Comment trouver sa place ajustée en expatriation ?

Trouver sa place FemmExpat

A la question : « Avez-vous trouvé votre place en expatriation ? » posée dans la 1ère enquête du baromètre Expat Communication (voir les résultats ici), les réponses positives globales arrivent à 66 % – Mais ce chiffre passe à 54% si l’on ne compte que les réponses des conjoints expatriés… L’équilibre est donc encore délicat : il semble que les conjoints expats se sentent encore en fragilité par rapport à leur place. Mais au fond, être à sa place, qu’est-ce que cela veut dire ? Et si justement, l’expatriation nous poussait à ajuster notre place pour nous sentir mieux ? Clotilde Boyer, Expat Coach chez Expat Communication nous donne quelques pistes pour la trouver.

« Etre à sa place » ce n’est pas forcément « être à la bonne place »

C’est la lecture de plusieurs extraits de l’ouvrage de Claire Marin « Être à sa place« , paru aux éditions de L’Observatoire en 2022 qui nous a inspiré cette nouvelle introduction. Pour cette écrivaine et professeure de philosophie, c’est l’illusion qu’être à « sa » place veut dire être « à la bonne place » qui génère des questionnements, une quête de chacun d’entre nous, parfois une frustration. Mais au fond, nous dit Claire Marin : « les représentations que l’on se fait d' »une place pour soi » vont évoluer au cours de l’existence jusqu’à peut être détruire l’illusion qu’il y aurait une place et une seule qui nous correspondrait. »

Ainsi parfois, à un moment de sa vie, une place qui paraît si confortable de l’extérieur, et qui peut sembler si agréable, peut devenir, au fond de soi, étroite et nous empêcher d’aller de l’avant. Claire Marin va plus loin : « Se sentir déplacé rend la vie à la fois intéressante et inquiétante. C’est la définition de la forme concrète qu’on donne à notre liberté« , affirme-t-elle.

Mais alors jusqu’où, en tant qu’expats, pouvons-nous choisir notre place ? « Larguer les amarres du confortable » pour sortir du fini ou de frontières trop limitées peut parfois être une opportunité pour trouver sa place. Et « il y a des places dans lesquelles on est projeté par un élan sans dynamique impulsée, mais qui nous mènent à une place qui devient la nôtre. » . Est-ce que cela vous parle ?

Une place, ça se travaille aussi de l’intérieur

Alors, comment peut-on, à l’invitation de Claire Marin, « habiter, nourrir cette place dans un travail de recréation ? » Déjà en faisant confiance à ce que l’on ressent : un malaise est souvent signe qu’on n’est pas à sa place. (« La joie est le signe qu’on est créateur », dit d’ailleurs Bergson !)

Être à sa place, c’est finalement tendre vers la fidélité à notre désir profond qui nous définit comme sujet… Nous dit aussi Claire Marin. Voilà pour les aspects philosophiques. N’hésitez pas à aller écouter le replay de l’émission « Sous le soleil de Platon » sur ce sujet. Laissons maintenant la parole à l’expat coach.

Qu’en est-il de ma place professionnellement parlant ?

L’expatriation peut être une belle occasion de revisiter ses perspectives professionnelles, de partir en mouvement créatif (pour reprendre les termes de Bergson). Plus qu’une juste place, qui serait une place « honnête », méritée, il s’agit de chercher sa place ajustée, c’est-à-dire celle qui vous correspond pleinement aujourd’hui et qui révèlera votre potentiel. Si vous avez un peu de temps, réalisez cette petite introspection :

Etes-vous ajustée à une place ou à une place ajustée ?

