Certes, on vous l’a déjà dit à maintes reprises… Certes, vous l’avez lu dans tous les articles qui traitent de ce sujet… Oui, le retour et la réadaptation à la vie en France, cela se prépare autant et peut-être même davantage qu’un départ en expatriation. Alors, nous direz-vous ? Si on a réussi à partir, on va bien réussir à rentrer en France ? Sans doute ! A la différence près que l’une des grandes différences entre le départ et le retour d’expatriation, c’est qu’il se fait souvent plus par nécessité que par envie. Alors quels conseils pour réussir son retour en France après une expatriation ? (AI-generated picture)
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Un préalable : connaître la courbe du changement
Après le choc de la nouvelle (ou de la prise de la décision) s’en suit une phase de déni ou de minimisation (le fameux « Oui oui, tout va bien »).
Puis une succession d’émotions fortes se succède : colère, peur, tristesse…
Et puis, une fois sur place, que ce soit après un an ou vingt ans d’absence, les premiers mois suivant un retour n’ont en effet rien d’une sinécure : parcours du combattant d’un point de vue de administratif, difficulté à trouver un logement, manque de reconnaissance par l’entreprise de l’expérience en expatriation, ou pire, un job à trouver, tensions potentielles avec son conjoint ou ses enfants (« Ce n’est pas moi qui ai pris la décision de rentrer ! »). Bref, pas sympa, vous l’avez compris, on est bien bien au bas de la courbe.
Anticiper le fameux choc culturel inversé
Cette courbe, ce processus, vous l’avez déjà connu en arrivant dans votre pays d’expatriation. Pour le retour, on parle de choc culturel inversé, c’est à dire d’un sentiment de décalage que nous pouvons ressentir. Par rapport aux autres, par rapport à notre famille et même par rapport à la personne que nous étions avant de partir. Car on ne revient pas pareil d’expatriation. Nos valeurs, nos moteurs, notre vision du monde ont changé. Une part du ou des pays dans lesquels nous avons vécu s’ancre en nous et nous a fait évoluer.
Revenir, c’est donc aussi entamer un processus de réappropriation des valeurs, du mode de vie de notre propre pays. C’est s’adapter ou se ré-adapter culturellement, de la même façon que nous l’avons fait lorsque nous nous sommes immergés dans un nouveau pays.
OK, mais alors… comment on la remonte la pente ? Comment se ré-adapter ?
Si ces différentes étapes sont un passage obligé, comment pouvons-nous néanmoins agir pour éviter trop de secousses ? Bonne nouvelle, dans un processus de transition existe un point d’inflexion qui marque le début d’une nouvelle phase : celle de l’acceptation.
Et plus loin encore, comme une ré-émergence, on remonte la pente, vers quelque chose de nouveau : le commencement d’un nouveau projet, professionnel, familial, personnel. 5 éléments sont alors à prendre en compte
1 – Prendre son temps
Le facteur temps est essentiel dans ce processus et rien ne sert de vouloir brûler les étapes : elles sont indispensables au travail qui se fait, souvent dans notre inconscient, de deuil, d’acceptation, de renaissance. C’est expliqué aussi dans cet excellent article de Corinne Tucoulat, expat coach chez Expat Communication.
2 – Ne pas sous-estimer la tâche qui nous attend.
D’abord, en préparant vraiment son retour (oui, nous insistons !). La plupart des expatriés sous-estiment en effet la tâche et n’anticipent pas suffisamment.
Alors, à vos check-lists :
- questions liées à l’administration, au logement, aux écoles…
- quid de la situation des enfants ? Et de celle du conjoint ?
De la même façon qu’une expatriation réussie dépendra de l’intégration de celle ou celui qui suit, le retour dépendra aussi de la manière dont il ou elle le vivra. Et cela suppose aussi un travail sur soi (en se faisant aider si nécessaire).
3 – Reconnaître et gérer les émotions qui nous submergent.
En essayant de les identifier, de les reconnaître, de les accepter. En s’autorisant aussi à les exprimer, tout haut (oui, on a le droit aussi de dire que cela ne va pas !), ou encore avec un crayon, en écrivant ou dessinant.
4 – Se faire plaisir !
En profitant de tout ce qui a pu manquer en expatriation (vie culturelle, restaurant, l’apéro à la française !…) mais aussi les endroits où l’on se sent bien : un lieu tout particulièrement aimé, une maison de vacances, des retrouvailles.
5 – Ne pas rester seules
Rencontrer d’anciens expatriés qui ont vécu ou vivent la même chose sera pour certains un moyen de se sentir moins isolés, de partager, d’échanger expériences et conseils. (Et peut-être pas, d’autres préféreront au contraire tourner la page.)
Ce n’est qu’une fois ces étapes traversées, que l’on pourra retrouver cette fameuse expat attitude dont tout le monde parle au retour en France. La capacité à s’étonner, l’enthousiasme et l’ouverture que l’on est capable de démontrer lorsque l’on est immergé dans un autre pays, dans une autre culture ?
Voilà, vous y êtes presque ! A la clé, il y a 4 objectifs :
- Retrouver un état d’esprit positif et constructif.
- Adopter un regard bienveillant (Français, arrête de râler !).
- Accepter qu’un cycle s’est terminé, qu’un nouveau est en gestation.
- Trouver un accord avec soi-même qui permettra de se mettre en mouvement.
Alors, prêtes à vivre la nouvelle aventure du retour ?
Frédérique de Grignart – Coach professionnelle et ancienne DRH. Elle intervient chez Expat Communication, site éditeur de FemmExpat. Elle est coach carrière, spécialiste interculturelle, formatrice dans le cadre de la Coach Academy, et anime certaines sessions du Job Booster Cocoon.
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