Portrait : Claire, serial entrepreneure aux Pays-Bas

entrepreneure

A 35 ans, Claire a déjà été prof de FLE, directrice d’école française, autrice, spécialiste de communication non-violente. « C’est grâce à l’esprit libre d’entreprendre si répandu dans ce pays que je suis devenue une serial-entrepreneure ». Les bonnes ondes hollandaises l’accompagnent aujourd’hui dans le lancement d’un livre pour enfants que les expats vont adorer. Une bonne raison de lire ce portrait jusqu’à la fin !!!

Au départ, une folle envie de voyages

Apparemment vers 4/5 ans, j’ai dit à ma mère que j’épouserais un étranger et que mes enfants seraient bilingues. Ce qui est sûr, c’est que j’ai toujours rêvé d’aller vivre ailleurs, de découvrir d’autres langues et cultures en y habitant. C’est pour ça notamment que j’ai eu envie de devenir prof de Français Langue Étrangère.

Et puis, je suis partie rouler ma bosse dès que j’ai pu : Irlande, Burkina Faso…

Après ça, j’avais vraiment l’idée d’aller dans différents pays avec le diplôme de FLE en poche. Rien, à part un amoureux… ne me destinait à rester en Europe ! L’amour ayant des arguments forts, je décide de rester aux Pays-Bas, pour quelques années seulement (rires).

« L’école de français » et les joies de l’entrepreneuriat

Ici je me suis vite prise au jeu de l’entrepreneuriat, je pouvais développer mes propres projets, mes propres cours de FLE… Une opportunité sur le marché (la fermeture du centre de langue de l’institut français d’Amsterdam) et une amitié avec une collègue ont donné l’opportunité d’entreprendre quelque chose de plus grand : au printemps 2016, nous avons ouvert ensemble « L’école de français », un centre de langue pour le français en plein cœur d’Amsterdam et notre petite école a très vite grandi jusqu’a compter 250 élèves et une dizaine de profs en 2020.

C’était une expérience incroyable et je suis fière de ce que nous avons pu construire. J’ai énormément appris comme cheffe d’entreprise et directrice d’une petite structure.

Mais fin 2019, avec deux enfants arrivés entre deux, j’ai senti que j’avais envie d’autre chose, que j’aimais moins, que ça me demandait trop… Je décide alors de m’arrêter… Sauf que 2020 et le Covid arrivent. Plutôt que de quitter le navire, je fais tout mon possible avec mon associée, qui est maintenant encore aux commandes, pour que l’école puisse passer en ligne et ne pas mourir.

Un confinement épuisant mais productif…

Je me suis remise à écrire pour le plaisir, j’ai notamment écrit une histoire pour enfants sur le confinement que j’ai partagé en pdf sur internet et qui a été très diffusée au point d’être repérée par une maison d’édition.

J’ai aussi commencé une formation en ligne en Communication Non Violente. Je suis du genre à m’enthousiasmer rapidement pour une idée, j’avais une petite communauté Instagram du temps où j’écrivais des chroniques sur des blogs, j’ai proposé donc de tester pour le fun un atelier en ligne sur la colère. Ça a marché !

Oui, mais après ?

Depuis, j’ai accompagné plus de 200 personnes dans leur exploration émotionnelle. J’ai eu l’opportunité de proposer des ateliers pour des associations et des particuliers un peu partout en francophonie et dans le monde (mais toujours en français).

Côté écriture, trois de mes histoires pour enfants ont été publiés par la maison de naissance Un thé chez les fourmis. Et cette année, je me suis lancée dans un projet d’auto-édition avec campagne de financement.

Izar, l’étoile voyageuse, le dernier projet de Claire

Si moi, je me suis bien installée et avec plaisir aux Pays-Bas, mon amour de la découverte des cultures est toujours intacte. Et j’ai à cœur de le partager avec les enfants, c’est pourquoi j’ai écrit Les lettres d’Izar.

⭐Izar est une petite étoile très curieuse qui voit tous les ans un vieux bonhomme traverser le ciel sur un traîneau. On lui dit que c’est le père Noël mais personne dans sa galaxie ne peut lui expliquer vraiment ce qu’est Noël ! Elle décide donc de se rendre sur Terre pour comprendre. Au fil de son voyage, elle va découvrir de nombreuses histoires issues de différentes cultures, rencontrer des personnages légendaires et enquêter sur le sens de Noël.

C’est cette aventure qu’elle raconte aux enfants dans des lettres quotidiennes durant toute la période de l’avent. Au final, c’est un peu comme un calendrier de l’avent d’une autre forme qui permet de s’immerger dans la magie de Noël.

Les 24 lettres adressées à l’enfant sont accompagnées d’un fascicule ; à l’intérieur : des explications supplémentaires sur les traditions évoquées dans l’histoire, des réponses aux questions que les enfants pourraient poser à la lecture des lettres et des idées d’activités en lien avec la lettre du jour. Les illustrations sont de Juliette Polselli.

La campagne de financement a eu lieu au printemps et nous sommes arrivées à quasi 300% de notre objectif. Depuis, nous nous activons pour envoyer les Lettres d’Izar d’ici fin octobre.

Je connais les émotions ambivalentes que l’on peut avoir de voir nos enfants grandir sans être émergés dans notre langue et notre culture de base, surtout autour de moments symboliques comme les fêtes. Alors me dire que j’offre à des familles francophones l’occasion d’un avent magique mais tout en ouverture, ça me touche !

Une conclusion ?

Je ne suis pas tombée amoureuse de ce pays mais j’aime y vivre.

Aujourd’hui, je voudrais devenir binationale pour pouvoir participer à la vie civique (voter) mais aussi parce que je réalise à quel point ce pays m’a fait grandir et fait partie de moi.

Je suis notamment une mère et une entrepreneuse plutôt néerlandaise que française. La manière dont je vois la vie de famille et l’éducation doit beaucoup à ce pays. Et c’est grâce à l’esprit libre d’entreprendre si répandu dans ce pays que je suis devenue une serial-entrepreneure.

Quand j’ai un nouveau projet, mes amis néerlandais disent plutôt « oh chouette, c’est intéressant, hâte de voir où ça te mène » alors que mes proches français « tu es sûre ? Ça va marcher ? Tu as suivi quelle formation ? », alors j’ai préféré m’inspirer de cet esprit entrepreneurial à la néerlandaise.

Si je ne me reconnais plus trop dans le terme femme expat, je voulais dire que les communautés d’expatriés et plus particulièrement de femmes expat ont tout au long de ma vie dans différents pays été un village très précieux. C’est aussi pour ça que ça me fait tant plaisir de témoigner sur ce site aujourd’hui.

👉Pour tout savoir de ce projet : Les lettres d’Izar – Ulule

👉Pour commander votre exemplaire des lettres d’Izar (et être sûre de l’avoir pour le début de l’Avent !!!) : les lettres d’Izar – Claire Schepers

👉Pour découvrir l’exploration émotionnelle et les ateliers de Claire : Bienvenue – Claire Schepers

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