  • « Ce job te va comme un gant ! Tu es fait pour ça ! » Dit-on souvent cela de vous ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce vrai à 100% ? 75% ? 50 % ? Moins ? Est-ce faux, selon vous ? Que vous manque-t-il pour atteindre 100% de véracité à cette affirmation ? Avez-vous du plaisir à travailler ? Etes-vous performant ? Quel est votre niveau d’énergie au travail ?
  • Pour ceux qui ont déjà eu plusieurs expériences professionnelles, rappelez-vous vos changements de poste, d’entreprise, voire de métier. Qu’est-ce qui vous a amené à changer ? Quelles sont les raisons qui vous ont fait dire : je ne me sens plus à ma place ? Était-ce une question de compétences, de périmètre, de valeurs, de manque de perspectives,  d’incompatibilité relationnelle… ?
  • Et pour ceux qui n’ont pas encore démarré dans leur vie active, essayez de dresser la « liste de vos envies » professionnelles : quels seraient les ingrédients de votre activité professionnelle idéale ? Comment vous voyez-vous dans 3 ans ? 5 ans ? 10 ans ?

Identifiez-les bien car ce sont les critères de votre épanouissement dans votre travail. L’objectif est en effet de se sentir en haute adéquation avec l’activité ou les tâches que vous êtes appelé à remplir. Car professionnellement, une place ajustée serait à la jonction entre :

  • ce que vous aimez faire (préférence, plaisir),
  • ce que vous savez faire (compétence, technique)
  • et qui vous êtes (personnalité).

Pour être à sa place ajustée, il est donc important de connaître ses talents, puis de les cultiver dans ses domaines de prédilection. A quoi reconnait-on un talent ? A ce qu’il génère du plaisir, de l’énergie et de la performance facile, sans effort.

Les composantes d’une « place » ajustée

Un place ajustée, ce serait à la fois :

  • un lieu : un environnement, un cadre de travail (international, multi-culturel…)
  • une fonction, un poste avec une mission à mener, des objectifs à atteindre, des tâches à accomplir, du sens
  • un moment donné, une période de travail, inscrite dans le temps. Car votre place ajustée hier (dans votre pays d’origine) n’est plus nécessairement celle d’aujourd’hui (en expatriation) et pas forcément celle de demain (à votre retour)

Il s’agit donc de trouver le bon lieu, la bonne mission, la bonne équipe… où vos talents s’exerceront au mieux aujourd’hui et où vous déploierez tout votre potentiel, naturellement ! C’est trouver le « flow » dont parle le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi ou votre chemin d’excellence.

Préférence personnelle et préférence naturelle

La préférence personnelle (prédisposition , zone de confort, puissance) génère une motivation à plus de pratique (expérience + formation) qui induit plus de performance (rapidité + qualité) et engendre plus de plaisir (confiance, facilité, fluidité) qui renforce la préférence naturelle.

Bref, récapitulons : plus on aime ce qu’on fait, plus on est en position de devenir performant ! C’est la boucle de la vocation ou le cercle vertueux du talent.

Alors, prêts à activer vos ressources pour trouver le juste équilibre entre vos sphères personnelle, sociale, professionnelle et familiale ? Prêts à faire le point sur vos compétences transférables et votre employabilité à l’étranger ? Prêts à vous réinventer et choisir un projet professionnel cohérent, réaliste et stimulant ?

Chers expats, je vous invite à prendre soin de vous, à trouver votre place ajustée, puis à la prendre et la tenir pleinement, où que vous soyez !

Clotilde Boyer

Coach professionnelle certifiée, affiliée EMCC, Clotilde est formée à l’écoute active, la démarche créative, au coaching des émotions et praticienne certifiée du Profil TLP (Talents Leadership Priorités de poste). Française expatriée 2 ans à Abu Dhabi, elle accompagne depuis 10 ans jeunes et adultes dans leur phase de transition et orientation professionnelles, en France et à l’international, notamment via du coaching de carrière des collaborateurs et conjoints expatriés, en individuel et en collectif. Sa mission : accompagner les cadres et s dans les dirigeants dans le déploiement authentique de leurs talents, intelligence relationnelle et management. Sa devise : « Deviens qui tu es ! » Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !
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