Un bébé en expatriation : fertilité de la femme et naturopathie

fertilité femme

Un bébé en expat ! Voilà un magnifique projet que vous êtes nombreuses à lancer. Seulement on le sait, les choses ne sont pas toujours aussi faciles. Quand bébé tarde à s’annoncer, on s’impatiente, on s’inquiète, on s’interroge. Et si une partie de la réponse se trouvait dans notre alimentation ou notre hygiène de vie ? Katia Arweiler est Naturopathe, elle a vécu à Amsterdam pendant quelques années, avant de s’installer à Bruxelles. Sa spécialité ? Naturopathie et fertilité de la femme. Pour les FemmExpats dont le projet est en marche, elle nous donne des pistes pour booster notre fertilité avec des moyens naturels. Pour celles qui sont en protocole PMA, ces conseils pourront également être fort utiles !

Mais au fait, c’est quoi la naturopathie ?

La naturopathie considère la femme dans sa globalité et permet d’agir à différents niveaux (alimentation, hygiène de vie, gestion des émotions, etc…).
L’infertilité est souvent le signe d’un déséquilibre ailleurs dans l’organisme (carences, inflammation, verrous psychologiques, etc…). La naturopathie permet un travail en profondeur. Il est nécessaire de traiter la cause et pas le symptôme. Par ricochet, la fertilité de la femme se trouve restaurée. L’approche naturopathique ne peut pas être standardisée, elle s’adapte au terrain de la personne qui consulte.
On dispose d’études cliniques qui valident l’approche naturopathique dans le cadre de la conception. De multiples axes de travail sont envisagés.

Environnement et fertilité des femmes

L’environnement pollué

De multiples études cliniques montrent le lien entre pollution atmosphérique et impact négatif sur la fertilité chez la femme. Une étude réalisée à Séoul nous montre même quel polluant présent dans l’air impacte négativement les chances de tomber enceinte. Même si c’est un facteur sur lequel il est compliqué d’avoir un impact, la menace de la pollution est bien réelle pour toutes les femmes qui essaient de concevoir un bébé.

Perturbateurs endocriniens

Le taux de perturbateurs endocriniens relevé chez les femmes est inversement corrélé à la qualité des ovocytes et au taux d’implantation des embryons. Attentions donc à l’usage quotidien de certains produits (colorations capillaires, vernis à ongles, parfums, protections hygiéniques, maquillage, liquide vaisselle, lessive, contenants en plastique, bouilloire en plastique, passoire en plastique, etc…) qui réduisent leurs chances de tomber enceintes. Il est important d’arriver à identifier les perturbateurs endocriniens pour vous et pour votre futur bébé car ils passent la barrière placentaire et le lait maternel.

L’environnement de travail

Prenons l’exemple d’une jeune femme que j’ai aidé pour booster sa fertilité. Valérie a 34 ans. Elle a été mutée par son entreprise en Italie. Son planning me semble extrêmement chargé. Entre son travail exigeant, sa formation de yoga et ses cours de coaching, elle n’a pas une seconde pour elle. Elle m’explique que remplir son agenda est une forme de fuite et que cela l’empêche de penser à ce qui la tracasse (le fait de ne pas tomber enceinte). Nous envisageons plusieurs ajustements pour qu’elle puisse se retrouver et se reconnecter à ses besoins personnels. Elle décide d’alléger son planning et se garde des moments d’introspection pour faire connaissance avec elle-même. C’est dur mais elle a l’impression d’avancer sur son chemin à la découverte d’elle-même et de la maternité.

L’équilibre psycho-émotionnel

L’importance d’être accompagnée en protocole PMA par exemple.

Le stress chronique engendre les mêmes réactions physiologiques qu’un état inflammatoire. L’hippocampe, une petite structure dans votre cerveau, se met en alerte et l’organisme libère alors les mêmes substances que dans le cas d’une réaction inflammatoire. Selon une étude clinique, les couples qui bénéficient d’une thérapie pour gérer leur stress durant une PMA ont plus de chance de tomber enceintes (la naturopathie peut vous aider à gérer votre stress et vos émotions par différentes techniques comme la respiration ventrale ou la cohérence cardiaque. Un accompagnement par un psychologue peut être conseillé si c’est nécessaire)

Être accompagnée après une grossesse arrêtée

Je peux ici témoigner de mon propre exemple. Le transfert frais de ma première FIV débouche sur une grossesse qui s’arrête malheureusement à dix semaines. Le transfert d’embryon congelé suivant donne naissance à ma fille Jeanne. Pendant toute ma deuxième grossesse, je redoute la fausse-couche. Après la naissance de Jeanne, je conserve cette tristesse liée à cette première grossesse inachevée.

