Mon parfum en voyage…

mon parfum en voyage

Vous êtes nombreuses à avoir changé vos habitudes de parfum depuis que vous êtes en expatriation, et c’est normal. Parfum et voyage sont intimement liés : au gré de nos pérégrinations culturelles, notre odorat s’enrichit, devient plus sensible. Et puis, vous, vous avez changé et ne vous retrouvez plus dans ce parfum qui fait votre identité. Pour d’autres au contraire, impossible de voyager sans son parfum, qui crée ce lien si fort avec qui vous êtes… Nous avons voulu en savoir plus sur notre parfum en voyage avec Natacha Pascalis, passionnée de parfums, analyste marketing dans le secteur de la parfumerie et fondatrice de Visites Parfums Paris, qui propose des visites de parfumeurs à Paris en petits groupes.

Mon odorat change-t-il quand je voyage ?

On peut dire que notre odorat s’améliore ! En découvrant de nouveaux pays, de nouvelles cultures, notre cerveau enregistre également de nouvelles odeurs qu’il ne connaissait pas auparavant. Notre bibliothèque olfactive s’enrichit et nous permet d’être plus sensible aux odeurs. Vous noterez d’ailleurs que de nombreux parfumeurs s’inspirent de leurs voyages pour développer de nouvelles fragrances. Les grands « nez » sont de grands voyageurs, et il faut savoir aussi que les fournisseurs de molécules odorantes échangent en permanence entre continents pour faire connaître de nouvelles odeurs.

Est-ce que je peux porter mon parfum classique partout ?

Disons d’abord qu’un parfum, c’est très personnel. Vous ne pourrez pas plaire à tout le monde.

Dans certaines cultures, comme au Moyen-Orient, le parfum est omni présent et les techniques pour se parfumer différentes aussi. J’aurais tendance à dire que là bas, vous pourrez olfactivement tout vous permettre. 

Ensuite, il faut noter qu’il y a des pays où culturellement, on ne se parfume pas, ou peu. C’est le cas du Japon. Le parfum faisant partie de l’intimité d’une personne, de sa sphère privée, on ne l’extériorise pas, comme beaucoup de choses au Japon !

A noter aussi, et c’est une nouveauté depuis quelques années, l’apparition, en Amérique du Nord, de « Sent Free Zones ». La présence de molécules de synthèse dans certains parfums commence à être considérée comme nocive. C’est pourquoi certains espaces publics ont mis en place ces zones. (quelques explications sur ce site)

Mon parfum dans un pays chaud ? ou froid ?

Vous le savez, notre odorat change au gré des maladies (merci Covid-19), des bouleversements hormonaux (merci nos grossesses) ou de traitements médicamenteux. En revanche, il ne semble pas que le climat change vraiment notre odorat.

Pour ce qui est de votre flacon de parfum : là oui ! Il faut savoir qu’un parfum a 3 ennemis majeurs :

  • le soleil,
  • l’air
  • la chaleur

C’est pourquoi, dans l’idéal il faudrait garder votre flacon de parfum dans un tiroir ou son emballage d’origine, et dans une pièce entre 15 et 20 degrés. Surtout si vous habitez dans un pays chaud.

Que va-t-il arriver ? Tout dépend de la composition de votre parfum. Mais du point de vue olfactif, vous le trouverez sans doute un peu altéré, et sa couleur peut changer également. A vous de décider si vous souhaitez continuer à l’utiliser ou non ! A chacun sa sensibilité. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a rien de nocif à porter un parfum ouvert il y a quelques années… puisqu’il est composé majoritairement d’alcool. (un article encore plus complet ici ! )

Quelle sont les pratiques et les tendances dans les pays chauds et humides ?

Au Brésil, où l’on pratique 2 ou 3 douches par jour, les hommes et les femmes vont se parfumer plutôt avec des Body Mist, qui sont en fait des brumes parfumées. Là, les parfums sont mélangés à de l’eau et non à de l’alcool. Ils sont moins chers, l’odeur est plus légère, ce qui permet de se pschitter plusieurs fois par jour ! Les plus connues sont celles de Victoria Secret et de The Body Shop. Les plus grands parfumeurs vont les proposer aussi sous forme de Hair mist, pour ne pas abîmer les cheveux avec l’alcool.

Un parfum 100% naturel, est-ce que ça existe ?

Oui, mais il faut savoir que la nature ne possède pas tant de molécules exploitables pour des parfums, ce qui réduit la palette des parfumeurs et crée donc un challenge créatif pour développer de nouvelles fragrances.

Prenez par exemple le muguet. Il est techniquement impossible de le distiller, c’est pourquoi on a créé (il y a plus de 100 ans déjà !) une molécule odorante du muguet.

C’est le cas d’autres notes dont les odeurs sont reproduites en laboratoire :

  • les notes sucrées et gourmandes (chocolat, guimauve – le premier parfum gourmand avec une note synthétique de barbe à papa est Angel de Mugler),
  • les fruits (coco, fruits rouges, pêche, poire, melon..),
  • les muscs (le musc animal provenait au départ d’un espèce de chevrotin et est aujourd’hui interdit) et en premier lieu les muscs blancs qui donnent un effet propre, cotonneux, poudré, savonneux ..,
  • les aldehydes (odeur métallique & savonneuse – molécules très fortement présentes dans l’iconique Chanel N°5),
  • les notes marines / salées (reproduite grâce à la molécule calone principalement).. il y en a bien d’autres.

Ce n’est pas naturel, mais ce n’est pas nocif non plus : les quantités utilisées dans vos parfums sont infimes. Il faut savoir que fabriquer des parfums 100% naturels impose aussi d’utiliser une énorme quantité de ressources. Attention, donc car en ne prenant que du naturel on puise plus de choses dans la nature. Gardez cela à l’esprit !

✈️L’avez-vous remarqué ? En avion, pas ou peu d’odeurs ! 
Avec la pression, les muqueuses nasales gonflent laissent moins bien passer les molécules olfactives au cerveau. Et comme odorat et goût sont liés, c’est pour cela aussi que votre plateau repas vous paraît souvent si fade…

Merci à Natacha Pascalis de Visites Parfums Paris

N’hésitez pas à aller faire un tour sur le compte instagram de cette amoureuse de parfums ! Ses visites de parfumeries parisiennes le week-ends sont un must. En petit groupe de 5-6 personnes, Natacha vous fait découvrir quelques parfumeurs, leur histoire, leurs parfums…

Parfums et voyages : vos témoignages

Nous vous avions posé la question au printemps 2021 sur le groupe Facebook FemmExpat … voici quelques réponses !

Anne : Pas de parfum en expat’ ou rarement, pour éviter les moustiques !

Karine : « 9 ans en Asie, Tokyo, Manille, Ho Chi Minh et j’ai toujours gardé le même parfum !! Je partais avec des stocks pour être sûre d’avoir mon parfum Angel ! »

Sandrine : « Un parfum par pays : léger aux US et capiteux au Moyen Orient »

Domitille : « Arrivée au Japon, je me suis moins parfumée au départ car les japonais se parfument peu et n’apprécient pas les odeurs trop envahissantes. J’ai donc cherché des parfums plus légers. Et en plus comme les étés sont très chauds et humides, j’ai du mal à porter des parfums trop prononcés en cette saison. »

Anne-Cecile : « Pour moi c’est un pays = un parfum. La Madeleine de Proust en n’est que plus riche en souvenirs »

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