Zoom sur les écoles privées sous contrat en France

 

Ecole privée catholiqueLa quête d’une école au retour en France est un sujet que beaucoup d’entre nous connaissent ou connaîtront tôt ou tard. Et à un moment, sans doute, la question de l’école privée – majoritairement catholique – se posera. Voici quelques éléments d’éclairage sur cette offre scolaire, à la suite de notre échange avec deux responsables de l’enseignement du Diocèse de Paris.

Que l’on soit familiers des écoles catholiques françaises, ou en totale méconnaissance, voire en rejet, arrêtons-nous sur quelques points moins connus.

 

 

Liberté de chaque établissement

En France, la majorité des écoles privées sous contrat sont catholiques (à 97%). Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’elles suivent les programmes de l’éducation nationale et que leurs professeurs sont rémunérés par le ministère. Les frais à engager par les familles sont, de ce fait, bien moins élevés, en général, que dans des écoles privées hors contrat.

Chaque établissement est toutefois libre de sa politique, de ses règles et de sa pédagogie. Certains sont des institutions bien établies, connues pour leur excellence académique, à la discipline parfois rigide, quand d’autres mettent en place des pédagogies nouvelles et plus personnalisées autour de l’enfant, plus ouvertes à d’autres méthodes et s’attachant davantage au développement personnel de l’enfant. Il y a donc une grande diversité d’offre et de philosophie.

« Cette diversité est un des grands avantages du privé », résume Baptiste Jacomino, Adjoint au Directeur diocésain, Pôle Coopération et Innovation, de l’enseignement catholique de Paris. De fait, le public propose une offre beaucoup plus uniforme car il a moins de liberté. Quant au privé hors contrat, qui peut proposer des projets très séduisants, il apporte tout de même une difficulté, celle du suivi dans la durée (il n’y a que très peu d’établissements Montessori qui vont jusqu’au lycée, par exemple).

 

Des établissements souvent regroupés par ensembles scolaires

« Parmi nos établissements il y a beaucoup d’ensembles scolaires, ce qui représente une stabilité, une continuité pour les enfants » explique Baptiste Jacomino. Avec des classes de la maternelle au lycée, ces établissements offrent un suivi pour les enfants à travers les années. « Et même quand une école primaire catholique ne fait pas partie d’un ensemble scolaire, elle travaille en réseau avec des collèges catholiques pour s’assurer que tous ses élèves de CM2 aient une place qui leur convienne en 6e». Si plusieurs expatriations sont prévues, les établissements ont tendance à rouvrir plus facilement leurs portes aux familles qu’ils connaissent déjà – rassurant lorsqu’on réatterrit en France.

 

L’international par la manière de faire école

Si l’international est communément, et de manière évidente, abordé par le biais de la langue, il peut aussi avoir été vécu à travers des valeurs pédagogiques nouvelles. La manière d’enseigner peut avoir eu encore plus d’impact sur la vie de vos enfants que la nouvelle langue apprise. A vous de vous poser la question. Qu’est-ce qui est le plus important pour votre famille : la maîtrise de plusieurs langues, ou se sentir à sa place dans les valeurs et les méthodes d’une école ? Les deux mon capitaine répondrez-vous…

« Nous avons conscience que le système français est très normatif et évaluatif, et cela peut engendrer des difficultés au retour d’expatriation », témoigne Baptiste Jacomino, « mais nous travaillons à notre ouverture : l’ensemble des directeurs d’établissements a réalisé un voyage au Québec en 2019, dans le souci d’apprendre de ce qui se fait ailleurs, pour en imprégner leurs pratiques ». Ainsi, dans le privé sous contrat, certains établissements proposent plus de souplesse disciplinaire, misent sur la coopération des élèves, proposent des clubs d’élèves, font la part belle à l’esprit d’initiative et de recherche.

« On peut cultiver une langue en dehors de l’école, mais c’est plus difficile de retrouver une pédagogie ou des valeurs éducatives en dehors de l’école » remarque Baptiste Jacomino.

 

Quel accueil pour les élèves revenant d’expatriation ?