Les semaines passent et je décide de faire appel à une thérapeute : je ne m’explique pas pourquoi cette tristesse perdure alors que j’ai Jeanne dans les bras. Elle m’explique qu’un bébé n’en remplace pas un autre et qu’il est possible de mettre un point final à cette histoire. Je suis le rituel qu’elle m’indique et mon état d’esprit change très rapidement. Je me sens en paix par rapport à cet évènement. C’est désormais un rituel que j’explique aux femmes qui ont subi une ou plusieurs grossesses arrêtées, interruptions médicales de grossesse ou un deuil périnatal.

Quelques habitudes alimentaires à prendre pour booster la fertilité de la femme

Revenons à la base

De trop grandes variations de glycémie et de production d’insuline affectent la qualité et le nombre des ovocytes. La plupart des femmes que j’accompagne pensent manger sainement. Et elles sont de bonne foi. Elles n’ont aucune idée de la quantité de sucre qui se cachent dans l’alimentation. On peut trouver certains yahourts qui contiennent l’équivalent de 3 à 4 morceaux de sucre par yaourt. Autre exemple, un petit-déjeuner ‘céréales et jus de fruit’ est une bombe de sucre qui va avoir un impact défavorable sur la glycémie, la production d’insuline et donc la qualité des ovocytes.

Parmi les femmes que j’accompagne, certaines boivent des sodas ou des boissons sucrées ‘seulement le week-end’ ou ‘seulement au restaurant’. Elles ont beaucoup de mal à s’en passer : dans ces cas là aussi, la glycémie et la fertilité peuvent être affectées. Plutôt que de remplacer par des sucres plus ‘sains’ ou par des édulcorants, l’attitude à cultiver est de déshabituer son palais en diminuant petit à petit les quantités de sucres consommées. C’est un phénomène qui se produit assez vite et en quelques jours, notre palais s’adapte à des saveurs moins sucrées. (La naturopathie propose un accompagnement personnalisé en nutrition pour adapter votre alimentation.)

Une alimentation anti-inflammatoire

L’inflammation est l’ennemi de la fertilité de la femme. Quand l’organisme produit une réponse inflammatoire, il met toutes ses ressources et sa priorité sur la défense et non sur la reproduction. Le corps estime alors que ce n’est pas le moment idéal pour débuter une grossesse. D’où le travail nécessaire et crucial réalisé avec cette jeune femme que j’ai accompagnée pour faire baisser au maximum la réaction de son organisme aux aliments inflammatoires (gluten, produits laitiers, sucres). Afin de soulager ses problèmes digestifs, nous tentons des évictions temporaires d’aliments inflammatoires pour voir si elle observe un soulagement. C’est le cas et elle est capable d’adapter rapidement son alimentation pour ne plus souffrir. En plus de son bien-être retrouvé, elle multiplie ses chances de pouvoir tomber enceinte.

Autre exemple : depuis qu’elle est en Europe, Fumiko, qui souffre d’endométriose, a ‘embrassé’ la gastronomie locale et se régale de viennoiseries, de pain, de biscuits, de produits laitiers, de cafés frappés ultra sucrés et de chocolat au lait. Sa glycémie à jeun est élevée. Je lui explique que l’alimentation anti-inflammatoire donne d’excellents résultats sur les signes de l’endométriose. Je lui explique aussi que les études cliniques nous montrent le lien entre glycémie élevée, dérèglement du système hormonal et mauvaise qualité ovocytaire. Il faut choisir ses batailles et nous ne pouvons pas mettre en place tous les ajustements d’un coup. Nous commençons par envisager une baisse de la quantité de sucre consommée au quotidien. Lorsque Fumiko se sent stabilisée par rapport à sa consommation de sucre, nous étudions l’alimentation anti-inflammatoire et voyons comment la mettre en place concrètement.
Mise en garde : l’éviction temporaire de certains aliments doit être accompagnée par un professionnel de la santé. Faites-vous accompagner si vous souhaitez apporter des changements dans votre alimentation.

