Travailler sur son projet professionnel accompagnée d’un mentor ou d’une mentore ? C’est ce que proposent de nombreux réseaux francophones professionnels à l’étranger, à l’instar de FAJ Japon (Faciliter l’ambition des Femmes au Japon) que nous avons rencontré cette semaine. En quoi cela consiste ? Comment s’organisent les binômes et à qui s’adresse ce type de programme ?
1 – Le mentorat en expatriation : idéal pour encadrer une période de phase de transition
Qu’est-ce que le mentorat ? Une relation d’aide, fondée sur l’échange et la confiance mutuelle. Concrètement, une mentore s’engage sur une durée de plus ou moins 8 mois, à partager son expérience à une mentorée, qui est en quête d’évolution professionnelle.
Marie-Solange Vottero, en charge du programme Mentorat au sein du réseau FAJ à Tokyo, explique :
« le mentorat n’est ni un coaching, ni du tutorat. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est dénué de cadre. Au contraire : chaque binôme s’engage sur la base d’un objectif défini à l’avance par la mentorée. Ensuite, mentore et mentorée se retrouvent à minima une fois par mois, avec comme objectif de relever 3 actions concrètes et mesurer ainsi l’avancement du projet. L’ensemble du groupe (en 2022-2023 il y a eu 14 binômes) se réunit ensuite une fois tous les deux mois. »
Idéal pour maintenir un rythme et une motivation, souvent difficile à trouver lorsqu’on vit en expatriation. En résumé, un cadre bienveillant et attentif, pour répondre à un objectif précis.
2 – Le mentorat est adapté à toutes les situations professionnelles
Que vous soyez dans une démarche de création d’entreprise, de recherche d’emploi, de reconversion professionnelle, d’évolution professionnelle ou simplement d’exploration professionnelle : le mentorat est possible et s’adapte à toutes les situations. Tout repose sur le profil du ou de la mentore. Marie-Solange poursuit :
« le matching entre mentores et mentorées est la phase la plus importante et délicate du programme. Avec Faïna Ramdani, qui est en charge avec moi de ce programme, nous étudions tout d’abord les questionnaires remplis au préalable par les candidates futures mentorées. Nous les rencontrons une par une pour comprendre ce qu’elles recherchent. De l’autre côté, nous essayons de trouver dans le réseau, parmi des volontaires ou des candidates, des profils volontaires pour être leurs mentores. A nous d’essayer d’anticiper au maximum les adéquations d’humeur, de personnalité, de parcours. Ensuite, c’est l’alchimie qui se crée… ou pas. Alors nous cherchons une autre mentore. »
3 – Le mentorat en expatriation est un outil RH efficace
Marie-Solange le rappelle :
« le mentorat est un formidable un outil de valorisation des compétences ».
Pour toutes celles qui profitent de l’expatriation pour faire le point sur leurs parcours et leurs talents, pour mettre à plat leurs compétences, la relation avec un mentor peut beaucoup aider. La relation mentore-mentorée fonctionne comme un guide, un partage d’expériences et parfois comme un miroir. Attention cependant, cela ne remplace pas un coaching, qui repose lui sur une méthodologie et des outils professionnels.
« Ici, on est plus dans une relation de feed-back : la mentore est là pour faire avancer l’autre, en partageant sa propre expérience. »
En aucun cas un bilan de compétences !
4 – Le mentorat aussi important pour la mentore que pour la mentorée ?
Marie-Solange en est convaincue :
« nous avons du mal parfois à convaincre un mentor de rejoindre notre programme. Syndrome de l’imposteur, anxiété, manque de confiance en soi… on ne sait pas toujours que l’on peut être utile ! Or le mentorat peut aussi bien révéler des talents chez les mentors, comme l’écoute, l’empathie, etc. Cet effet miroir si important pour la mentorée est parfois aussi nécessaire pour la mentore ! Cette année d’ailleurs, nous avons décidé de créer quelques rencontres entre mentores uniquement. Pour répondre à certaines questions, encourager et partager des retours d’expérience. »
Un réseau de plus, si important lorsque l’on est en expatriation !
Convaincues ? La plupart des programmes de mentorat ont déjà démarré cette année, mais sachez que des programmes plus courts ou adaptés à votre situation peuvent être créés. N’hésitez pas à en parler au réseau pro de votre pays d’accueil !
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