Vivre à Moanda, au Gabon

vivre a moandaDe Paris à la brousse Africaine… C’est ainsi que pourrait se résumer ce joli témoignage reçu en mars 2022. Elodie, son mari et leur bébé ont quitté Paris pour le Gabon. Mais pas n’importe où… A Moanda, dans la brousse, où le mari d’Elodie a été envoyé par une entreprise de construction.

Vivre à Moanda

Notre arrivée au Gabon

Il y a deux ans, alors que nous allions devenir parents, une opportunité de quitter la région parisienne se présentait à nous.
Je rêvais de chaleur, d’exotisme et surtout d’une vie moins agitée après la pandémie de la COVID 19. C’est au Gabon que nous avons posé nos valises, puisqu’une opportunité s’est présentée à mon mari dans la construction. Situé en Afrique centrale, le Gabon est très préservé en termes de faune et de flore. Il est même considéré comme l’un des pays les plus riches du continent, avec l’Indice de Développement Humain le plus élevé.

Moanda, ville minière

La réalité est tout autre lorsqu’on vit à Moanda, ville minière de la région du Haut Ogooué. On rejoint cette ville en 1h30 en avion, 12h de train ou plusieurs jours de pistes pour les plus téméraires. La ville est très étendue avec ses 70 000 habitants. On trouve un grand marché Rue Princesse…Les femmes vendent leurs récoltes. D’autres ouvrent les ballots de vêtements qui arrivent d’Europe, avec un nouvel arrivage tous les mardis et samedis ! Pour 2000 francs CFA (3€), vous pourrez dégoter une jolie robe, et parfois même une robe d’une petite marque française !

Une expatriation à Moanda

La douce vie de Moanda…

Les libanais se sont installés ici il y plus de 50 ans, et tiennent les boutiques d’alimentation. Je ne peux pas vous parler de supermarché, car ça n’existe pas vraiment ici. On va soit chez le boutiquier du coin (l’épicier) ou chez les libanais qui ont plus de choix. Ici, on n’est jamais vraiment sûr de la fraicheur des produits, les coupures d’électricité faisant parties de notre quotidien. Mais vous pourrez trouver du fromage râpé, du chèvre et parfois même du jambon de Bayonne ! Alors on s’habitue à faire des stocks car les pénuries de produits de base sont fréquentes, parfois il n’y a pas de farine pendant plusieurs semaines.

On trouve aussi une belle Cité des Cadres, très bien arborée. Elle est occupée par les employés de la Comilog, compagnie minière et multinationale gabonaise. Les activités au sein de cette cité reprennent doucement après la pandémie. La réouverture de la bibliothèque est imminente, des marchands artisanaux sont présents tous les mardis, une piscine et des terrains de tennis devraient bientôt rouvrir.
La vie peut être très douce lorsqu’on est du bon côté à Moanda.

Et ma découverte des réalités locales

En arrivant ici, je voulais vivre une expérience riche, et me confronter aux réalités locales. Je voulais trouver un sens à ma venue, et ne pas être seulement la femme de Monsieur Clément. J’occupais un poste de Manager en Marketing à la SNCF à Paris, et je souhaitais continuer de m’épanouir professionnellement. Mais à moins de trouver un poste en full remote, j’ai vite compris que je devais me tourner vers autre chose.

Depuis mon poste d’enseignante…

Je me suis présentée dans une école pour apporter mon aide et suis devenue Maîtresse pendant deux mois dans une classe de 60 élèves de CE1. Puis j’ai mis en place un cours de soutien de lecture avec des élèves de 8 ans à 18 ans. La lecture étant le plus gros fléau des enfants. Je dois vous avouer que chaque soir, je rentrais avec un trop plein d’émotions face à ce dont j’étais confrontée pendant la journée. Des enfants qui parcourent des kilomètres pour se rendre à l’école, qui viennent le ventre vide, avec des vêtements et des claquettes trouées. Mais aussi des enfants qui vivent dans des maisons en tôles ou en planches, qui vont chaque jour chercher l’eau à la pompe. Des maîtresses qui vivent aussi très difficilement, jamais payées en temps et en heure mais toujours présentes… J’ai rencontré des personnes touchantes et attachantes, avec des histoires toujours plus dures les unes que les autres.

…à la création de mon podcast Elo Africa

J’ai eu envie de les mettre en lumière, de parler de leur réalité, d’ouvrir les yeux au monde sur ce qu’on peut encore vivre ici en 2022. Des femmes veuves avec huit enfants, cinq enfants, des femmes qui luttent pour que chaque jour leurs enfants puissent manger, des femmes qui travaillent dur du matin jusqu’au soir dans la brousse, des femmes engagées pour aider les autres, des jeunes adolescentes enceintes…
De toutes ces rencontres, est né mon podcast : Elo Africa qui vous fait découvrir l’Afrique autrement, l’autre côté de Moanda entre autres ; qui parle de la vie en brousse, de sujets sensibles comme la polygamie, mais qui permet aussi d’en apprendre plus sur la faune et la flore du Gabon.

Lorsque je suis arrivée à Moanda, je n’imaginais pas que cette vie en brousse me donnerait autant d’inspiration, me ferait rencontrer des personnes si marquantes et me donnerait autant de nouvelles valeurs… Je ne vais pas vous mentir, il a fallu un temps d’adaptation, mais le jeu en valait la chandelle. Ce n’est que le début de notre vie en expatriation, mais la suite s’annonce tout aussi excitante, en Afrique ou ailleurs nous l’espérons.

 

Elodie Hachard, avril 2022.
Vous pouvez retrouver Elodie sur sa page Instagram
Et écouter son podcast, Elo Africa, sur Apple ou sur Spotify

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

FemmExpat vous conseille également :

Expatriée à Port-Gentil au Gabon

Mali : quand 427 femmes peignent leur maison…

Au Mali, Béatrice et R’Plast Mali

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Qu'apprend-on en expatriation ?

    Avec l’expatriation, comment change notre regard sur notre pays d’origine ?

    Et notre perception de la santé, de l’éducation, ou notre rapport au travail ?

    Et puis…

    Comment se forme-t-on ? Dans quels domaines ? Que transmet-on ?