seul parent accompagnant. Si cela s’explique au niveau de la sécurité, c’est surtout une excellente excuse pour obliger le père à voyager sur le même vol que vous, et profiter de ce formidable moment familial. Disons en tous cas que cela ne simplifie pas la vie de parents de jumeaux en expatriation.

Ensuite parce que jusqu’à deux ans, les enfants ne disposent pas de leur propre siège. Chacun se retrouve donc avec un moutard sur les genoux. Au-delà de la treizième heure de vol dans cette posture, cela a tendance à devenir un peu sport : « Madame l’hôtesse s’il vous plait, vous pouvez me garder ça, le temps que je puisse aller faire pipi une seconde, voilà merci, z’êtes vraiment bien aimable. Bougez-pas je reviens. »

N’oublions pas les canons pachelbeliens de hurlements en la mineur – j’ai quelques souvenirs émus sur des Paris-Mexico à ce sujet -produits par les pauvres petits dont les tympans souffrent de l’altitude, ainsi que la sympathique réaction des passagers incommodés qui lèvent les yeux au ciel en vous rappelant à quel point vous être une horrible mère. Notez bien que ce problème est relativement facile à gérer, en réalité. Quitte à ne pas décevoir vos charmants voisins, et à défaut de ne pouvoir appliquer cette solution sur eux… Utilisez donc quelques cuillers de Toplexil. Si, si. Le sirop antitussif aux merveilleuse propriétés calmantes. Vous n’avez pas entendu ? Bizarre. Mais si. Les p’tits toussaient. Celles qui savent de quoi je parle… Savent. Pour celles qui se refusent à passer du coté obscur de la force, je conseille d’acheter quelques dizaines de paires de boules Quilès à la pharmacie de l’aéroport, et de les distribuer au moment opportun.

Et quand les jumeaux sont plus grands ? Ça s’arrange, rassure-nous ?!

Certainement. Ils grandissent, commencent à marcher, et avec cette nouvelle indépendance, découvrent le plaisir de déambuler dans les trains, sur les quais ou dans les rues, sous le nez des passants souvent intrigués par leur ressemblance. En Asie par exemple où les jumeaux sont encore très rares, il m’est souvent arrivé de me faire littéralement marcher sur les pieds par des groupes de Coréens ou de Japonais désireux de prendre en photo cette étrange petite paire de blondinets, tellement kawaii à leurs yeux.

De fait, face à la gémellité, les gens réagissent parfois de manière décomplexée, voire désinhibée. Je crois que celle-ci nous rend accessibles aux yeux des gens. Comme si le calvaire présumé de notre vie de parents de jumeaux nous rendait intrinsèquement plus sympathiques. Cela peut s’avérer amusant. J’ai par exemple souvenir d’un un jour en Afrique du Sud, où une vieille dame qui promenait ses deux bichons maltais tout blancs et identiques dans la rue, s’est arrêtée à ma hauteur lorsqu’elle nous a croisés, en riant et en me disant à brûle pourpoint : « C’est tout de suite plus amusant à deux, pas vrai !? »

Tes garçons on 10 ans maintenant, ressens-tu toujours le poids de leur gémellité ?

Bien évidemment, élever des jumeaux en expatriation ou dans son pays natal, n’est pas une sinécure. Ça n’est pas pour rien que j’en ai même fait un roman ! Mais je crois que cela n’est pas tellement plus difficile pour nous que pour les mamans de fratries plus classiques. Je dirais même qu’au-delà d’un certain âge, cela deviendrait presque une chance : le weekend ou dans l’avion, ils jouent ensemble aux mêmes jeux qui correspondent au même niveau de maturité qu’ils partagent. Pour peu qu’ils soient dans la même classe ou s’inscrivent aux mêmes activités périscolaires, les parents de jumeaux sortent grands gagnants du jeu du planning-casse-tête habituel.

Avec les années qui passent, on a tendance à oublier leur gémellité. Sauf au moment du renouvellement de passeports, peut-être ? Ne surtout pas se planter de photo, n’est-ce pas. True story. Enfin, tout à fait entre nous, je pense que personne ne s’en apercevrait… (Attention, je ne dis pas cela pour tenter les plus joueuses d’entre vous !)

Avec le temps, les choses se tassent, les difficultés se lissent… En tant que parent de jumeaux en expatriation, on a enfin le sentiment de sortir du monde parallèle un peu épuisant dans lequel on a vécu durant des années, malgré nous.

Et c’est tant mieux !

Enfant d’expatriée, diplômée de Sciences-Po, d’un DESS de communication trilingue et d’un MASTER de marketing des industries du luxe, Pom Madendjian a travaillé près d’une dizaine d’années dans les media et la publicité avant de changer de vie et d’orientation professionnelle.
Devenue expatriée à son tour il y a 10 ans, elle a dû comme tant d’autres femmes et conjoints suiveurs apprendre à s’adapter et à se réinventer à chaque nouvelle mobilité. Elle a par exemple publié son premier roman au Mexique, monté son agence de voyages en Afrique du Sud, ou s’est mise au service des Accueils francophones locaux comme au Vietnam où elle a été présidente de l‘AFV Saigon Accueil.
Elle a longtemps tenu, et repris depuis peu, son blog #JujusDePom, où elle raconte avec humour les tours pendables que ses jumeaux lui font subir au quotidien : la créativité maléfique des enfants est universelle, la détresse des parents aussi ! Vous pouvez la contacter pour papoter, elle adore recevoir du courrier : pom.madendjian@gmail.com

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