Alcool, drogues et tabac…

La consommation de certaines substances dans une certaine proportion (alcool, cigarette, drogues) diminue drastiquement les chances de fertilité des femmes. La consommation d’alcool en période de préconception entraine une majoration du risque de fausse-couche pendant le premier trimestre de la grossesse qui va suivre. Il est important d’adapter ses habitudes de consommation d’alcool dès le projet de grossesse. (La naturopathie permet une prise de conscience. Un accompagnement par un hypnothérapeute ou autre professionnel peut être nécessaire si vous souhaitez vous défaire de la cigarette ou de l’alcool et que vous avez besoin de soutien).

La consommation de café a fait l’objet de beaucoup d’études pour déterminer son impact sur la fertilité. Nous savons aujourd’hui qu’une consommation supérieure à 3 tasses de café par jour peut augmenter le risque de fausse-couche lors du premier trimestre. Il existe des alternatives que vous pouvez tester pour vous défaire de cette addiction avant le début d’une grossesse : chicorée, décaféiné sans solvants (la caféine est habituellement retirée grâce à des solvants nocifs pour la santé). La nature étant bien faite, de nombreuses femmes ressentent au début de leur grossesse un dégout pour le café dont elles ont du mal à se passer habituellement.

Dernier point : les compléments alimentaires

Pour améliorer sa fertilité, Franca prend un nombre élevé de compléments alimentaires destinés à améliorer la qualité de ses ovocytes et à favoriser l’implantation du futur embryon dans son utérus. Le fait de prendre autant de compléments peut être contre-productif et même dangereux. Je lui propose de garder seulement quelques compléments très ciblés qui agissent sur la qualité des ovocytes et maximisent les chances d’implantation de l’embryon.

Afin d’avoir une complémentation efficace, il est intéressant de se faire accompagner par un professionnel pour avoir des conseils personnalisés, connaître le dosage optimal et la durée de complémentation la mieux adaptée à votre cas.

Quelques conseils utiles :

L’activité physique intense ou au contraire la sédentarité peuvent diminuer vos chances de tomber enceinte. Un sommeil perturbé, le fait de travailler en horaires décalés ou par poste affecte la sécrétion des hormones et donc la fertilité chez la femme et l’homme. Protégez votre sommeil et assurez-vous de dormir suffisamment. Respectez votre rythme naturel. Instaurez un couvre-feu pour limiter l’utilisation des écrans. On peut facilement rater le train du sommeil en scrollant indéfiniment sur les réseaux sociaux.
Certains lubrifiants tuent ou immobilisent la quasi-totalité des spermatozoïdes en quelques minutes (certaines marques qui préservent la fertilité sont à privilégier).

Voilà ! J’espère que cet article vous permettra d’y voir plus clair et surtout de comprendre comment la naturopathie peut concrètement vous aider à tomber enceinte. En agissant à de multiples niveaux, on augmente ses chances de tomber enceinte. Et on améliore sa santé globale, ce qui est capital avant une grossesse et un allaitement éventuel. En prenant soin de vous maintenant, vous prenez soin de votre bébé plus tard (par exemple en évitant le passage des perturbateurs endocriniens vers votre fœtus).

Katia Arweiler

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Je m‘appelle Katia. J’ai 46 ans et je suis naturopathe spécialisée en Procréation Médicalement Assistée (PMA) et Fertilité. Je suis Française, j’ai vécu à Amsterdam et je suis installée à Bruxelles depuis 15 ans. Depuis le premier confinement, je travaille exclusivement de manière digitale. Cela me permet de toucher un public plus large et sans que je le recherche particulièrement, je note qu’une grande partie des femmes que j’accompagne sont des francophones expatriées aux quatre coins du monde.
J’ai découvert l’approche naturopathique de la fertilité lors de mon parcours en PMA alors que mon parcours était loin d’être couronné de succès. En quelques mois et quelques ajustements, je suis tombée enceinte.

Naturopathe
enceinteaunaturel.com

Source :

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