Les établissements privés catholiques voient un nombre croissant de familles de retour d’expatriation toquer à leurs portes. « Le parcours international des élèves est perçu comme une richesse, tant pour l’enfant qui l’a vécu que pour l’établissement en général » témoigne Florence Mirande, adjointe au directeur diocésain de l’enseignement catholique de Paris.

« Nos établissements savent faire preuve de souplesse pour les familles qui rentrent à des dates non classiques », assure-t-elle. « En tant qu’ex-directeur d’établissement, je sais qu’on aime retrouver des familles qu’on a connues » témoigne Baptiste Jacomino « et on sait faire de la place aux nouvelles familles arrivant d’expatriation ».

Un conseil : prendre contact avec les établissements qui vous intéressent très en amont d’un retour, même hypothétique, pour discuter d’un plan d’inscription et d’accueil si le retour se confirme. « Côté établissement cela permet de se préparer, côté famille cela rassure de savoir que quelque chose est prévu » résume Baptiste Jacomino.

 

Préparer un plan d’accompagnement

« Nous savons que ces enfants ont vécu autre chose lors de leur expatriation », aussi il est important de préparer leur retour, de « fixer des étapes d’accompagnement, en prenant en compte les écarts dans la façon de faire école » précise Baptiste Jacomino. Ainsi, on n’aborde pas les maths de la même manière dans tous les systèmes scolaires, en français la grammaire est un point important, la place de l’histoire dans les programmes est très différente selon les systèmes, etc. « Les enfants expatriés apportent beaucoup, un point de vue, une ouverture. Les établissements savent qu’il faut les accompagner pour combler les décalages qui peuvent exister » abonde Florence Mirande.

 

Conseils aux familles expatriées

« Parents, soyez ouverts ! » lance Baptise Jacomino, « Nous voyons nombre de parents se focaliser sur un seul établissement, s’appuyant sur des conseils avisés, une renommée et des résultats, critère légitimes, qui finissent par harceler les chefs d’établissements. Cela ne se termine pas toujours bien pour l’enfant, qui peut se trouver en grand décalage entre ce qu’il a vécu à l’étranger et ce qu’il vit au retour. Il existe d’autres établissements, où vos enfants se sentiraient bien ! Bref : restez ouverts ! »

Alors comment trouver l’établissement qui vous correspondra le mieux ? « Les établissements, surtout dans le secondaire, ont fait de vrais efforts de communication, leurs sites internet en disent beaucoup. C’est un premier point de contact. Il faut ensuite aller à leur rencontre pour creuser la première impression » recommande Baptiste Jacomino.

 

Un interlocuteur pour orienter vos recherches

Le diocèse de Paris, et ceux de la région parisienne, proposent une aide à la recherche d’établissements en fonction des besoins de chaque famille : selon la philosophie pédagogique, le niveau de langue, l’accompagnement pour les besoins particuliers, etc. Aucune décision ne sera prise à votre place, le contact ne peut non plus vous répondre à la place de l’établissement. Mais, pour peu que vos critères soient clairs, un interlocuteur peut vous aider à orienter vos recherches.

 

Et si on n’est pas catholique ?

L’aspect religieux, qui peut parfois rebuter, est en réalité – même si cela varie selon les établissements – synonyme de la prise en compte de la question spirituelle au sens large. Les élèves de toutes les confessions y sont les bienvenus, ils n’y seront pas catéchisés, mais suivront un enseignement du fait religieux. « Nous pensons que la spiritualité fait partie de la vie, et que c’est un sujet qui a sa place dans la vie scolaire » résume Baptiste Jacomino. Une idée que l’on peut rencontrer dans d’autres systèmes scolaires à l’étranger.

 

Et pour les parents, quel intérêt ?

Ces établissements ont une vie communautaire, qui implique les parents : un bon moyen de recréer un réseau et une communauté, comme à l’étranger.

 

Quelques chiffres

  • 97% des établissements privés sous contrat sont catholiques
  • Ils rassemblent 17% des élèves en France
  • On estime qu’un tiers des enfants expatriés de retour en France vont dans le privé sous contrat.

Par Marine Guillermou

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